Avec 186 299 entrées, les différents musées gérés par la ville de Tours ont globalement vécu une belle année 2024, portée par un record de fréquentation du Musée des Beaux-Arts. Avec le nouveau vivarium du Muséum d’Histoire Naturelle et le futur parcours de visite du Musée du Compagnonnage, 2025 offre également de bonnes perspectives pour ces différents établissements culturels.
En mars 2024, nous avions pris le temps d’échanger avec la directrice des musées de Tours, Hélène Jagot. On analysait alors la hausse de 6% des entrées dans les musées de Tours entre 2022 et 2023. « Pour certains, les musées deviennent un lieu de promenade » commentait alors la professionnelle, arrivée en 2020. C’est également un prolongement de l’école avec quasiment 20 000 entrées d’enfants, ados ou étudiants rien qu’au Musée des Beaux-Arts.
En 2024, la tendance positive s’est poursuivie. Ce sont cette fois 186 299 visites qui ont été comptabilisées au Musée des Beaux-Arts, au Musée du Compagnonnage, au Muséum d’Histoire Naturelle et au Château de Tours, soit 3 000 entrées supplémentaires en un an. La hausse est d’1,5%, c’est-à-dire plus mesurée. Néanmoins, elle cache des disparités :
- Le Musée des Beaux-Arts a vu passer 79 500 personnes, contre 63 000 en 2023. La progression est de 25%
- Le Musée du Compagnonnage est passé de 44 000 à 47 000 entrées, soit une hausse de 7%
- Le Château de Tours est en chute avec 32 000 visites contre 33 700 un an plus tôt (-5%)
- Le Muséum d’Histoire Naturelle s’effondre de 33% (28 000 entrées vs. 42 000)
Comment expliquer ces fortes variations ? Concernant le Muséum d’Histoire Naturelle, elle est simple : il a été rendu inaccessible 2 mois et demi à cause de travaux pour en refaire le vivarium, qui vient tout juste d’être inauguré. Les premiers chiffres de fréquentation depuis sa réouverture sont très positifs, ainsi que ceux de l’exposition temporaire aquatique programmée au rez-de-chaussée. Il y a donc fort à parier que 2025 pourrait afficher de bien meilleurs chiffres de fréquentation au 3 Rue du Président Merville.
Pour le Musée des Beaux-Arts, le bond de visites vient du gros succès des deux expositions temporaires organisées successivement : Le Sceptre et la Quenouille autour de la cause des femmes et l’exposition sur les portraits, visible jusqu’en février. « On en est déjà à 19 000 entrées » commente l’adjoint au maire de Tours Christophe Dupin qui est en charge des affaires culturelles.

L’absence d’exposition majeure en 2025 pourrait donc entraîner une baisse des visites au Musée des Beaux-Arts, avant un probable rebond en 2026 avec un grand événement autour de Camille Claudel. Cependant, la municipalité espère capitaliser sur les acquis des derniers mois pour maintenir un fort intérêt autour de l’établissement. « Ce succès c’est le dynamisme de toute une programmation » estime Christophe Dupin qui cite les conférences, les cours du soir, les concerts… « La gratuité pour les jeunes de moins de 26 ans fait beaucoup. Certains viennent pour un événement parce que c’est gratuit puis reviennent ensuite voir les collections » analyse l’élu.
Le succès viendrait aussi des cartes d’abonnement : « Depuis 2 ans elles se développent » assure Christophe Dupin. Reste qu’il faut aussi continuer de se moderniser pour attirer et fidéliser le public tourangeau, essentiel aux côtés des touristes. Pour ça, le Musée du Compagnonnage est actuellement fermé afin de mettre en place un nouveau parcours de visite. Un nouveau projet à découvrir après le 14 février, et qui achèvera la rénovation de l’établissement qui a déjà bénéficié d’une nouvelle entrée face aux quais du tram en 2024. Une vitrine qui lui a permis de booster son attrait.

Reste la question du Château de Tours, où la fréquentation est assez irrégulière. « Les expositions du Jeu de Paume ont été moins attractives que l’année précédente » explique l’adjoint au maire, sans pour autant remettre en cause le partenariat avec l’institution parisienne dont il salue le professionnalisme, ou l’attachement à Tours : « Certaines expositions sont présentées au Château avant Paris. Celle sur Letizia Battaglia proposée jusqu’au 18 mai ira ensuite à Arles et Turin. Il y a un investissement de leur part. »
Simplement, certains événements sont plus à mêmes que d’autres à faire venir le public… et surtout la presse. La fréquentation du Château de Tours serait ainsi la plus dépendante de la couverture médiatique, et en particulier celle de la presse nationale. Pour Letizia Battaglia, celle-ci a été très conséquente (Télérama, Le Monde, France Culture…) laissant augurer un très bon bilan. En parallèle, la ville de Tours travaille à un projet autour du street art, pour compléter ce qui est proposé dans ce domaine depuis plusieurs années en ville. « Ce sera une grosse exposition de collectionneurs français » révèle l’élu, avec également des fresques extérieures. A découvrir en fin d’année.
Ainsi, en 2025, Tours espère frôler voire atteindre les 200 000 entrées dans ses différents musées, en accentuant différentes initiatives lancées ces derniers mois comme le travail de coproduction avec des établissements d’autres villes, le renforcement de l’accessibilité (via des explications en braille par exemple) et la poursuite des initiatives en faveur des enfants, par exemple via le programme des Arts à l’Ecole.
Un degré en plus :
Visibles depuis l’été devant le Château de Tours, des sculptures monumentales des artistes lochois François Sueur et Jérôme Garreau viennent d’être acquises par la municipalité. Pégase et les hérons vont donc rester sur les bords de Loire et près du monument, formant une sorte d’accueil des touristes de la Loire à Vélo ou des visiteurs.