Soirée d’amour au Temps Machine avec Odezenne et LVOE

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Une nouvelle fois Le Temps Machine affichait complet hier soir. Une nouvelle soirée « sold out » pour la salle jocondienne pour une soirée Béton Prod avec LVOE et Odezenne. Autant dire que cette soirée était placée sous le signe de l’amour.

Odezenne chantent la vie

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Fidèles à leur réputation, Odezenne ont livré une prestation brute et énergique face à un public plutôt jeune et conquis d’avance.

A voir Odezenne sur scène, on comprend aisément tout le bien que l’on a pu lire sur eux. Le trio accompagné par un batteur donne tout pendant deux heures d’un set à l’atmosphère électrisante. Avec Odezenne on ne s’emmerde pas avec la bienséance, « on naît, on vit, on meurt » comme ils le clament avec force dans une de leur chansons et surtout on ne se prend pas la tête avec une certaine trituration de l’esprit. Odezenne chantent la vie, celle d’une jeunesse française plus particulièrement, mais sans philosophie de bas-étage, sans compromis, ni discours lisse. Ici tout est limpide et simple dans le message véhiculé. Les paroles directes et brutes sont délicieusement mises en exergue comme des punchlines dans un rythme effréné qui ne s’arrête pas une seconde. Les Odezenne se livrent à leur public, offrent leur sueur et leur énergie et la salle le leur rend bien. Pas de répit, les chansons s’enchaînent comme des claques dans nos tronches, comme pour mieux nous maintenir dans un état de transe face au rap distillé à merveille par Alix et Jaco, les deux MC, comme sur l’excellente chanson « Saxophone ». Et les instrus alors ? Que dire à part que là aussi c’est propre, c’est carré, énergique. Mattia enchaîne les styles avec talent : un peu d’électro par ci, un peu de dub par-là, une guitare rock par moments aidée par la présence d’un batteur sur cette tournée, bref de quoi rendre ce groupe inclassable mais pourtant tellement symbolique de la génération musicale actuelle.

Avec générosité, Odezenne offrent ainsi au public ce qu’il est venu chercher : un moment d’échanges intense et fort, une grosse dose de jouissance musicale. Un public qui reprend avec vigueur chaque tube du groupe : Rien, Chewing-gum, Tu pu du cul, Bouche à lèvres… Bref un concert d’Odezenne c’est une parenthèse remplie de chaleur dans le quotidien de chacun. Parenthèse qui devient même brûlante quand en chœur public et artistes clament « Je veux te baiser ». Loin d’une lecture au premier degré de cette chanson, à deux jours de la Saint-Valentin c’est bien à une véritable déclaration que nous assistons, un moment d’amour pur entre Odezenne et les fans présents. Odezenne chantent la vie et l’amour avec brio mais surtout le partage avec générosité. En un mot : orgasmique, comme ce final sur « Bûche » où la foule fut invitée sur scène à partager les derniers moments du concert.

 Un degré en plus :

> Notre interview de Jaco, l’un des deux chanteurs, réalisée la semaine dernière

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LVOE au Temps Machine : Fucking Revival!

For their third concert last night at Le Temps Machine, the local quartet LVOE – featuring the gifted drum player Marine Flèche – proved that the history of music can be nicely repeated and that in 2016, inspired newcomers can sound like extinct dinosaurs from the early 90s, giving simple pleasure to a crowd mainly composed of under 30s.

Oups ça nous a échappé : LVOE transpire tellement l’Angleterre qu’on en perd un peu notre latin.

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Clap, on redémarre :

«Je vous parle d’un temps / que les moins de 30 ans / ne peuvent pas connaître//Manchester en temps-là / bouffait beaucoup d’ecsta / et il fallait y être !».

Même si à la fin du concert de LVOE hier soir on a surpris des conversations de jeunes experts ayant repéré des ressemblances très précises avec des morceaux des années 60/70, ils semblaient néanmoins tout à fait convaincus par l’intérêt des compositions de la nouvelle sensation pop-rock locale : l’histoire revisitée par des gens qui l’assument et ne prétendent pas avoir inventé l’eau chaude, se contentant d’écrire de bonnes chansons (après tout n’est-ce pas l’essentiel qu’on a parfois tendance à perdre de vue ?), procure des délices tout à fait agréables. Même si la moyenne d’âge était relativement basse hier soir au Temps Machine (Odezenne oblige), il est évident que LVOE sont à même de séduire trois générations : les sexagénaires qui ont connu en direct la première vague de compositions pop-rock bruyantes, les quadragénaires qui ont bouffé de la pop indépendante anglaise jusqu’à l’écœurement entre 1988 et 1995 et les teenagers/vingtenaires contemporains assoiffés de riffs de guitare et de lignes de basse qui savent encore faire chavirer les cœurs avec trois notes (et on a pu constater hier qu’ils étaient localement plus nombreux qu’on aurait pu l’imaginer, les premiers rangs étant visiblement intéressés par ce qui se passait sur scène et non juste impatients de voir la tête d’affiche du jour débarquer).

Même si finalement on se fout complètement de le savoir pour les apprécier, donc, on vous le dit quand même : LVOE évoquent ces clubs bétonnés du nord de l’Angleterre comme l’Haçienda de Manchester où des groupes naissaient comme des champignons dans le sillage des deux légendes locales de l’époque qui se tiraient la bourre, Happy Mondays côté pseudo dance-music crade et dégénérée et les Stone Roses côté «les Beatles c’était sympa, mais bon on est de loin le meilleur groupe de tous les temps».

Evidemment côté consommation de substances illicites, déballages d’égo démesurés, présence scénique habitée et coupes au bol, Romain – même si on a bien vu son nombril hier soir – et sa troupe ont encore un peu de chemin à parcourir (et puis ils n’ont pas de Bez, cet élément vital des Happy Mondays qui essayait en vain de taper dans un tambourin et qui dansait n’importe comment à longueur de concerts). On est en tout cas bien contents que ces historiens de la musique nous proposent de (re)découvrir avec beaucoup de talent et d’envie un genre musical qui avait totalement disparu des écrans radar depuis 20 ans. Et on en veut encore.

Un degré en plus :

> Notre interview et review track by track de leur premier EP en juin 2015

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Article : Ultra Skimming Touraine / Mathieu Giua

Photos : Mathieu Giua / Laurent Geneix pour 37°

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