LVOE : L’été de l’aoumr

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Et si le premier EP de LVOE était la pièce qui manquait à l’interminable puzzle de la nouvelle scène tourangelle ? Issus de formations aussi fréquentables que The Radiophones, The Paper Plane, Velvet Elefant et The Artramps les membres de LVOE avaient tout pour finir ensemble, pour le plus grand bonheur de nos ouïes gourmandes (avides ?) de guitares sales, de feedbacks, de reverb et de bon vieux groove à l’ancienne.

Nous voici donc conviés à un aller simple pour le nord de l’Angleterre, dans un univers délicieusement assourdissant qui devrait faire verser sa petite larme au quadra, interpeller le trentenaire et faire découvrir le rock aux plus jeunes.

Interview & écoute track by track en exclu pour 37 degrés.

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Romain (chant, claviers)

Raphaël (guitare)

Charles-Elie (guitare, programmation)

Ben (basse)

 37 degrés : Ce groupe est né en novembre, mais vous vous connaissez depuis longtemps ?

Raphaël : Notre décision de jouer ensemble a coïncidé à un moment où chacun d’entre nous ne voyait plus trop comment avancer dans son groupe. On a partagé pas mal de scènes et de soirées ensemble, donc on se connaît bien tous les trois. Seul Ben le bassiste vient d’arriver et nous allons recruter un batteur pour la scène.

Romain : Pour Charles-Elie c’est différent parce qu’il joue avec ses frères dans The Artramps, mais pour Raphaël et moi il est clair que nous ne nous retrouvions plus dans nos groupes respectifs, nous n’avions plus les mêmes envies avec les autres membres, donc il était temps de passer à autre chose.

37 degrés : Vous venez de groupes assez différents, comment êtes-vous tombés d’accord sur un style de compositions ?

Romain : On a des influences différentes, mais aussi beaucoup de communes, notamment un amour lointain pour le label anglais Creation Records. Dans les compositions de LVOE, chacun tire vers ce qu’il aime le plus, mais cela reste suffisamment proche pour qu’on s’y retrouve tous et que ça donne un résultat cohérent.

37 degrés : Il y a eu longues discussions et réflexions ou vous avez très vite commencé à jouer ensemble et à sortir des compos ?

Charles-Elie : Cela a été assez instantané. Avec Romain tous les deux on avait déjà commencé à composer des choses qui étaient un peu plus électroniques que ce qu’on avait composé avant. Et quand Raphaël est arrivé, ça a tout de suite collé. On a dû composer dix morceaux au cours des deux premiers mois ! On a écouté des choses ensemble quand même, on a redécouvert des choses qu’on avait oubliées et qui dataient de nos années de découverte musicale. Pour ma part par exemple les premiers disques des Chemical Brothers et de Fat Boy Slim.

Romain : Oui et la dance music de Manchester de la fin des années 80 et du début des années 90, à l’époque du fameux Summer of Love et de la Hacienda. Et puis parallèlement les Boo Radleys, Primal Scream, Ride, The Jesus and Mary Chain, My Bloody Valentine…

Raphaël : Au départ on est surtout dans l’esprit des groupes à guitares, mais les nouvelles technologies permettent d’intégrer facilement à tout ça des nouveaux sons, ce qu’on fait avec LVOE. Dans les groupes récents, on aime beaucoup des choses, comme Tame Impala ou Jagwar Ma.

37 degrés : Sur le plan de l’écriture, vous fonctionnez comment ?

Raphaël : On a beaucoup tourné sur les différents instruments, tout le monde met la main à la pâte à tel point qu’on ne sait plus trop aujourd’hui en écoutant le résultat sur l’EP qui a fait quoi !

Romain : Sur scène, les rôles sont clairement définis, mais pour les compositions, on aime cette idée de tourner sans s’empêcher quoi que ce soit.

37 degrés : Maintenant que cet EP est dans la boîte, vous allez faire quoi de votre été ?

Charles-Elie : On va travailler le set avec le batteur qu’on est en train de recruter. On espère être prêts pour de premiers concerts à la rentrée, même si aucune date n’est encore fixée.

37 degrés : Vous avez trouvé un ingénieur du son prestigieux pour ce premier EP…

Romain : J’ai échangé avec une copine anglaise sur Facebook et je lui ai demandé si elle connaissait un ingé son pour notre EP et elle a démarré une discussion avec Joe Foster et moi ! Et il a accepté… «A Mispelling of Love» a donc été mixé en Ecosse par cette légende vivante de l’indé anglaise, ce qui nous touche évidemment beaucoup, au-delà de la qualité exceptionnelle de son travail.

37 degrés : Le son de l’EP est plutôt doux, comment envisagez-vous la scène ?

Romain : Ce sera plus lourd, plus fort, plus «festif», c’est sûr.


IMG_2571Le Track by track de l’EP «A Mispelling of Love»

(traduction pour les nuls en anglais : «Love mal orthographié», ah ah ah)

  1. Can you feel the love?

Shaun Ryder, sors de ce corps ! Ce titre est tellement un classique qu’on a même osé demander à LVOE si c’était une reprise. Tout Madchester en un seul morceau, pour démarrer un EP (et une carrière), ça permet de mettre tout le monde d’accord. Mélange parfait de Primal Scream, Inspiral Carpets, Happy Mondays et Oasis (à l’époque bénie de «Rock’n’roll star»), ainsi que des réminiscences de formations «mineures» comme The Soup Dragons, Northside et The High.

  1. Gold for the Fools

Très joueurs avec les mots, les LVOE (ah oui au fait on oubliait : on lance un concours de prononciation du nom de ce groupe, postez vos propositions en MP3 sur le Facebook de 37 degrés histoire qu’on rigole un peu) : l’allusion au mythique morceau Fools Gold des Stone Roses n’est pas que dans le titre mais aussi dans la batterie et la ligne de basse du début. Par la suite, on sent la patte LVOE s’installer tranquillement, mais sûrement, les références s’estompant de plus en plus au fil des minutes.

  1. The Rover

O ligne de basse ! Ciment universel ! Cœur du groove ! Socle indéboulonnable ! «The Rover» déroule un tapis psychédélique de très bonne tenue, avec un chant lointain, à moitié recouvert comme il se doit par pas mal de bruit, tout en restant d’un niveau mélodique tout à fait fréquentable. Quelques aérations viennent relancer la chose en cours de route, nous rappelant au passage les «breaks» légendaires des New Fast Automatic Daffodils.

  1. The Last Beautiful Free Soul

On reste dans le ton et on commence à se sentir vachement bien avec ce son bien rond et accueillant, ces guitares qui se superposent et/ou se causent avec vivacité ou lascivité.

  1. Our Bed is the Universe

Bah la voilà la «lovesong» ou plutôt la «lvoesong» ! Les BPM en chute libre, le grand comeback du shoegazing qu’il va falloir porter sur scène, ce qui n’est pas gagné quand on sait que les musiciens de LVOE semblent plus portés sur la communication avec le public qu’avec le dialogue métaphysique avec leurs baskets. Les nappes de synthé du début et de la fin sont un bel hommage au All Together Now de The Farm et les guitares saturées lancinantes évoquent plutôt nos dieux intersidéraux The Jesus & Mary Chain.

  1. Sunshine

Petit leçon de musique avec ce toilettage d’un morceau de Gun de 1968, revisité et reboosté. L’occasion quand même de rappeler que le mouvement Madchester a largement puisé dans la source intarissable du rock anglais psychédélique des années 60 et 70 et qu’avec un soupçon de 2010s dedans, ça le fait toujours autant.


Un degré en plus : 

> Le Facebook de LVOE

 > La compilation de reprises des Inrocks : http://www.lesinrocks.com/lesinrockslab/news/2015/05/playlist-de-mai-la-french-pop-revisite-ses-classiques-en-20-x-2-reprises/

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