[Municipales à Joué-lès-Tours] Le grand bilan du mandat : Ce qu’ils avaient annoncé / Ce qu’ils ont fait

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Alors que la campagne a commencé, Info Tours et 37 degrés vous aident à y voir plus clair sur le bilan des élus en place. Dans cet article sur Info Tours, nous avons ainsi recensé 4 points faibles qui ont marqué les six dernières années. Nous avons également listé 4 points forts emblématiques dans un deuxième article accessible ici.

Sur 37 degrés, nous revenons en analyse sur le mandat écoulé d’un point de vue politique et dans celui-ci le point sur l’action municipale réalisée depuis 2014 en comparaison avec le programme qui avait été présenté aux Jocondiens.


A l’approche des élections municipales de 2014, dans son document de campagne de 16 pages, nommé « Une nouvelle ambition pour Joué », Frédéric Augis dressait un bilan amer de la politique menée par la majorité de Philippe Le Breton, le maire de la ville depuis 1995. Celui qui était alors le « candidat d’union de la droite et du centre » promettait en cas d’élection de mener une politique en rupture avec ce qui se faisait, ciblant notamment l’urbanisme (trop dense) et avançait en priorité la sécurité ou encore la politique envers les séniors. Retour point par point sur les grandes propositions du candidat Augis, au regard des réalisations faites par le maire Augis, six ans plus tard.

Ndlr : A noter pour être complets que si tout n’a pas été mis en place, d’autres projets, non prévus au départ ont pu voir le jour également.

Le programme politique de la liste de Frédéric Augis en 2014 (cliquez sur l’image) :

Sécurité

« La première des libertés » annonçait Fréderic Augis, reprenant une expression chère à la droite française. Un thème logiquement fort de la campagne de 2014 et de l’action municipale par la suite. Côté promesses tenues, on note la généralisation du système de vidéo-surveillance avec 200 caméras quadrillant la ville en 2020, le doublement des effectifs de la police municipale (de 19 agents à 38). La police montée n’a pas vu le jour en revanche, remplacée par une brigade cynophile. Quant à l’arrêté contre la mendicité agressive, il a finalement été laissé au placard. Côté propositions réalisées, citons encore la création d’un réseau de voisins vigilants pour prévenir les cambriolages dans les quartiers, tandis que le centre de supervision urbain municipal pour consulter les vidéos en direct serait actuellement dans les cartons.

La sécurité fut bien ainsi au cœur de l’action municipale. Néanmoins, Joué-lès-Tours reste une commune où les faits divers font régulièrement la Une. Au début du mandat, fin 2014, il y a eu l’attaque du commissariat de police par un homme abattu devant l’entrée par les forces de l’ordre. Un acte considéré par le parquet comme terroriste. S’en est suivi l’incendie volontaire du gymnase Jean Bouin en 2015 sans que personne ne soit inquiété. Et puis à partir de fin 2018, des feux de voiture à répétition dans le quartier de la Rabière, une agression au sein de la piscine Bulle d’O, la destruction par le feu du chalet de la Rabière, des agressions dans le tram et des plaintes d’habitants de plus en plus fortes face aux trafics de drogue. La situation a un temps été si tendue que le maire a décrété un couvre-feu en complément de l’appel à des compagnies de CRS pour sécuriser le terrain.

Depuis, l’Etat a désigné la Rabière comme Quartier de Reconquête Républicaine avec des renforts de la police nationale (partagés avec le Sanitas à Tours et la Rabaterie à Saint-Pierre-des-Corps). Aujourd’hui, la situation est plus calme qu’elle ne l’a été sans qu’on puisse dire qu’elle est totalement réglée.

Aménagement urbain

Deux mesures phares dans ce domaine ont été actées : La rénovation des éclairages publics permettant une économie de 190 000 euros par an ou encore la mise en place d’une brigade ville propre.

Citons encore l’ouverture des étangs de Narbonne, prévue en 2014. En revanche, la modernisation de la salle Jacques Brel n’a pas été faite. « Ce n’était pas le bon projet » pour Frédéric Augis.

Bien vieillir

Dans le domaine des aînés, la résidence annoncée à la Vallée Violette n’a pas vu le jour, « faute de terrain » selon le maire Frédéric Augis. En revanche une nouvelle résidence sort bien de terre. C’est finalement sur le site de l’ancienne résidence Debrou, en plein centre-ville que le nouveau bâtiment (actuellement en construction) verra le jour et sera géré par Domitys.

Autre politique menée envers les séniors : l’adhésion au dispositif MonaLisa. En revanche, plus de nouvelle de la maison d’accueil de jour pour les personnes atteintes à la maladie d’Alzheimer, mais un accueil se fait en Mairie avec une permanence de l’association France Touraine Alzheimer.

Urbanisme

Un des thèmes qui a agité le mandat. La raison : la politique d’acquisition foncière engagée par la majorité de Frédéric Augis. Une façon de contrôler les programmes immobiliers sur sa commune, comme il s’y était engagé en 2014. A l’époque, Frédéric Augis fustigeait notamment la densification dans la ville. Une raison pour laquelle il a revu entièrement le projet du nouveau quartier des Courelières, au sud de la ville. Un sujet qui a attisé les tensions avec son opposition.

La création de poumons verts annoncé allait dans le même sens. Il en ressort une idée inscrite dans le PLU de trame verte traversant la commune d’Est en Ouest et qui doit se déployer dans les prochaines années.

Autre projet lié à l’urbanisme, non prévu en 2014, celui de rénovation de la Vieille Rabière sous couvert de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU). Un projet de 22 millions d’euros, piloté par Tours Métropole, qui doit finir la rénovation du quartier de la Rabière dans les prochaines années.

Relire notre article sur Info Tours sur le projet de rénovation de la Rabière

Transports / Voirie

Question transports, le gros du travail a été fait au niveau des stationnements. Le candidat Augis avait annoncé vouloir créer 200 nouvelles places de parking. Au bout de six ans, le compte y est à peu près (182 places selon notre comptage) avec les créations des parkings République et Descartes. En ajoutant la réfection du centre-ville autour de la place Leclerc, les places de parkings ont bien été un axe fort du mandat. A noter aussi la mise en place du nouveau système de stationnement par bornes électroniques, prévenant la police dès le dépassement du délai prévu. Officiellement afin de « fluidifier le stationnement », mais perçu comme une sorte de « flicage » par certains habitants, au moins au départ.

Point de vue voirie, si de nombreuses rénovations ont eu lieu, en revanche, l’idée de négocier un échangeur avec Cofiroute au niveau de la Liodière, afin de délester le trafic de la route de Monts vers l’A85 ne s’est pas fait. Une route de Monts qui a connu sa première phase de travaux en 2018-2019 avec une réhabilitation en lien avec l’ouverture du nouveau centre de loisirs de La Borde.

Commerce / Economie

Force est de constater que la redynamisation du commerce reste balbutiante et après avoir été impacté par les travaux du tramway, le centre-ville jocondien souffre toujours fortement parce qu’il est tentant d’aller profiter de la diversité commerçante de la grande ville voisine. Quelques enseignes tirent leur épingle du jeu mais plusieurs autres ne tiennent que quelques mois ou quelques années. Dans le même temps, les zones commerciales se développent en périphérie avec un nouveau Lidl, un Burger King et surtout le Leclerc de la Route de Monts qui a vu le jour après des années de blocage de ce projet. On constate d’ailleurs que le projet de création d’un pôle commerçant à la place de la maison de retraite Debrou, dans le centre-ville a été abandonné au profit de la création d’une résidence pour séniors (voir plus haut.) La semaine commerciale et la grande braderie annuelle annoncée n’ont pas été mises en place non plus.

Du côté du centre commercial du Morier, le commerce alimentaire pensé pour le dynamiser a été ouvert en revanche.

De façon plus général niveau tissu économique local, à noter la création d’un « club de l’économie jocondienne » qui se réunit régulièrement et dont le but est de faire rencontrer les acteurs du territoire.

Reste un point noir dans cette thématique : le site Michelin toujours pas revitalisé. Une cicatrice toujours pas refermée dans cette ville qui peine à tourner la page de son histoire industrielle d’autant que Tupperware a également fermé son usine (plus de 200 emplois détruits) sans oublier les difficultés d’Hutchinson. Pendant tout son mandat, l’élu a travaillé sur le dossier de la requalification du site Michelin, en gardant des relations plutôt tendues avec l’entreprise. La question de la création d’un pôle avec ces activités de loisirs était un temps dans les cartons mais refusée par la ville qui souhaite privilégier de l’activité industrielle. Ces derniers mois, les tractations ont semblé avancer dans le but d’installer sur place différentes activités mais rien n’est encore formellement signé. La seule entreprise a avoir vu le jour sur la friche est Dalkia qui a construit une centrale biomasse pour les logements de la commune. Un site qui fait travailler 17 personnes.

Education / Enfance

La majorité de Frédéric Augis a achevé le plan écoles lancé lors de la précédente mandature et en a profité pour équiper informatiquement les structures de la ville.

Concernant le secteur de l’enfance, citons la création du nouveau centre de loisirs de La Borde pour un montant de 7,3 millions d’euros.

Sport

lors qu’un gymnase avait été annoncé près de Saint-Gatien, c’est finalement près du lycée Jean Monnet que deux nouveaux gymnases viennent de voir le jour pour remplacer celui de Jean Bouin détruit lors d’un incendie en 2015. Citons également la révision du projet de centre aquatique Bulle d’O, revu à la hausse ou encore la rénovation de la piscine et du foyer de l’Alouette.

Culture

Déplacé du centre-ville au Parc de la Rabière et à ses environs, le festival des Années Joué a pris de l’ampleur depuis 2014. Pour sa dernière édition en 2019, il revendiquait près de 40 000 personnes accueillies sur les différents spectacles d’art de rue. Chaque année, ce sont des compagnies de renommée nationale voire internationales qui participent à l’événement devenu un rendez-vous qui compte dans le calendrier de l’agglomération voire de la région. Clairement la vitrine de la ville.

Dans le même temps, l’Espace Malraux a densifié sa programmation, mixant têtes d’affiches nationales et spectacles de danse ou de théâtre. Deux vitrines qui ne font pas oublier que la mairie a supprimé le festival automnal des Folies Foraines, ce qui avait fait polémique en début de mandat.

Autre développement celui de la médiathèque avec des ouvertures le dimanche.

Point mis dans la culture, dans le projet municipal de 2014, la rénovation du Château des Bretonnières a été entamée, tandis que les aménagements du lac ont animé le mandat entre passerelle piétonne au nord critiquée par l’opposition comme étant inutile et renforcement des éclairages. Seul point noir dans le secteur, l’abandon du commerce de restauration alors que le projet était lancé, sur fond de contentieux juridique avec les restaurateurs sélectionnés préalablement.

Finances

C’était un des derniers points abordés dans le programme municipal, pourtant ce n’est pas le moindre. Question finances, Frédéric Augis a tenu son engagement de ne pas augmenter les impôts locaux. En revanche, sa politique d’investissements conséquente (Plus de 13 millions d’euros d’investissements par an contre 9 lors de la précédente mandature) a été régulièrement critiquée par l’opposition qui accuse la majorité d’avoir dégradé les finances de la ville. Si la dette s’est en effet accrue ces six dernières années, elle reste néanmoins raisonnable par rapport aux communes similaires. Reste la question de savoir si à l’avenir Joué-lès-Tours pourra continuer à vivre au même rythme que ces six dernières années…


Retrouvez les candidats à Joué-lès-Tours pour les prochaines élections municipales ici

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