A l’étroit, le centre social Pluriel(le)s rêve de nouveaux locaux

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Alors que la dernière version du projet de rénovation du Sanitas a été présentée il y a une dizaine de jours par les élus de la ville et de la Métropole, sur place, des questions demeurent. Nous sommes allés rencontrer des acteurs du quartier pour leur demander leur avis. Pour ce deuxième article, nous nous sommes intéressés au Centre social Pluriel(le)s.

Avant de poursuivre, lire sur Info Tours : « Sanitas : Un projet de rénovation à 128 millions d’euros »

Cet après-midi là, le va et vient est constant au 6 avenue du Général de Gaulle, au pied de la tour U, la plus haute du quartier du Sanitas avec ses 66 mètres de hauteur sous toit. Nous sommes ici dans les locaux de Pluriel(le)s, le centre social du Sanitas. A l’intérieur les locaux sont plutôt bien remplis, ici un groupe de femmes discutent dans un canapé dans l’espace d’accueil, là des jeunes quittent les lieux, un homme salue le président de l’association, Wilfried Leroy.

Ce dernier est président de Pluriel(le)s depuis 2017, à ses côtés on retrouve également Julien Keruhel, directeur depuis l’an passé. Pluriel(le)s, une association relativement récente sur le quartier, puisque celle-ci a repris le centre social en 2013, deux ans après que celui-ci ait du fermer ses portes suite à la perte de convention puis la liquidation de l’association gérante précédente.

Et dans un quartier comme le Sanitas, avec ses 8500 habitants et un revenu médian de 7 500 euros par habitant et par an, soit le plus faible de l’agglomération tourangelle, le centre social est un élément déterminant du quartier. Chaque année, Pluriel(le)s accueille 350 adhérents et compte 2000 bénéficiaires avec les actions extérieures réalisées l’été. « Ce qu’on propose avant tout c’est du lien, le fait de pouvoir se retrouver ensemble entre habitants » explique le duo à la tête de l’association. Parmi les activités proposées, celles-ci sont multiples, entre accueil péri-scolaire à partir du collège (pour le niveau primaire, l’association Courteline est présente sur le quartier), un service parentalité, un pôle famille, une maison des services avec un espace numérique, un pôle jeunesse également, outil indispensable à ce centre social que font tourner 10 salariés et une 30aine de bénévoles.

Des locaux inadaptés

Autant d’activités couplées à celles proposées par la soixantaine d’associations partenaires au sein des locaux de Pluriel(le)s, qui rendent les 800 m² du centre social trop étroits. Des locaux exigus, mais aussi vieillissants et plus forcément adaptés, ce qui a valu à Pluriel(les) d’écoper d’une pénalité de la CAF l’an passé, avec une baisse de la subvention allouée par cette dernière, pour cause de non-conformité.

Autant de raisons qui poussent aujourd’hui Pluriel(le)s à réfléchir à un déménagement dans de nouveaux locaux. Pour cela, l’association s’est tournée vers la ville, puis a espéré une annonce dans le cadre du projet de rénovation urbaine du quartier. Finalement, la présentation des visuels il y a une dizaine de jours n’évoquait pas de bâtiments pour un futur centre social. « La Mairie nous a dit de nous saisir des appels à projets innovants qu’elle a lancé, notamment sur le site Marie Curie, nous allons donc y répondre » précise Wilfried Leroy, non sans une pointe d’amertume. Ce que regrette ce dernier, c’est l’absence des acteurs sociaux du quartier dans les présentations faites par les élus de la ville et de la métropole : « Ce projet est une opération d’urbanisme qui oublie ceux qui vivent dans le quartier. »

Un projet qui ne satisfait pas le président de Pluriel(le)s d’autant plus que l’association a déposé un projet à la ville l’an dernier. Celui-ci envisageait une installation du centre social sur le site de l’ancien collège Pasteur avec une partie lieu de vie en prime. Un projet finalement retoqué par la Ville de Tours en raison du projet d’installation de la future Maison des Associations sur ce même lieu. (ndlr : La ville de Tours avait proposé ce meme site Pasteur il y a quelques années à Pluriel(le)s, mais l’ancienne direction de l’association l’avait alors refusé.)

Manque de moyens généraux

Outre la question des locaux, c’est plus généralement celle des moyens qui revient. « Notre rôle est d’accompagner, de permettre qu’il y ait un pouvoir d’agir chez les habitants » explique de son côté Julien Keruhel. Mais pour y arriver, Plurie(le)s aurait besoin de plus de moyens explique-t-il. « Dans un quartier comme le Sanitas, où il y a 2000 jeunes, nous ne pouvons employer que deux salariés au pôle jeunesse c’est nettement insuffisant, cela ne permet pas d’aller faire le travail de contact sur le terrain ».

Le pôle jeunesse est pourtant indispensable et Pluriel(le)s s’active pour en attirer de plus en plus dans ses locaux. « Nous avons du mal à toucher les plus grands, à partir d’un certain âge, les jeunes ont plus de mal à venir » admet Wilfried Leroy qui reste dans une démarche pro-active à l’attention de cette partie de la population. Prochainement, Pluriel(le)s va ainsi ré-ouvrir le studio d’enregistrement audiovisuel, géré indépendamment par Mighty Ki La jusque-là et qui a du fermer ses portes il y a peu. « Nous allons le ré-ouvrir en salariant Mighty » explique le président de l’association, « c’est un projet dans lequel nous croyons ».

Et d’ordre général, le président associatif d’estimer : « Il n’y a pas assez de moyens qui sont mis sur le Sanitas. Il faudrait un centre social trois fois plus important pour couvrir tous les besoins. » Un manque, d’autant plus que dans un quartier au faible niveau de vie, « il est difficile de faire payer les familles », conclue Julien Keruhel.

Relire également : « On ne veut pas attendre que la Rotonde se dégrade »

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