Tours : Une Marche des fiertés en hommage aux victimes de la tuerie d’Orlando

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La 11e marche des fiertés organisée par le Centre LGBT Touraine se tiendra samedi dans un contexte particulier suite à la tuerie homophobe d’Orlando en Floride. Mickaël Achard du Centre LGBT a répondu à nos questions sur la préparation de cette Marche des fiertés 2016.

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37° : Bonjour Mickaël peux-tu rappeler les origines des Marches des fiertés et gay-prides ?

Mickaël : Les premières marches des fiertés sont nées suite aux émeutes de Stonewall de juin 1969. A l’époque des lesbiennes, gays, bisexuels et personnes transgenres, se sont rebellés contre les forces de l’ordre suite à l’arrestation d’une personne transgenre dans un bar gay de New York, le Stonewall. Ces émeutes ont duré plusieurs jours et sont considérées comme la naissance du mouvement pour l’égalité des droits pour les LGBT.

Les premières marches des fiertés aux Etats-Unis étaient un hommage direct, elles se sont multipliées à travers le monde avec le temps avec toujours l’idée de rassembler pour un hommage festif et revendicatif.

37° : Il y a quelques semaines le centre LGBT Touraine menait un happening avec deux personnes homosexuelles s’affichant en couple dans les rues de Tours pour tester les réactions des passants. Quel bilan en avez-vous tiré ?

Mickaël : On a vu qu’à Tours on pouvait se tenir par la main sans trop de soucis. Évidement on n’est pas à l’abri de croiser des mauvaises personnes, mais globalement la situation à Tours est correcte.

37° : Pendant plusieurs années il y a eu des contre-rassemblements menés par l’extrême-droite lors des marches des fiertés tourangelles (ndlr : organisées par l’ancien groupuscule identitaire Vox Populi). Depuis deux ans ces contre-rassemblements ont disparu, cela change-t-il votre façon d’aborder et de préparer votre marche ?

Mickaël : On reste vigilants et on s’attend toujours à ce que des personnes se manifestent, même s’il n’y a plus de rassemblement officiel. On travaille avec les services de police et cette année la sécurité sera renforcée suite aux évènements de 2015.

37° : Le traitement médiatique et politique de la tuerie homophobe d’Orlando a fait beaucoup parler. Quel regard as-tu dessus ?

Mickaël : Je suis plutôt choqué par le traitement général de cette affaire. L’aspect homophobe de cette tuerie a été minimisé par les médias et les politiques. On a l’impression qu’ils ont peur d’utiliser le terme d’homophobie.

De plus quand on lit des messages comme celui de François Hollande qui parle de liberté de choisir son orientation sexuelle, on se dit que le travail mené est encore loin d’être acquis, je le rappelle on ne choisit pas d’être homosexuel.

37° : Certains commentaires cette semaine, notamment sur les réseaux sociaux, ont été violents envers les personnes homosexuelles… Comment réagis-tu quand tu vois ce genre de messages ?

Mickaël : Je reste bouche-bée par rapport à la haine de certains. Quand on lit des appels aux meurtres par exemple, cela fait froid dans le dos.

37° : On avait pourtant l’impression, peut-être naïvement, que les mentalités avaient évolué ces dernières années. Que faut-il faire à ton avis pour faire comprendre que les personnes homosexuelles sont des “personnes normales” ?

Mickaël : Il faut continuer de donner de la visibilité, d’être fiers de qui nous sommes et surtout de vivre normalement. Après je pense qu’il faut dédramatiser les choses et que cela passe par des interventions pédagogiques notamment au niveau des plus jeunes qui sont l’avenir.

37° : La marche des fiertés de samedi à Tours aura forcément une atmosphère particulière avec un hommage aux victimes d’Orlando.

Mickaël : Symboliquement ce sera un moment d’hommage et de mémoire oui. Il y aura une minute de silence à 16h30 avant le départ du cortège. Il devrait y avoir un peu plus d’élus que d’habitude. La Mairie de Tours sera représentée par Christophe Bouchet.

37° : On rappelle également que la marche des fiertés c’est pour tout le monde, que l’on y retrouve des personnes hétérosexuelles également.

Mickaël : Oui combattre l’homophobie, cela ne veut pas dire être homosexuel, comme de la même manière ce n’est pas parce qu’on condamne l’antisémitisme que l’on est juif. Il faut casser cet amalgame, tous les ans lors de la marche il y a des homosexuels mais également des hétérosexuels, des familles, venus défendre simplement l’égalité des droits.

> Marche des fiertés, samedi 18 juin. Rendez-vous fixé à 16h30 au château de Tours

Un degré en plus : La Mairie de Tours est-elle gay-friendly ?

> L’an passé l’absence de délégation officielle de la Mairie de Tours à la Marche des Fiertés avait été remarquée (ndlr : des adjoints étaient néanmoins venus à titre individuel). Un an plus tard, pour l’édition 2016 qui se tiendra que quelques jours après la tuerie homophobe d’Orlando, la Mairie de Tours sera cette fois représentée en la personne de Christophe Bouchet, adjoint au Maire chargé du rayonnement, du tourisme, des grands événements, des congrès et de la francophonie. Une évolution positive dans la reconnaissance de l’égalité des droits même si l’absence de Serge Babary, le maire de Tours, ressemble a un acte manqué. En effet, pour ce rassemblement qui sera également un moment d’hommage aux victimes d’Orlando et un moment solennel de lutte contre l’homophobie, la présence du maire de Tours aurait revêtu une valeur symbolique importante.

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