Signes des Temps #36 Boîtes à kebab à l’Ecole des Beaux-Arts

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Le pitch : « Signes des Temps » ce sont des images chassées par notre journaliste Laurent Geneix dans les rues, les bâtiments et les chemins de la Touraine ; des traces laissées par l’Homme pour l’Homme, parfois très claires, parfois très floues, violentes, commerciales et/ou drôles, mais toujours signifiantes – que ce soit grâce à des mots, des dessins ou des symboles – et potentiellement visibles par tous.

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Dans une école des beaux-arts la signalétique et les petites annonces, qu’elles soient festives, banales ou énigmatiques, se confondent parfois avec des travaux en cours, qui eux-mêmes se confondent avec des essais, des brouillons, des TP… eux-mêmes pouvant sans problème être parfois confondus avec des œuvres définitives.

C’est bien mieux qu’une galerie d’art ou un musée au final : le flou y est entretenu partout et en permanence. Tu ne sais jamais si ce qui accroche ton regard fait partie d’un accrochage; tu vogues à l’infini entre l’art et le cochon; tu ne te sens jamais ridicule si tu n’y comprends rien. Ici tu ne sauras jamais (et d’ailleurs tu ne veux surtout pas le savoir) si ce fameux de Théo de L3 – qu’il soit un personnage fictif ou un chevelu qui fume du foin (car c’est ainsi que dans ton petit cerveau mal léché tu te représentes l’étudiant en art) – expérimente la thématique de la petite annonce devenue grande, dans le cadre d’un obscur travail artistique expérimental, ou s’il veut tout bêtement juste récupérer des boîtes de kebab vides (la précision est délicieuse) pour les recycler, nous gratifiant au passage d’un sublime moyen mnémotechnique pour apprendre la traduction du mot «mer» dans la langue de Shakespeare et d’Adele (les étudiants en anglais des Tanneurs peuvent aller se rhabiller direct).

Non mais sérieux, Théo, comme si les étudiants de l’ESBAT bouffaient des kebabs !

Ce soir-là, alors que les ateliers étaient déserts, j’ai eu beau renifler les nombreux bureaux, j’ai pas vu une seule boîte de kebab traîner et donc je n’ai pas pu identifier ledit «buro de Théo».

Puisqu’il n’y avait pas un rat là-dedans, je me suis ensuite demandé ce que devenait un étudiant des Beaux-Arts quand il n’était pas en train de bosser dans son atelier, un peu comme Miossec quand il se demandait ce que devient ton poing quand tu tends les doigts. Une question existentielle comme il en existe tant.

Réponse probable : «Il se force à manger des kebabs pour aider son congénère Théo à terminer son projet à temps pour les exams» m’a susurré mon petit doigt. Le lobby des kebabs est donc tellement puissant qu’il réussit à infiltrer le cerveau bouillonnant et infiniment infini des étudiants tourangeaux. Bluffant.

Un degré en plus

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