Réforme des retraites : une caisse de grève essentielle pour faire durer le mouvement

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Ce jeudi 30 janvier c’est le 57e jour consécutif de contestation contre la réforme des retraites. Les grèves dans les transports et l’éducation n’ont plus autant d’ampleur qu’au mois de décembre mais la contestation reste importante avec 4 000 personnes dans les rues de Tours vendredi 24 janvier et 1 500 manifestants ce mercredi 29. Pour faire durer le mouvement, les syndicats ont mis en place des caisses de grève. On s’est intéressé au sujet d’un peu plus près…

« Chichis, boissons fraîches ! Chichis, boissons fraîches ! » Tony et Julien ne sont pas à la plage mais ils marchent en tête du cortège qui part de la Place de la Préfecture de Tours pour dénoncer la réforme des retraites. Les deux hommes poussent un chariot « emprunté » à un magasin Carrefour. Leur véhicule est rempli de canettes d’Ice Tea et de 1664. Sur le siège réservé aux enfants, une tirelire en carton. Et de chaque côté de grands fanions avec inscrit « Caisse de Grève ». On ne peut pas les rater.

Dès le 5 décembre, les syndicats savaient qu’ils s’engageraient dans un mouvement long pour dénoncer le projet du gouvernement. A la SNCF la plupart ont même décidé de ne pas faire de trêve pendant les fêtes de fin d’année. Forcément, ça pèse sur les fiches de paie : « Pour moi ce mois-ci ce sera 300 ou 400€ » précise Tony, qui n’en perd pas sa motivation pour autant. Pour rendre moins éprouvant son quotidien et celui de ses camarades, il compte donc en partie sur cette caisse de grève. Son objectif est de récolter des fonds redistribués aux personnes qui font vivre le mouvement social ou utilisés pour financer les repas lors des AG ou des manifestations.

Combien dans cette caisse ? On pose la question mais pas de réponse. Tout juste un indice : « On ne partira pas en vacances avec. » Et puis une précision : les boissons du chariot sont à prix libre : « Chacun donne ce qu’il veut et ce qu’il peut. C’est en accord avec notre volonté de défendre un système de retraites par répartition, en fonction des moyens que l’on a. » Alors qui donne ? Les manifestants, bien sûr, mais aussi des sympathisants du mouvement qui ne participent pas forcément au défilé. Des encouragements bienvenus pour Tony et son acolyte Julien.

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Deux mois après le début du mouvement, ce petit pécule sert donc à motiver les troupes et à entretenir l’espoir d’une lutte durable pour s’opposer à un gouvernement qui est accusé de faire la sourde oreille. Avec émotion, Tony se souvient de la période des fêtes de fin d’année : « Grâce à la Confédération Paysanne, on a pu organiser un repas partagé et offrir quelques cadeaux aux enfants. Je leur suis très reconnaissant. Quand la grève sera terminée et que j’aurais de nouveau mon salaire, c’est eux que je ferais travailler. J’arrêterais d’aller dans les grandes surfaces pour faire marcher ces gens. »

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