«Qu’un sang bien sûr/ abreuve nos transfusions»

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Au risque (assumé) de tomber dans la psychanalyse de comptoir, quand on a «vu» autant couler de sang de corps innocents qui auraient pu être les nôtres, rarement donner son sang n’aura eu autant de poids et de sens que depuis quatre jours. Même si les personnes que nous avons croisées étaient des habitués, depuis samedi les donneurs ont été environ 3 à 4 fois plus nombreux que d’habitude au centre EFS de l’hôpital Bretonneau à Tours, certains venant pour la première fois.

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«Nous accueillons évidemment avec plaisir cet afflux soudain, mais le plus important pour nous c’est la succession des dons dans la durée, car sans les donneurs réguliers qui sont passés chez nous ces dernières semaines, il aurait été plus compliqué pour les services d’urgences franciliens de faire face aux besoins massifs de ce week-end», nous explique Céline Guédon, responsable de la promotion du don à l’Etablissement Français du Sang de Tours.

En effet, les globules rouges ont une «durée de vie» de 42 jours, c’est pourquoi donner son sang une fois tous les 5 ou 10 ans n’est pas vraiment une solution idéale. L’EFS a besoin de pouvoir anticiper : son travail est permanent et en amont des accidents et des grandes catastrophes, mais aussi pour assurer les soins des malades ayant besoin de transfusions régulières.

Mais comment ça marche une transfusion, en fait ?

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Quand on perd beaucoup de sang, il faut le remplacer et tant que l’hémorragie n’est pas arrêtée, il faut continuer. C’est pourquoi certains blessés vendredi soir ont eu besoin de plusieurs litres de sang car les Kalashnikov sont des armes de guerre qui provoquent des blessures profondes et larges, et donc des hémorragies particulièrement abondantes.

100 personnes à Bretonneau lundi, contre une trentaine en temps normal.

Acte citoyen par excellence, le don du sang n’est pourtant effectué que par 4 % de la population. Entre la peur de l’aiguille, le manque de temps (mal chronique de notre époque certes, mais dont beaucoup s’emparent pour justifier pas mal de procrastination, pour des choses qu’ils ne feraient pas de toute manière même s’ils avaient beaucoup de temps libre) et tout un tas de fantasmes tenaces autour de l’hygiène ou encore du symbole de ce liquide «sacré», le don du sang n’est pas perçu comme quelque chose de naturel, de simple, d’évident. Encore moins de «cool» et de «tendance». Pourtant, quand on sait que le corps met environ sept jours à reconstituer l’ensemble des globules rouges collectés et que derrière ça sauve des vies, ça devrait faire réfléchir et devenir aussi banal qu’aller voter par exemple.

45 minutes pour 420 à 480ml

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Avec le temps du trajet, il faut compter environ 1h à 1h30 pour faire son don. Quatre fois dans l’année, ce n’est pas la mer à boire et ça suffit. En plus, il y a une bonne ambiance et on a droit à une collation gratuite !

«Comme des analyses sont produites, cela permet aussi de déceler d’éventuelles anomalies et nous prévenons les donneurs par courrier, à l’issue des analyses systématiques, si une anomalie est détectée dans les jours suivant le don», explique Céline Guédon.

Un fichier strictement interne à l’EFS est constitué d’année en année et une organisation précise permet de vous faire une petite piqûre de rappel (bon ok, elle était facile) tous les 3 ou 4 mois afin que vous pensiez à revenir donner votre sang.

Trois Tourangeaux parmi beaucoup d’autres

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Cindy, 26 ans, infirmière à Trousseau vient de se faire tirer gentiment l’oreille par le Docteur Blancher qui réalise l’entretien de 10 minutes préalable à tout don. «Quoi ? Vous êtes infirmière et vous n’êtes pas venue nous voir depuis plusieurs années ?!». Même si l’EFS refuse d’entrer dans une logique de pression en interne, ses représentants déplorent évidemment que le personnel soignant fasse trop souvent partie des grands absents des collectes.

Gwenaël, 41 ans, vient trois ou quatre fois par an depuis 5 ans. La première fois il est venu avec son père, puis il a gardé l’habitude. Même si c’est «un peu en lien avec l’activité», cela faisait plusieurs mois qu’il n’était pas venu, donc il serait venu prochainement de toute façon.

Nicolas, 25 ans, apprenti barman, vient régulièrement mais comme il faut attendre 4 mois après un tatouage, ça faisait un petit moment. Et comme il va se faire faire un nouveau tatouage bientôt, il vient maintenant, en prévision. Le mec organisé qui a vraiment envie de donner son sang, quoi.

En Indre-et-Loire, 8 collectes par semaine toute l’année

Vous ne pourrez plus dire que ce n’est pas pratique et trop loin de chez vous ! Une équipe en camion autonome tout équipé et une autre en voiture qui s’installe dans des locaux (écoles, mairies, salles communales…) sillonnent en permanence nos jolies routes, nos jolies villes et nos jolis villages.

Trouvez ici le lieu et la date des prochaines collectes d’Indre-et-Loire.

Un degré en plus

> 37 degrés lance un grand défi aux étudiants des Tanneurs !

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Le hasard du calendrier fait que les étudiants des Tanneurs auront l’occasion de donner leur sang les lundi 23, mardi 24 et mercredi 25 novembre 2015 entre 12h et 18h salle 70 au rez-de-chaussée.

Par solidarité avec les victimes des attaques parisiennes mais aussi par civisme tout court, nous vous invitons à aller massivement donner votre sang à cette occasion et à faire un «Bloody selfie» à la sortie de la collecte. Envoyez-nous votre selfie par mail, par MP Facebook ou via Twitter avec le hashtag #bloodyselfie37degres.

Nous publierons un mur de vos portraits en fin de semaine prochaine !

Crédits photos : Laurent Geneix pour 37°

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