De Saint-Genouph à votre cuisine : le parcours de céramiques tourangelles

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Pour Noël vous pouvez offrir des chocolats, une carte cadeau ou des chaussettes. Vous pouvez aussi choisir des cadeaux originaux, artisanaux et locaux. Les marchés de Noël, boutiques éphémères et autres concept-stores sont là pour ça (pour vous guider, on a fait une sélection shopping sur Info Tours). Parmi ces bons plans : la Fourmi Baladeuse, magasin installé le temps du mois de décembre dans un cabinet médical Place de la Victoire à Tours. On y trouve des bijoux, des tableaux, des cartes de vœux ou la vaisselle en céramique de Lisa Desbureaux. On a adoré son travail, on a donc voulu la rencontrer.

On avait déjà notre petite idée sur la façon de qualifier le style des vases, des tasses ou des bols fabriqués par Lisa Desburaux. Mais on voulait connaître sa vision des choses : comment elle voyait son propre style. Elle a eu énormément de mal à répondre à la question. Alors on va le faire pour elle : disons que les amatrices et amateurs de style scandinaves seront comblés. Ses objets sont épurés, chaleureux, agréables au toucher. Des couleurs sobres, élégantes. Un design rond à la fois passe-partout et distingué.

Lisa Desbureaux est professionnelle de la céramique depuis une bonne dizaine d’années. Elle a commencé par confectionner ses produits dans la maison de ses parents du côté de Château-Renault, puis à Tours Centre et à Rochecorbon. Désormais, elle travaille à Saint-Genouph, au bord du Cher, en face de Savonnières. Un espace de quiétude qui l’inspire beaucoup.

A la façon dont elle en parle, on ne peut pas dire que la spécialité de l’artisane soit innée. Elle est en revanche l’aboutissement d’une orientation artistique désirée dès le plus jeune âge : « Je prenais des cours des peinture, je fais des dessins, je bricolais… » Passée par le lycée Balzac, Lisa Desbureaux a poursuivi ses études en école d’arts appliqués à Paris et c’est là-bas qu’elle a découvert la section céramique. « Je n’ai pas appris à tourner là-bas, la première année on a surtout eu des cours de modelage. » Suffisant pour la convaincre. « Plus à l’aise » avec ce domaine que dans d’autres disciplines (textile ou communication), la jeune femme s’engage alors dans cette voie :

« La céramique c’est très vaste comme technique. Il faut des années pour apprendre : faire, faire, faire et faire : répéter les gestes encore et encore. Je ne dirais pas que c’est difficile mais c’est une discipline, comme un instrument de musique. A la sortie de mes études, pour me perfectionner, j’ai donc été voir des gens qui avaient un atelier pour utiliser leur tour. C’est là que j’ai commencé à bricoler, puis je me suis payé un stage. »

Lisa Desbureaux s’est installée à son compte en 2011, trois ans après sa sortie d’école. Mais c’est encore un peu plus tard qu’elle a vraiment entamée sa carrière artisanale, doublée d’un rôle d’enseignante en tournage à l’Atelier des Arts Céramiques à Tours (installé aux Prébéndes Rue Boisdenier, il forme enfants et adultes pour les loisirs ou en vue d’un projet professionnel. Et il a du succès, au point qu’il va ouvrir un 2e site dédié aux plus jeunes en janvier).

Présente dans des salons spécialisés, les marchés dédiés à la poterie ou impliquée dans des projets comme La Fourmi Baladeuse (depuis l’été 2018, Lisa Desbureaux vend essentiellement sa production en région Centre-Val de Loire. Elle dit apprécier « l’idée de créer des objets qui vivent » et non qui prennent la poussière sur une étagère. Des tasses, donc, mais aussi des vases ou des pichets. « C’est la recherche des formes qui m’intéresse. Ce qui est bien avec le tour c’est que l’on peut faire et défaire, faire plusieurs essais. »

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La céramique, comment ça marche ?

Lisa Desburaux vous explique…

« On commence par tourner la terre : de la terre que j’achète car celle d’ici a trop de grains mais certains céramistes prennent celle de leur jardin. Il suffit de creuser un peu. Au départ on utilise presque que les mains et un outil ou deux, un peu d’eau. La deuxième étape c’est le tournassage – tournasage à l’oral – pour sculpter le pied de la pièce. Après cela il y a l’engobage pour incorporer de la terre colorée. Ensuite on laisse sécher, entre trois jours et une semaine selon la chaleur et l’humidité. Il faut faire attention car si cela sèche trop vite, la terre se déforme. Il faut également éviter les courants d’air.

Après, je fais une première cuisson pendant 8h à 980°, dans un four électrique où la température monte par paliers. A ce moment-là la terre est solide mais encore poreuse. C’est de la céramique et si on la passe sous l’eau ça ne va pas redevenir de la terre. C’est le moment d’appliquer l’émail, que je fabrique moi-même. On n’utilise pas de pinceau mais on trempe la pièce et on utilise les mains, parfois des pinces. S’ensuit une deuxième cuisson à 1 270° pendant une dizaine d’heures puis on laisse le four refroidir pendant environ une journée. Au total il faut 2 à 3 semaines pour faire une pièce. »

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