L’épée de Damoclès du Front National pèse sur la région Centre Val de Loire

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Comme partout en France, la région Centre Val de Loire a subi de plein fouet la vague du Front National. Inconcevable il y a encore quelques semaines, le parti frontiste est arrivé en tête du premier tour de ces élections régionales avec 30,49% des voix. Qualifiés également pour le second tour derrière le parti frontiste, la droite emmenée par Philippe Vigier (26,25%) et la gauche par le président sortant François Bonneau (24,31%) se retrouvent au coude à coude. Un score qui n’a pas la même saveur d’un côté ou de l’autre.

Du côté de la liste Républicains/UDI/Modem de Philippe Vigier, ce score est incontestablement une déception. Donnée favorite pour reprendre une région à majorité socialiste depuis 1998, la droite comptait créer une dynamique lors de ce premier tour qui devait l’emmener vers la victoire dimanche prochain. Le rassemblement entre ses différents courants et l’UDI, mais aussi avec un Modem épuré de ses membres jugés trop à gauche comme Pierre Commandeur en Touraine, devaient être un gage de score élevé avec un électorat rassemblé. On le sait depuis plusieurs élections maintenant, un score élevé au premier tour est devenu gage de victoire finale grâce à une dynamique électorale positive. Ses plus de 26 % des voix, deux points devant le PS, auraient ainsi pu être satisfaisants si la région n’avait pas été touchée par la déferlante du Front National. Même si la victoire est encore possible, à condition de mobiliser les abstentionnistes, ces résultats sont aujourd’hui pour la droite source d’inquiétude. Avec un faible report de voix possibles, la liste Vigier paraît en effet mal partie pour remporter une région qui semblait lui tendre les bras il y a quelques semaines.

A gauche en revanche, François Bonneau et ses colistiers pouvaient s’estimer heureux hier soir. Avec plus de 24 % au premier tour, le Parti Socialiste est en capacité de réaliser un « hold-up » régional. Donné battu et distancé dans les derniers sondages, François Bonneau maintient un écart correct avec les deux autres listes qualifiées au second tour. Quasiment inespéré vu le climat politique ambiant à l’échelle du pays. Un score qui couplé avec le potentiel report des voix des écologistes (6,60%), avec qui la liste PS devrait fusionner, et du Front de Gauche (4,59%), place le total des voix de gauche en tête. Insuffisant néanmoins pour être totalement rassurés car on le sait également, l’arithmétique simple ne se retranscrit pas forcément dans les urnes. Les appels à battre le FN risquent néanmoins de remobiliser un électorat de gauche sonné et déboussolé.

Grand gagnant de ce premier tour, le FN et la liste de Philippe Loiseau obtient plus de 30% des voix dans une région pourtant réputée pour sa modération. Sans véritable programme régional mais porté par le contrecoup des attentats de novembre et les thématiques sécuritaires devenues omniprésentes, Philippe Loiseau réalise en région Centre Val de Loire un coup politique, qui encore plus qu’ailleurs peut-être, fait figure de séisme  tant ce score paraissait inenvisageable il y a encore quelques semaines. Un FN qui porté par sa dynamique nationale peut espérer l’emporter également dimanche prochain.

Avec trois blocs politiques aux alentours de 30%, l’élection de dimanche prochain s’annonce ainsi plus qu’incertaine et l’épée de Damoclès frontiste planera bel et bien au dessus de ce second tour. Il reste une semaine aux listes de Philippe Vigier et de François Bonneau pour convaincre les électeurs et réussir à recentrer le débat sur les thématiques régionales. Une première étape qui en amènera d’autres plus importantes encore, avec des prises de consciences nécessaires pour comprendre et répondre enfin aux attentes d’électeurs désabusés qui ne se déplacent plus pour voter (plus de 50% d’abstention en région Centre) ou cèdent à la tentation de l’extrême droite.

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