C’était une première en Indre-et-Loire : connu pour ses guinguettes estivales à Tours, Azay-le-Rideau, Chinon, Chargé, Montbazon ou Rochecorbon, le département a bénéficié pour la première fois de l’ouverture d’une guinguette hivernale, mix entre un lieu culturel et l’esprit des food courts qui fleurissent dans les grandes villes. Basé derrière les Atlantes à St-Pierre-des-Corps, ce lieu dont 37 degrés est partenaire achève sa première saison dans la nuit du 19 au 20 avril. L’occasion de faire le point avec son co-fondateur Nicolas Stadler.
« On a réussi à s’implanter dans le décor tourangeau » note d’emblée l’architecte de profession, engagé dans ce projet avec une dizaine d’associés venus de différents horizons (dont le cofondateur de 37 degrés, Mathieu Giua). Ouvert 6 jours sur 7 de midi jusqu’au soir, et parfois jusqu’en milieu de nuit, Le Soleil a mixé les publics : des travailleurs de la zone aux fêtards en passant par le public avide de culture, « beaucoup de familles le week-end ou en début de soirée, et sinon essentiellement une tranche d’âge allant de 30 à 50 ans ».
« Les plus grosses soirées on a fait jusqu’à 700-800 personnes » note Nicolas Stadler… « mais pas comme on l’avait prévu. En fait les gens nous ont surtout identifié comme un lieu de fête plus que comme un endroit où on pouvait venir déjeuner ou se poser l’après-midi. » Une fréquentation hétéroclite donc, avec des rendez-vous bien identifiés comme le bal dansant du mardi après-midi ou la séance de sport du mercredi soir, et d’autres qui méritent encore d’être développés comme le théâtre, les conférences ou le Salon du Livre.
« On a réadapté un peu la programmation au fil de la saison » souligne le gérant du lieu, avec désormais des propositions exclusivement festives les vendredis et samedis soirs, les soirées 80, 90 ou 2000 ayant concentré les plus grosses affluences. « Enormément de monde nous connait, et ça c’est une première réussite. Et une fois que les gens sont venus une première fois pour un événement, on les voit revenir pour le site » se félicite Nicolas Stadler qui sait que l’ancien entrepôt industriel a des atouts comme la possibilité d’accueillir de grands groupes même en dernière minute (ce qui est rare dans l’agglomération).
Du point de vue économique, « cette première saison finit par être rentable. On est à l’équilibre. C’est un peu en dessous de nos prévisions, mais conformes à celles de notre comptable » explique le gérant de la guinguette d’hiver qui a constaté un fort effet de curiosité à l’ouverture avant un tassement des visites pendant les mois les plus froids, puis un regain de fréquentation à mesure que les températures se sont réchauffées. Et dans les prochains mois, le site ne sera pas totalement à l’arrêt puisqu’il reste possible de l’ouvrir pour des événements privés (mariages, séminaires).
Humainement, l’équipe termine fatiguée mais épanouie : « On était quand même beaucoup à apprendre un nouveau métier. On a fait plein de choses qu’on ne connaissait pas nécessitant de réagir en direct ce qui nous a fait perdre pas mal d’énergie à certains moments » rembobine Nicolas Stadler. De quoi donner des leçons pour la saison 2 du Soleil, programmée à partir de la fin septembre-début octobre. « On s’autorisera peut-être un peu plus d’événements payants de grande ampleur, on va également faire des travaux pour rendre la terrasse plus sympa afin de créer le même effet waouh que dans le bâtiment dès l’arrivée à l’extérieur » glisse le responsable.
L’équipe de la guinguette d’hiver a aussi obtenu de la mairie de St-Pierre-des-Corps – à qui elle loue le lieu – une réparation des lampadaires du quartier, éteints depuis une dizaine d’années. De quoi sécuriser le retour du public venant à pied ou en vélo. L’offre de restauration doit également évoluer avec le projet de passer de 4 à 6 propositions (peut-être des crêpes, ou davantage de street food).

Et avant cette nécessaire évolution, Le Soleil programme un ultime week-end de fête ce vendredi 18 et ce samedi 19 avril. Pour le premier soir, dance floor géant entre 18h et 1h du matin. Why Not DJ sera aux platines comme il l’avait déjà fait pour la soirée Années 2000 et celle de la St Patrick. Cette fois, sa playlist sera composée des meilleurs titres des années 70 à aujourd’hui. Entrée libre.
Puis samedi ce sera Le Coucher de Soleil, soit la dernière grosse fête avant le repos estival du site. Premières animations dès midi avec le retour des forains (pêche aux canards et tir à la carabine) + une chasse aux œufs pour les enfants jusqu’à 17h. Un tournoi de pétanque est organisé en triplette avec cadeaux à la clé. Attention, places limitées, les inscriptions se font au bar ou par téléphone à partir de ce mardi 8 avril.
Dans l’après-midi, il y aura aussi la possibilité de tester votre équilibre sur un taureau agité. La machine vous secouera dans tous les sens de midi à 17h : cadeaux en vue si vous réussissez à la dompter suffisamment longtemps.
Pour la musique, rendez-vous en début de soirée Balluche Sound System, un groupe de chansons actuelles reprises de manière percutante et décalée. Puis DJ Gwendal se mettra aux platines pour un set décalé jusqu’au bout de la nuit. Si vous étiez à l’inauguration du Soleil il y a un an, rappelez-vous que c’est lui qui mixait dans les toilettes. Un moment décalé qui avait été très apprécié, et sur lequel l’équipe capitalise… Nul doute que d’autres étrangetés du genre viendront émailler les prochains rendez-vous entre 2025 et 2026.