Jeudi dernier, à l’heure où la journée de travail se termine pour beaucoup, que les routes de l’agglo se gonflent de leur flot de voitures, Le Temps Machine ouvrait ses portes pour le troisième afterwork depuis la rentrée de septembre.
Ce nouveau rendez-vous de la salle jocondienne qui se déroule un jeudi par mois, en fin de journée, est directement inspiré comme son nom l’indique, du concept anglo-saxon, à la mode en France depuis quelques années, consistant à se retrouver directement en sortie de travail. Un rendez-vous gratuit, que l’ASSO envisageait dès sa désignation comme délégataire de la salle.
(Re)lire le projet de l’ASSO à travers notre interview réalisée à l’époque
Hugues Barbotin lors de Terres du Son 2016 (c) Laurent Geneix
Des afterworks qui doivent s’installer progressivement auprès du public. « Les deux premiers se sont bien passés. En septembre, on l’avait fait coïncider avec le lancement de la saison, celui d’octobre a réuni 130 personnes. » raconte Hugues Barbotin, le directeur de l’ASSO. « L’idée est de proposer quelque chose de différent, un temps gratuit et sympathique avec une autre ambiance, qui change le rapport au lieu. Il y a de la musique avec des concerts évidemment, mais aussi des jeux, des dégustations de produits locaux… ». Un concept qui doit permettre entre autres, à un nouveau public de découvrir la salle. Jeudi dernier ils étaient environ 150 à se laisser séduire par le concept et profiter du concert du groupe Sérafine. Dans ce lot, une quinzaine de primo-visiteurs curieux qui ont pu bénéficier d’une visite guidée : coulisses, studios de répétitions, grande salle… « Nous voulons créer un moment de partage convivial et montrer que la salle vit ». Une salle qui vit à travers son équipe qui participe pleinement et pilote de façon collégiale ces nouveaux rendez-vous de début de soirée nous dit-on.
L’ouverture des lieux au centre du projet de l’ASSO
Des afterworks qui entrent donc dans le projet initié par l’ASSO lors de sa prise de gestion du Temps Machine il y a quasiment un an (ndlr : L’ASSO avait été désignée délégataire en novembre 2015. Délégation d’une durée de 5 ans qui a commencé au 1er janvier 2016). Quel regard porte d’ailleurs Hugues Barbotin sur cette première année ? « C’est une année de transition. En un an tout ce qu’on voulait mettre en place ne s’est pas encore fait. Je pense qu’on y verra un peu plus clair d’ici septembre 2017, on aura alors un peu plus de recul ». Dans cette première année, il a fallu en effet prendre ses marques, apprendre à gérer un espace culturel tout en préparant le festival Terres du Son à côté. Une double casquette pas facile à appréhender au départ, d’autant qu’elle modifie le projet même de l’ASSO. « Ce qui a été compliqué c’est que ce sont deux temporalités différentes ». Une année « intense mais positive » poursuit notre interlocuteur, avec notamment une augmentation notable du public : « l’activité a progressé, on a essayé d’ouvrir plus le lieu et je pense que cela est apprécié ».
Une ouverture que l’ASSO avait annoncé lors de l’appel d’offres et qui se traduit au niveau de la programmation, mais aussi par les échanges avec d’autres lieux culturels de l’agglo comme le Grand Théâtre ou l’Escale, et par l’ouverture de la salle à d’autres acteurs (concerts de soutien à Aucard, La Chaudière…)… Une ouverture qui prend d’autres formes également comme l’accueil d’entreprises dans une logique de recherche de financements et de mécènes. Comme d’autres salles culturelles des environs, le Temps Machine se loue ainsi pour des séminaires ou des conférences, des petits-déjeuners d’entreprises y sont également organisés les mercredis matins. De quoi espérer trouver d’éventuels mécènes, l’ASSO voulant « créer une sorte de club entreprises partenaires » nous expliquait-on l’an passé.
(c) Laurent Geneix
« Le projet va continuer d’évoluer et s’enrichir au fur et à mesure des 5 années de délégation ».
L’an passé, Hugues Barbotin nous disait que « Le Temps Machine doit devenir un lieu de vie pour la population ». Un point qu’il maintient aujourd’hui, conscient du travail qu’il reste à mener, notamment en direction de la population jocondienne : « Cela prend du temps mais nous voulons faire un vrai travail avec les quartiers de Joué-lès-Tours, notre objectif est que les jeunes jocondiens s’approprient également la salle. Nous n’y sommes pas encore arrivés, mais j’espère que cela viendra ». Des propos qui font écho à ceux que nous avait livré Sébastien Chevrier lors des 5 ans de la salle en avril dernier. Ce dernier, recruté sous la délégation de Travaux Publics comme directeur, est parti cet été après avoir assuré avec brio la transition. Depuis l’arrivée de l’ASSO, quelques mouvements d’effectifs sont ainsi à noter. L’ASSO est arrivée avec ses salariés, il a fallu apprendre à se connaître avec ceux déjà en place, convaincre ses derniers sur le projet proposé… Une transition qui dans l’ensemble s’est passée dans le calme et de façon sereine : « Il y a forcément eu une étape où il a fallu apprendre à se connaître. Notre arrivée a bouleversé les habitudes, cela a créé des interrogations et un peu d’appréhension, c’est logique. Mais tout s’est fait intelligemment, nous respectons le travail qui a été fait auparavant et nous avons été bien aidés par l’équipe déjà en place » témoigne Hugues Barbotin. « Notre projet est, je pense, compris par tout le monde aujourd’hui et nous allons tous dans le même sens en portant un projet qui va continuer à évoluer et s’enrichir au fur et à mesure des 5 années de délégation ».
La prochaine étape de ce projet concernera le festival d’hiver annoncé l’an dernier. Celui-ci se déroulera début février : « On va proposer au public d’aller découvrir des lieux sur des formats différents en mettant en avant des projets artistiques innovants et originaux ». Et si le nom de cet événement a (volontairement) fuité sur les réseaux sociaux (on vous laisse chercher), pour le moment les organisateurs jouent la carte du mystère autour de ce festival et tiennent à garder le secret sur les détails de celui-ci.
Un degré en plus :
Terres du Son : une édition moins catastrophique que prévue
Revenant rapidement sur l’édition 2016 du festival Terres du Son qui a connu une affluence moindre que les années précédentes, notamment le dimanche en raison de la finale de l’Euro de foot, Hugues Barbotin annonce une édition « moins catastrophique que ce qui était craint au départ, même s’il y a eu une baisse de fréquentation ». Si le bilan n’est pas encore définitif, le déficit sera finalement moindre que ce qui était estimé. « On va rebondir, on a déjà été dans des situations plus délicates que celles-ci. L’ASSO a aujourd’hui les reins assez solides pour palier à cette année délicate, mais c’est vrai aussi qu’il ne faudrait pas que cela arrive une deuxième année ».