C’est la grande exposition de l’été à Tours : le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire a choisi de s’éloigner un peu de sa lignée autour de l’art contemporain pour proposer un accrochage plus classique dans son écrin de l’Hôtel Goüin, Rue du Commerce. Jusqu’au 25 août, c’est donc l’histoire du peintre Gustave Courbet qui s’étale sur 3 niveaux, avec des œuvres du maître ou de ses disciples.
C’est intéressant de se (re)plonger dans la vie de Gustave Courbet. Et notamment d’appréhender la fin de son existence : le fait qu’il ait été désigné coupable d’une destruction qu’il n’a jamais commanditée lors de l’épisode de la Commune de Paris, qu’on le force à financer les réparations de cette colonne Place Vendôme et qu’il décède juste avant la première échéance de paiement. On est alors en 1877.
Courbet a marqué le XIXe siècle par ses actes politiques… et artistiques. Né en Franche-Comté, le peintre français est devenu une référence du courant réaliste. 15 de ses œuvres sont ainsi exposées à l’Hôtel Goüin de Tours, ainsi que deux dessins signés de sa main, des gravures d’interprétation, des caricatures ou des photos. Au total, une centaine d’œuvres et documents, et une vidéo captivante au dernier étage du monument.
Courbet intime est le titre de ce cheminement où l’on découvre tant la nature – devant laquelle il aimait se poser pour mieux la transposer – que l’humain, qu’il sublimait. Courbet c’est autant l’apaisement d’une rivière qui s’écoule que le fracas déclenché par L’origine du monde, sûrement son tableau le plus célèbre, représentant un corps de femme nue exhibant son sexe. Une création au destin rocambolesque et voyageur qui a bien failli disparaître et dont on parle encore énormément aujourd’hui (au cas où, elle est visible au Louvre, à Paris).
A Tours, c’est l’origine de Courbet que l’on découvre. Que l’on nous susurre. Le fruit d’un partenariat entre le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire et l’Institut Gustave Courbet de sa ville natale d’Ornans (Doubs) qui prête une partie de ses collections le temps de l’été (le caractère exceptionnel fait que l’entrée est à 3€, alors que l’Hôtel Goüin est souvent accessible gratuitement).
« L’ambition de cette exposition est de mettre en lumière le génie visionnaire de Gustave Courbet, père du réalisme en peinture et précurseur majeur de la modernité artistique. Son œuvre, empreinte d’innovation et de profondeur, continue d’inspirer les artistes d’aujourd’hui et laisse une empreinte inégalée dans le panorama artistique mondial » plaide le descriptif de l’événement.
A découvrir du mercredi au dimanche de 14h à 19h. Un parcours spécial a été édifié pour les enfants de 6 à 12 ans autour de plusieurs œuvres, afin de découvrir des anecdotes voire réaliser leurs propres créations. Les textes dédiés aux adultes sont eux appréciables pour leur esprit de synthèse et leur accessibilité.