Comme nous vous l’avons annoncé la semaine dernière José Manuel Cano Lopez est sorti de son silence. Par conférence de presse hier, dans la salle de représentation Didier-Georges Gabily, le directeur du Plessis-Théâtre a longuement exposé son point de vue répondant point par point à la mairie et à ses détracteurs.
Pour comprendre les enjeux lire également notre article : Le Plessis-théâtre de la discorde
Les liens de la Compagnie Cano Lopez et Jean Germain
« C’est Jean Royer qui décida de loger la compagnie »
C’est par un rappel historique de sa compagnie que José Manuel Cano Lopez a commencé son exposé. Un peu d’histoire pour mieux répondre aux accusations de copinage avec Jean Germain qui lui aurait permis d’obtenir des « privilèges ».
« Dès 1988 c’est Jean Royer qui décida de loger la compagnie qui existait depuis 1979, dans des bâtiments municipaux, d’abord rue Albert Thomas puis rue Fernand Léger ».
« C’est d’ailleurs Jean Royer qui est l’élu qui est venu le plus souvent ici assister à des spectacles » renchérit-il, comme pour mieux attaquer la droite sur l’héritage de l’ancien maire.
Les subventions de la compagnie Cano Lopez
« Nous ne sommes plus subventionnés sur la création et la programmation depuis deux ans ».
« Etre un élu politique ne permet pas de dire n’importe quoi » attaque José Manuel Cano Lopez. En cause les chiffres annoncés par Christine Beuzelin pour qui la compagnie Cano Lopez représente « 70 % des subventions théâtrales de la ville ».
« Quand on avance des chiffres il faut être précis, j’ai regardé et cela ne représenterait que 54 %. En réalité cela représente zéro, puisque nous ne sommes plus subventionnés sur la création et la programmation depuis deux ans. Les 70 000 euros alloués cette année le sont pour les frais fixes liés aux locaux, les résidences organisées et les formations ».
Toujours sur la question des subventions, José Manuel Cano Lopez dénonce les propos de Christine Beuzelin qui déclarait la semaine dernière « Quand nous sommes arrivés nous avons augmenté sa subvention de 10 000 euros, la passant de 100 000 à 110 000 euros ».
Par un long exposé, le directeur du Plessis-théâtre détaille : « Depuis 1989 notre compagnie touchait entre 140 et 145 000 euros de subventions de la mairie, notre principal partenaire. Quand Christine Beuzelin dit qu’elle a augmenté notre subvention de 10 000 euros, c’est faux. En 2013, face à nos difficultés financières suite aux baisses des subventions de la DRAC, de la Région et du Département, nous avons été accompagnés par les services de la mairie pendant 6 mois. Une sorte d’audit. Au premier janvier 2013, nous avons touché 100 000 euros, auxquels s’ajoutait un complément après les résultats de l’audit 6 mois plus tard. On a eu 145 000 euros au total finalement. L’audit s’est révélé positif, avec comme conclusion que c’était bien la baisse de subventions qui nous mettait en difficulté et non un problème de gestion.
Le même dispositif a été fait en 2014 avec 100 000 euros au premier janvier, un audit de 6 mois qui s’est avéré positif également. Seulement entre temps l’équipe de Serge Babary s’est faite élire. L’adjointe n’est jamais venue nous voir, c’est moi qui ai demandé un entretien pour la rencontrer en juin 2014. Nous n’avons appris qu’en novembre par voie de presse que notre complément ne serait que de 10 000 euros pour l’exercice 2014. Soit un mois seulement avant sa clôture. Cette année la subvention baisse à 70 000 euros (ndlr : la compagnie avait demandé 100 000 euros pour l’année 2015). Avec l’accompagnement qu’il y a eu en 2013 et 2014, ils connaissent tout du Plessis-théâtre et savent qu’avec cette baisse brutale la compagnie n’est pas viable. Une baisse de 52 % en 2 ans, personne ne peut s’en relever indemne ».
La Compagnie Cano Lopez et le château du Plessis
« Il y a bien une salle des fêtes pour accueillir votre travail »
« Nous n’avons aucune proposition de relogement de la ville de Tours. Quand j’ai rencontré Christine Beuzelin elle m’a dit : « Il y a bien une salle des fêtes pour accueillir votre travail ».
Quand à l’avenir des lieux, Madame Amiot dit à juste titre qu’une étude pluridisciplinaire est menée sous la direction de l’historien Alain Salamagne, chercheur au Centre d’Etudes Supérieures de la Renaissance de Tours. D’un autre côté Bruno Lonchampt, le directeur des affaires culturelles de la ville de Tours, nous a dit qu’un projet d’accueil d’artistes était prévu dès 2016. De son côté Madame Beuzelin parle de priorités à donner aux travaux ».
« Quand en 1998, la Menuiserie 2 (le nom donné au local de la compagnie), rue Fernand Léger, était devenu obsolète pour des raisons de sécurité, Jean Germain nous a proposés d’être logés au Plessis qui était fermé depuis 1993. C’est notre présence qui a permis d’entretenir les lieux » continue le directeur du Plessis-théâtre avant de poursuivre : « Nous avons toutes les autorisations pour accueillir du public, nous avons accueilli 2 900 personnes dans les cadre des Ilots Electroniques dernièrement sur une après-midi ».
Les demandes de la Compagnie Cano Lopez
Alors qu’une pétition a déjà recueilli 2 200 signatures, qu’un comité de soutien fort de 120 membres se met en place, la Compagnie Cano Lopez n’entend pas rester silencieuse et compte trouver un maximum de soutien auprès de la population pour arriver à une concertation avec la mairie de Tours. Une concertation basée sur quatre demandes précises :
« Nous demandons un réel dialogue avec la ville de Tours et un respect mutuel.
Nous demandons à rencontrer la commission culturelle
Nous demandons à revoir la baisse drastique des subventions.
Nous demandons à rester au Plessis jusqu’aux débuts des travaux éventuels et que la ville nous propose un autre lieu ».