Topaz : Le graffiti comme pratique sociale

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Membre du Collectif des Grabouilleurs, Topaz est un des graffeurs connus de l’agglomération tourangelle. A l’origine dessinateur de bande dessinée, l’homme est arrivé dans le milieu du graffiti il y a une dizaine d’années en suivant un copain graffeur. « L’idée de dessiner et raconter quelque chose sur une seule image m’a plu », raconte-t-il. Depuis, on peut entre autres retrouver ses dessins du côté de la Morinerie à Saint-Pierre des Corps. Un endroit insolite et rare où il y a un accord tacite avec les pouvoirs publics pour exploiter les murs : « Quand l’endroit a commencé à être utilisé, cela s’est fait sauvagement comme ailleurs, puis les autorités ont laissé faire et aujourd’hui le lieu est reconnu. C’est bien qu’il y ait un endroit comme cela même si cela pourrait être amélioré. Il faudrait faire quelques aménagements, comme mettre des poubelles par exemple ».

IMG_7192 Graf’ de La Morinerie (détails)

Educateur de formation, Topaz conçoit également le graffiti comme une pratique sociale. Ainsi il se sert de son art pour animer des ateliers pédagogiques pour enfants ou adultes : « En général cela plait, même si c’est parfois compliqué d’en vivre » raconte celui qui a créé sa propre structure il y a deux ans. Topaz raconte être ainsi dans une démarche d’éducation populaire, notamment auprès des jeunes : « Je leur montre que c’est un moyen par lequel ils peuvent s’exprimer, véhiculer une idée, une pensée, un sentiment… ». Dimanche c’est aux Ilots Electroniques que Topaz a tenu un atelier découverte et initiation à la pratique du graf’. Un atelier qui a attiré pas mal de curieux, qu’ils soient novices ou amateurs.

IMG_1391Graf’ réalisées pendant l’atelier découverte ce dimanche à l’île Simon

Au sujet du rapport avec les pouvoirs publics, il explique que c’est toujours un peu compliqué : « ils aiment bien quand on anime des ateliers par contre quand on peint dans la rue ils deviennent réticents et les rapports sont plus compliqués. Pourtant c’est l’essence même du graffiti de s’approprier l’espace public qui par nature appartient à tout le monde. Cela fait partie des valeurs fortes de la culture du graffiti ».

IMG_1390Fresque sur Cellophane réalisée dimanche par Topaz et Fesh (lettrage).

Malgré tout, le graffiti se popularise au sein de l’opinion publique : « Les MJC, les centres culturels, les villes veulent leurs graffitis pour décorer leurs murs, c’est devenu une mode » confesse notre interlocuteur. Une démocratisation qui fait débat entre les partisans de l’underground, d’une discipline sauvage et ceux qui souhaitent une reconnaissance officielle et qui s’en servent pour se faire connaitre, explique-t-il. Une discipline qui est par ailleurs de plus en plus reconnue comme un art. Une évolution logique selon Topaz, pour qui le graffiti est « un des mouvements artistiques visuels les plus importants de ces dernières années« .

Un degré en plus :

Quelques exemples des graf’ de Topaz dans l’agglomération de Tours ces dernières années. De plus récents sont à découvrir sur la page Facebook de l’artiste

IMG_9487Topaz et Imak (profil de Martin Luther King)

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