EELV décrète l’Etat d’urgence climatique

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Alors que la COP 21 a débuté à Paris, les questions environnementales ont bien du mal à se faire entendre. Entre traumatisme post-attentats, Etat d’urgence, interdiction de manifester, ce n’est pas aisé de porter dans le débat public les enjeux environnementaux et ses problématiques. Du côté d’EELV, entre cet évènement unique par son ampleur et les élections régionales qui arrivent, on entend bien porter la thématique environnementale sur le devant de la scène.

Samedi, à Tours, les militants EELV n’ont pas essayé de braver l’interdiction de manifester émanant du préfet d’Indre-et-Loire. Une vingtaine d’entre eux se sont néanmoins réunis en milieu de journée dans une déambulation photographique pour un « jeu des 7 erreurs ». Sous forme de happening devant sept lieux symboliques représentant « sept anomalies majeures qui symbolisent les causes du dérèglement climatique » à leurs yeux, la vingtaine d’écologistes présents ont tenu à décréter un état d’urgence climatique.

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Une déambulation qui les a conduit place Choiseul, « représentant la minéralisation des espaces et la déforestation », devant la grande roue « qui n’est pas une éolienne », pour demander le développement des énergies renouvelables, devant l’agence BNP pour « dénoncer l’évasion fiscale » ou encore devant l’Hôtel de Ville de Tours, « une passoire énergétique » symbolisant le besoin de nouveaux bâtiments mieux isolés. Des arrêts auxquels ont succédé ceux devant un bus diesel pour demander le « développement des alternatives aux énergies fossiles comme le biogaz », devant le tramway pour réclamer l’accentuation du développement des transports en commun et des circulations douces puis enfin devant le rhinocéros Blanc d’Audiard, symbole des espèces en voies de disparition. Sept erreurs puis une huitième même avec une dernière photo devant un bâtiment EDF pour dénoncer le « nucléaire mortifère ».

Les militants écologistes auront ainsi tenté non sans humour, de sensibiliser les passants avec cet happening. Une façon de faire de la politique dont ils se sont fait experts à Tours depuis quelques temps. Pour Emmanuel Denis, au-delà du côté folklorique ce genre d’évènements est important parce qu’il permet d’aller au devant de la population. « Il est important d’intégrer la population aux questions environnementales or on voit bien que la Cop 21 se déroule en dehors de toute considération citoyenne. Alors que c’était l’occasion d’organiser de véritables rassemblements populaires pour faire avancer les questions environnementales, on assigne à résidence des militants écologistes sans casier judiciaire, c’est intolérable ». Celui qui milite pour une expression citoyenne forte est bien conscient que le climat ambiant n’est pas favorable à une mobilisation massive en faveur du climat tout court. Pourtant, l’élu municipal de Tours garde espoir : « j’espère qu’il y aura un sursaut citoyen autour de cette Cop21 ». Une Cop21 qui tombant en pleine campagne pour les élections régionales aurait pu être un argument de poids pour les candidats EELV. La déambulation de samedi avait ainsi également une portée électoraliste à une semaine du premier tour. « Les enjeux électoraux sont concordants avec nos revendications, les solutions locales peuvent amener une solution globale » explique Emmanuel Denis.

Un discours pour le moment peu entendu par des électeurs qui semblent s’être tournés depuis le 13 novembre dernier sur des logiques sécuritaires. « La réaction sécuritaire était nécessaire mais elle est insuffisante sur le long terme. Pour l’instant cela fait le jeu de la droite et du FN, pourtant ce qu’ils proposent c’est le clivage de la population. Or c’est la volonté des djihadistes de diviser les Français, j’espère qu’il y aura un sursaut citoyen aussi sur cette question ».

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