Accueil de réfugiés : les élus de gauche assument leurs choix

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Il aura fallu un drame de plus, d’une photo relayée partout pour que tout s’accélère. En Touraine comme ailleurs, le sort des réfugiés (Syriens pour l’essentiel) est depuis quelques jours au centre du débat politique. Tandis qu’à droite, les maires locaux, à commencer par Serge Babary, attendent de voir ce que va donner la conférence ministérielle à laquelle ils se rendront samedi, plusieurs maires de gauche, Wilfried Schwartz celui de La Riche en tête, ont d’ores et déjà annoncé qu’ils souhaitaient accueillir des réfugiés dans leur commune.

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C’est sous le nom « d’Union départementale des élus socialistes et républicains » (UDESR) que les maires de La Riche, Chambray-lès-Tours, Montlouis, Cheillé, Langeais ainsi que des conseillers municipaux de Joué-lès-Tours, Saint-Pierre-des-Corps ou encore Tours, se sont réunis face à la presse hier soir à Tours. L’objet de cette réunion ? L’accueil des réfugiés auquel ils se sont portés volontaires dans le cadre de l’annonce de l’accueil de 24 000 réfugiés par le président François Hollande.

« Nous nous sommes prononcés avant la déclaration de François Hollande » avance d’entrée Wilfried Schwartz. « Notre mouvement est spontané et collectif mais ne peut se faire que sous l’organisation de l’Etat » poursuit Vincent Morette, le maire de Montlouis-sur-Loire avant de détailler l’aide à apporter aux réfugiés : « Il n’y a pas que le logement, mais il faut mettre en place des aides psychologiques, la scolarisation des enfants. Tout ceci doit se faire en lien avec les associations et le CCAS ».

Ces élus de gauche entendent bien répondre au défi migratoire qui s’annonce avec l’arrivée massive en Europe de milliers de réfugiés fuyant des pays en guerre : « Il y a une accélération du phénomène depuis plusieurs semaines, c’est dans la tradition de la France d’être accueillante, nous devons nous montrer à la hauteur de notre histoire » clament-ils en comparant la situation actuelle avec celle des réfugiés espagnols de la Guerre Civile (1936-1939) ou encore celle des « Boat-People ». Pour Christian Gatard, maire de Chambray-lès-Tours : « Cet engagement est en conformité avec nos idéaux ». Si l’opinion publique se sent de plus en plus touchée au sort de ces populations, les élus savent également qu’ils devront user de beaucoup de pédagogie pour contrer certaines idées préconçues : « On a trop laissé le discours du FN s’installer, il faut maintenant agir et faire un travail d’explication auprès de l’opinion publique ».

Une bataille de l’opinion publique qu’ils espèrent emporter en misant sur une prise de conscience massive sur la nécessité d’accueillir ces réfugiés. Un devoir républicain selon eux, auquel ils appellent l’ensemble des maires de Touraine ainsi que le Conseil Départemental en rappelant au passage que « la compétence sociale est du ressort du département »

« Nous avons fait un calcul et nous estimons que la Touraine aurait à accueillir 250 réfugiés. Nous avons les moyens de le faire, d’autant plus que l’Union Européenne s’est engagée à verser une certaine somme par réfugié hébergé » jugent-ils avant de conclure : « Nous attendons la réunion de samedi au Ministère pour voir comment l’organisation se fera, mais en anticipant comme on l’a fait, nous sommes déjà prêts à répondre au besoin d’accueil « .


Un degré en plus : Un enjeu politique ?

Bien qu’ils s’en défendent, l’enjeu est évidemment politique également. Ces derniers temps, on avait plus l’habitude de voir une gauche marcher sur des œufs dès que les questions migratoires apparaissaient sur le devant de la scène. Tiraillés entre des idéaux d’un côté  et une  realpolitik de l’autre dans laquelle il faut tenir compte de la montée du Front National ces dernières années, les élus de gauche ont bien trop souvent botté en touche en matière d’immigration. Sur cette question épineuse, ils ont d’ailleurs bien fait attention, hier, à différencier les réfugiés accueillis et les « migrants économiques traditionnels » : « Ce n’est pas la même logique, là ce sont des familles qui ont fui l’horreur de la guerre et qui souhaitent retourner dans leur pays une fois la paix revenue. Ils ne vont pas venir prendre l’argent des Français comme on peut l’entendre » expliquait ainsi Francis Gérard, le premier secrétaire fédéral du PS.

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