Mobilités : le grand chantier de Tours Métropole

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Aussi importante est-elle devenue, la métropole reste quelque-chose d’obscur et peu connu de la population, du moins dans son fonctionnement et ses missions. Pourtant, la Métropole est aujourd’hui indispensable aux politiques publiques. Déjà parce qu’elle a des capacités d’investissements supérieures aux communes (90 millions d’euros en moyenne par an, là où Tours n’en a que 35 par exemple), mais aussi parce que les compétences qu’elles a acquises en 2017 lors du changement de statut ont renforcé son poids. C’est simple aujourd’hui la Métropole c’est : le développement économique, les équipements culturels, sportifs, l’eau, la voirie, les déchets, l’urbanisme ou encore les mobilités…

Alors qu’un projet métropolitain devant clarifier l’identité de l’intercommunalité doit voir le jour dans les prochains mois, le pôle mobilités reste d’ailleurs à ce jour, celui le plus visible des politiques intercommunales. Au cours du mandat actuel, elles vont même être prépondérantes avec de multiples projets en réflexion et/ou en réalisation. On fait le point.

La deuxième ligne de tramway

C’est le projet phare dans tous les sens du terme. Budgétairement d’abord avec un coût estimé à 485 millions d’euros en comptant les aménagements annexes comme les pistes cyclables (mais hors les grands aménagements urbanistiques). Peu de projets de cette ampleur, peuvent être portés par les collectivités locales en effet. Le dernier était d’ailleurs simplement la première ligne de tramway inaugurée en 2013.

Un projet que le président de Tours Métropole, Wilfried Schwartz a érigé comme grande priorité, indiquant sa volonté ferme de boucler le projet avant la fin du mandat, avec une deuxième ligne opérationnelle en 2025. Il faut dire que ce dernier en a fait un véritable cap politique pour la ville de La Riche où il est maire. Pourtant, rien ne sera facile. Même acté, le tracé Chambray-La Riche, notamment dans sa partie tourangelle suscite de multiples contestations (boulevard Béranger, place Jean-Jaurès) alors même que les délais fixés restent serrés…

Relire : tramway – le grand projet du mandat

La question de l’avenir de l’aéroport

Certes, la question de l’aéroport n’est pas directement liée aux mobilités quotidiennes et de proximité. Pourtant la question de l’avenir de l’aéroport, suite au départ de l’Ecole de Chasse de l’Armée de l’Air a toute sa place ici. Avec le départ de celle-ci, qui sera définitif le 1er juillet prochain, la Métropole va récupérer les 200 hectares de l’Armée pour développer la zone aéroportuaire. Une opportunité doublée par la fin de la Délégation de Service Public confiée à Edeis jusqu’en juin 2022. A cette date, un nouveau projet doit donc voir le jour, sur la base d’un aéroport 100% civil mais aussi d’une zone foncière de 700 hectares au total à aménager. Un luxe dans un territoire où les réserves foncières se font rares.

Cette double opportunité ouvre donc la piste à des réflexions sur deux axes principaux : celui des liaisons aériennes, pour le moment se basant sur un modèle très subventionné, et de l’autre celui de l’aménagement de la zone autour de la piste aérienne avec plusieurs idées, dont la création d’un hub au niveau de l’agglomération : prolongement de la ligne 1 du tramway, mais aussi déplacement de la halte routière pour les bus dits « Macron » actuellement située rue Edouard Vaillant.

Un aéroport qui créera également de nombreux débats idéologiques, cela a déjà débuté avec la démission d’Emmanuel Denis en décembre dernier de la présidence du syndicat mixte gérant la plateforme…

Relire : Aéroport de Tours : de quel avenir parle-t-on exactement ?

Un nouvel échangeur sur l’A10 à Rochepinard ?

Le passage de l’autoroute A10 en plein cœur de l’agglomération est un problème de longue date, segmentant le tissu urbain et créant une fracture physique et symbolique mais aussi 6 échangeurs… et peut-être bientôt 7.

Dans les cartons depuis 2006 au moment du chantier de construction d’Ikea, la création d’une sortie à hauteur des Atlantes et de Rochepinard est revenue dans l’actualité fin 2020. Pour le nouveau maire de Saint-Pierre-des-Corps Emmanuel François cet échangeur sera d’une importance majeure : « Il faut désenclaver notre commune, c’est urgent. Cela nous permettrait aussi de délester le trafic sur la levée de la Loire : chaque jour il y a 18 000 véhicules qui passent par là. »

L’idée ce serait de construire un échangeur au niveau d’Ikea et des Atlantes, du côté du Pont d’Arcole. Donc aux frontières de Tours, Saint-Pierre-des-Corps et Saint-Avertin. Un projet à plusieurs millions d’€, qui est donc en réflexion depuis plusieurs années et qui avait également été évoqué dans le mandat 2014-2020 quand il a commencé à être question d’un réaménagement de l’Avenue Jacques Duclos qui relie les Atlantes à La Ville-aux-Dames.

Un nouvel échangeur qui ne serait d’ailleurs pas forcément mal vu non plus par les élus écologistes de Tours, qui y voient l’opportunité de désengorger celui de Tours Centre et les accès sur les bords de Loire ou boulevard Heurteloup. Une réflexion globale doit ainsi s’engager et comme pour tout le reste, cela passera par un schéma global des mobilités sur le moyen et long terme.

Poursuite ou non du boulevard périphérique ?

Le projet avait été relancé lors de l’ancien mandat par Philippe Briand, les études avaient été même commandées pour un prolongement du périphérique entre la sortie de Saint-Cyr-sur-Loire et l’A28 via la route de Rouziers (RD2). Un projet, dont on ne parle pour l’instant pas encore, mais qui serait de nouveau dans les cartons du vice-président aux infrastructures, Frédéric Augis.

L’idée de cette réalisation serait de désengorger un secteur au nord de l’agglomération pas mal congestionné. Cependant les oppositions à commencer par les élus de la majorité de Tours, devraient être importantes.

La politique cyclable

On la place volontairement à la fin, tant on en a parlé depuis l’arrivée à la tête de la ville de Tours d’Emmanuel Denis. Le vélo va prendre sans aucun doute une place plus importante dans les politiques publiques dans ce mandat, avec la création d’un véritable réseau cyclable par ailleurs demandé depuis de nombreuses années par des associations comme le Collectif Cycliste 37. Un sujet que la Métropole va s’emparer, puisque c’est dans ses compétences. La présentation du tracé de la deuxième ligne de tramway a d’ailleurs donné un premier aperçu de la volonté d’intégration de la place des mobilités douces dans les grands projets urbains. Une fois encore, cette politique ne pourra s’inscrire que dans un schéma des mobilités global…

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