Fred Le Chevalier, artiste malgré lui

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Connu pour ses personnages collés sur les murs des grandes villes de France, nous avons rencontré Fred Le Chevalier à l’occasion du vernissage de son exposition à la Boite Noire, rue du Grand Marché à Tours. Nous avons rencontré une personne de l’ombre, timide et presque gênée par nos questions. Portrait d’un artiste malgré lui.

 

Pour Fred Le Chevalier, Tours c’est un peu la ville où tout a commencé. L’homme explique l’origine de son parcours de dessinateur par une rencontre, celle de l’artiste tourangelle Béatrice MySelf : « Il y a neuf ans, on m’avait parlé d’une boutique rue du Grand Marché, c’était celle de Béatrice MySelf, j’ai trouvé son travail magnifique et accessible, avec un style simple qui m’a tout de suite parlé. J’y suis retourné plusieurs fois et influencé par cette rencontre, j’ai eu un déclic et je me suis mis moi-même à dessiner. »

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L’envie d’exprimer des émotions.

Une rencontre tourangelle qui a bouleversé la vie de cet homme de 40 ans, dont la notoriété artistique ne cesse d’être croissante ces dernières années. Une reconnaissance qu’il doit à ses dessins collés dans la rue mais qu’il ne cherchait pas au départ : « je n’ai pas de formation artistique, j’avais seulement envie de retrouver un plaisir d’enfance, d’exprimer des émotions ». Fred refuse d’ailleurs d’être catalogué comme street-artiste voir même comme artiste :  » J’ai toujours du mal avec les définitions, comme plein de gens je n’emploie pas le mot artiste qui me parait ronflant. Dessinateur et colleur ça me va très bien. Je ne suis pas un street-artiste car je n’ai pas de culture qui vient de là et puis il y a une sorte d’hystérie autour du mot qui fait un peu peur. En fait je ne cherche pas à faire partie d’un milieu. Quand on me dit que je fais de la poésie je suis super content, c’est un joli mot ».

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Des personnages aux multiples histoires.

Ne pas se définir pour ne pas être enfermé dans une catégorie, le dessinateur refuse ainsi les étiquettes : « je n’ai pas du tout intellectualisé les choses. C’est parce qu’on m’a posé des questions que je me suis interrogé moi-même, mais au départ je dessinais simplement des personnages naïfs et je leur faisais vivre une histoire ». Une simplicité dans les propos qui rejoint celle de la personne. Au long de notre entretien, l’homme s’excuserait presque d’être bref dans ses réponses, de ne pas plus conceptualiser les mots et son travail. C’est pourtant en cela que le dessinateur a réussi à toucher le grand public. La naïveté de ses personnages parle à tout le monde, des personnages rétro, ni enfants ni adultes, inspirés d’univers comme le film Freaks, que Fred Le Chevalier colle dans les villes depuis maintenant cinq ans : « Partout où je vais, j’emmène des dessins et je les colle ». Que ce soit à Paris où il réside, à Rouen, Bordeaux, en Grèce, en Italie… ses personnages prennent vie sur les murs des villes à travers des histoires, par forcément celles que l’artiste pensait au départ d’ailleurs : « Je suis souvent surpris du retour que j’ai, des personnes m’envoient des messages pour me dire que dans mes dessins ils ont vu leur grand-mère ou que cela leur rappelait leur premier baiser… ils les font vivre à travers leur propre histoire ».

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L’impression de revenir au point de départ.           

Si ses personnages se font rares sur les murs de Tours, « Je ne colle pas beaucoup à Tours car les murs sont propres ici. Moi j’aime bien coller sur des murs abimés. Je recherche du contraste, je ne suis pas du tout dans la transgression », Fred Le Chevalier est néanmoins fier d’être présent pour cette exposition : « Je me suis mis à dessiner en ayant découvert la boutique de Béatrice MySelf qui était trente mètres plus loin. J’ai l’impression de revenir au point de départ, c’est chouette » nous raconte-t-il en nous montrant fièrement le dessin qu’il a fait en commun avec l’artiste tourangelle, spécialement pour cette exposition.

 

Crédits photos : Laurent Geneix et Mathieu Giua pour 37°

Fred Le Chevalier « Bal et dépendances », exposition jusqu’au 04 octobre à la galerie La Boite Noire, 59 rue du Grand Marché, 37000 Tours. Ouverture du mercredi au samedi de 11h à 19h.

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