[Les coulisses du sport] Arbitre de tennis, un sport à part entière pour Killian Fiot

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Année des Jeux Olympiques de Paris oblige, le sport est à l’honneur lors de cette édition de la Foire de Tours 2024. De nombreuses démonstrations et animations sont proposées jusqu’au dimanche 12 mai. Une thématique du sport souvent abordée par le prisme des résultats et des sportifs dans les médias, y compris chez nous, mais qui comprend pourtant tout un tas d’acteurs variés qui permettent aux clubs et compétitions de se dérouler. Cela va de l’encadrement, aux bénévoles, au public ou encore aux arbitres. C’est cet à côté, moins mis en lumière, que nous avons décidé à 37 degrés de mettre en avant. Premier épisode avec Killian Fiot, arbitre de tennis.

Chaque semaine, Killian Fiot arpente les terrains de tennis de France et de Navarre. Issu d’une famille de passionnés par la petite balle jaune, Killian a débuté comme beaucoup d’enfants par une raquette en main. A 25 ans, la raquette il ne la sort pourtant plus qu’occasionnellement pour s’amuser avec des copains. Licencié à La Ville-aux-Dames, à l’ESVD Tennis, désormais, les compétitions il les voient sur le bord du terrain, en hauteur ou sur un côté, en tant qu’arbitre de chaise ou juge de ligne. « J’ai débuté l’arbitrage vers 12 ans, mon coach de l’époque, Yoann, m’avait parlé d’une formation, je me suis dit pourquoi pas et cela m’a plu » se rappelle Killian.

Un 3e Roland Garros de suite

Aujourd’hui il vadrouille entre les terrains d’Indre-et-Loire où il officie sur des finales de tournois ou sur des championnats par équipes pour les clubs engagés en compétitions nationales, mais aussi dans toute la France et jusqu’à Roland Garros où il retourne cette année, en tant que juge de ligne, pour la 3e année consécutive.  

A l’année, il officie entre 25 et 30 semaines. « On postule pour des tournois sur un portail de la FFT » explique celui qui est en train de passer un nouveau diplôme pour arbitrer sur la chaise sur des tournois seniors internationaux (ITF). « Aujourd’hui en chaise je peux faire des ITF juniors, en seniors, là j’ai pu faire le tournoi de la SkinUp Academy comme je suis en train de passer le niveau A3 ».

Pour autant, le niveau international il l’a déjà fréquenté comme juge de ligne donc, à Roland Garros, nous le disions, ou sur des tournois challengers comme à l’open d’Orléans ou encore l’open de Vendée. Deux tournois qui l’ont marqué par des anecdotes issues de faits de matchs. A Orléans, c’est l’américain Jack Sock, ex 8e joueur mondial, qui lui a glissé un « good eye » après confirmation par l’arbitrage vidéo d’une décision de Killian, initialement contestée. A l’open de Vendée c’est le français Hugo Gaston, mécontent sur le moment de l’arbitrage qui lui a retiré sa casquette (photo ci-dessous).

Des faits de matchs qui font sourire Killian Fiot, qui précise que dans la très grande majorité des matchs, tout se passe bien. Et celui qui rêve de devenir arbitre international et officier un jour à Wimbledon, dans le temple du tennis, évoque sa fonction avec beaucoup de recul : « Je ne suis pas l’adversaire des joueurs, le message que je fais passer c’est que personne n’est parfait, il peut y avoir des erreurs, mais sur une partie cela s’équilibre. L’arbitre n’est pas là pour faire la police mais pour assurer le bon déroulement d’un match, et cela d’abord pour les joueurs eux-mêmes. »

Sur les tournois, l’arbitre officie à plusieurs reprises dans la journée, explique Killian Fiot en décrivant son quotidien lors des compétitions : « Arbitrer à haut niveau c’est du sport, je dirai même que c’est une discipline entière dans le sport qu’est le tennis en lui-même. Quand on arbitre plusieurs matchs par jour, à la fin je suis ko car cela demande beaucoup de concentration. »

Une fonction qui ne se résume pas à annoncer si la balle est bonne ou faute, poursuit-il, : « Ce n’est pas binaire, car il faut savoir gérer son match, ce qu’il y a autour, ce qu’il y a sur le terrain, gérer les joueurs, savoir où les balles sont… mais aussi savoir prendre une décision en un instant, cela demande de la concentration mais aussi de la rapidité et de la communication, car il faut savoir vendre sa décision aux joueurs en cas de litige. » Pour Killian, la clé c’est l’anticipation, « les meilleurs arbitres sont ceux qui évitent les situations compliquées, car ils ont anticipé les choses. Si on est dans la réaction, ce n’est pas bon ». Un précepte qu’il appliquera porte d’Auteuil en ce mois de juin, avant un jour peut-être de traverser la manche et de le faire sur les gazons londoniens. C’est tout ce qu’on peut lui souhaiter.

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