Après une période avec activité sportive au point mort en raison du confinement, le Comité Départemental Handisport d’Indre-et-Loire compte repartir de plus belle. L’association qui promeut la pratique sportive pour les personnes en situation de handicap physique et/ou sensoriel souhaite davantage se faire connaître. Avec son site refait à neuf et une nouvelle équipe aux commandes en commençant par l’arrivée du président Denis Gauthier en février 2019, la structure nous dévoile ses ambitions…
Sur 23 000 personnes en situation de handicap dans le département, seules 226 sont licenciées au sein de clubs ayant une section handisport, soit 0,98%. « On ne peut pas se satisfaire de ce résultat au regard de ce qu’il se fait dans le monde valide » commente Denis Gauthier. « Diversifier les pratiques proposées et augmenter le nombre de clubs affiliés sur tout le territoire nous permettra de toucher un public plus large » justifie Lise Pocreau, agent de développement au sein du comité depuis septembre 2019.
Une conquête des milieux ruraux
Cyclisme, escrime fauteuil, boccia (pétanque avec des boules en cuir) ou handball fauteuil… Au total 22 disciplines sont proposées aux intéressés dans 17 clubs affiliés et 5 en cours d’affiliation. La plupart sont concentrés à Tours et sa périphérie (Joué-lès-Tours, Saint-Avertin, Saint-Cyr-sur-Loire…). Une situation qui ne permet pas à tous de pratiquer, faute de moyen de transport notamment. L’équipe du Comité souhaite y remédier en implantant davantage le handisport en zone rurale. Pour se faire, elle doit trouver des personnes ressources et motivées car créer une section demande beaucoup d’investissements.
David Girard, chef d’entreprise et papa d’un jeune garçon de 15 ans atteint d’infirmité motrice cérébrale en témoigne. Il y a deux ans, il s’est battu pour sauver l’Association Chinonaise Handisport (ACH) qui risquait de disparaître. « En milieu rural, on se confronte à un manque d’accompagnement. Les bénévoles sont peu présents. Il y en a pour s’occuper de 20 gamins alors on a besoin d’être soutenus par des plus grosses structures » analyse-t-il.
Pour trouver du public, l’association a monté un partenariat avec l’Institut de Mai, une école de formation à l’autonomie sur Chinon. La structure propose aux jeunes de pratiquer la sarbacane, la boccia ou encore le tennis de table. Sans eux, et sans le partenariat signé fin 2019 avec la Football Association Saint Symphorien (Tours-Nord), créant ainsi l’entente Touraine Foot-Fauteuil, l’association aurait du mal à sortir la tête de l’eau.
« Parfois c’est dur mais je pense que les associations en milieux ruraux sont importantes même si c’est pour accueillir cinq adhérents. C’est un morceau de la vie de ces jeunes qu’on enlève si nous n’arrivons pas à proximité de chez eux, alors je m’efforce de trouver des compagnons de route. » – David Girard
Communiquer pour recruter
Des compagnons de route, le Comité Handisport du 37 cherche aussi à en rallier et par plusieurs moyens. En cette rentrée 2020, l’équipe part à la rencontre des acteurs du monde sportif et politique local afin de se faire connaître. Un moyen de se rendre compte que nombre de clubs ne sont pas ou peu informés sur cette section. « Il faut savoir qu’avec une affiliation à la Fédération Française de Handisport, moyennant 92 euros, les clubs peuvent former leurs entraineurs au handicap gratuitement et obtenir certaines subventions » explique Lise Pocreau. Une plus value à ne pas négliger. La nouvelle équipe cherche à la fois à séduire les clubs mais également à trouver de nouvelles recrues.
Une nouveauté pour la rentrée
D’ici fin septembre, l’Ecole du Sport, un projet mis en place il y a 5 ans mais abandonné depuis, rouvrira ses portes au gymnase Monconseil. L’objectif de ce créneau de deux heures le mercredi après-midi : faire découvrir plusieurs sports à une dizaine de jeunes pendant un an avec l’espoir qu’ils choisissent un club pour l’année suivante. Ces activités permettent à la fois de palier le manque de cours d’EPS pour les jeunes en situation de handicap mais aussi de leur permettre de s’évader de leur routine quotidienne l’espace de quelques heures.
Le Comité voit également en cette nouveauté la possibilité d’attirer plus de jeunes qui pourraient – peut-être – faire partir de l’équipe nationale aux prochains Jeux Paralympiques de 2024, à Paris. La Fédération Française souhaite passer de 35 000 licenciés à 70 000 en 4 ans. Mais attention, le handisport ça n’est pas que de la compétition : « Il y a un amalgame, cette pratique est trop souvent associée au haut niveau alors que chacun peu pratiquer pour le loisir » souligne Denis Gauthier.
En attendant, la saison reprend son cours avec l’application des règles sanitaires en vigueur en cette période d’épidémie de Covid. Pour Joëlle Souverain, présidente de la plus ancienne association handisport du département, la reprise est pour l’instant en demi-teinte : « Ça recommence tout doucement, certaines personnes ont de gros handicaps et ne veulent pas se mettre en danger. Pour le reste, on va juste faire attention et ça ira. La seule chose c’est qu’il n’y aura plus de goûter le samedi après-midi, trop compliqué à mettre en place ». Les adhérents pourront pratiquer le tir à l’arc d’ici peu, il faudra par contre attendre novembre pour la natation.
Pour celles et ceux qui sont intéressés, l’équipe sera présente à l’Hotel de Ville de Tours dimanche 13 septembre à l’occasion de Sport’Ouvertes. Toutes les informations ici