Rochecotte : un château-hôtel qui veut mettre en valeur son histoire

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Entre Langeais et Bourgueil, le Château de Rochecotte fait partie des hôtels les plus prestigieux d’Indre-et-Loire, dans la lignée d’Artigny (Montbazon), du château Louise de la Vallière (Reugny) ou du Château de Pray (à Chargé). Accueillant une clientèle majoritairement étrangère, il cherche aussi à renforcer sa notoriété auprès des locaux avec des formules d’accueil dédiées mais aussi un événement à l’occasion des Journées du Patrimoine ce dimanche 22 septembre. Une manifestation à laquelle il participe pour la 2e fois.

Quand on arrive au Château de Rochecotte la première chose qui marque c’est le parc : 24ha entretenus au cordeau. 2 personnes s’en occupent à temps plein pour taille les plantes ou entretenir les sentiers forestiers. Ensuite, au cœur du domaine, il y a le bâtiment et ses anciennes écuries. La collection de porcelaine de Langeais visible dans le hall. La vue sur la campagne environnante. Les pièces au look XIXe ou encore un couloir de chambres semblable au célèbre train Orient Express.

Cet établissement hôtelier classé 4 étoiles s’adresse clairement à un public qui aime les lieux à la fois chargés d’histoire et qui l’exposent. Il y a bien une salle de restaurant au look moderne sous une magnifique verrière (signée par l’architecte Patrick Norguet) mais la plupart des pièces mettent plutôt en avant les moulures ou les fauteuils 1800. Idem dans les chambres, où seules les salles de bain jouent dans le contemporain avec des miroirs design ou des baignoires balnéo. Leur réaménagement est d’ailleurs le péché mignon de la directrice, qui en fait refaire plusieurs chaque année.

A 27 ans, Carla Brosset a repris la gestion du lieu depuis 2022. Si elle a encore besoin d’appeler régulièrement sa maman à la rescousse pour des petits détails, elle s’attèle à lui donner une nouvelle direction davantage dans l’air du temps. Cela passe par l’organisation de soirées drag queen ou d’une soirée-jeu type murder party pendant la saison hivernale. En revanche, pas question de dénaturer le lieu : on garde la moquette épaisse ou les meubles en bois massif. La rénovation annoncée de la salle de restaurant historique se fera aussi dans le respect de l’histoire, simplement il y aura des couleurs « plus chaudes, autour du vert-marron dans un style fin XIXe début XXe » nous dit-elle.

Carla Brosset c’est la 3e génération de la famille qui exploite Rochecotte en tant qu’hôtel. Racheté en 1984, l’établissement a officiellement ouvert 2 ans plus tard (et on peut s’attendre à une grosse soirée pour le 40e anniversaire de l’entreprise en 2026). Avant cela, le lieu a joué son rôle dans l’Histoire de France : ce fut un fort féodal pendant la Guerre de Cent Ans, la Reine Mère du Royaume-Uni y a dormi et on y a caché le Traité de Versailles à la fin de la Première Guerre Mondiale. Des faits que la directrice a rassemblé depuis plusieurs années pour en faire un livre, en cours d’achèvement avant son impression. Pour cela elle s’est aidée des souvenirs de sa grand-mère, et ce qu’elle a pu trouver aux archives.

L’histoire de Rochecotte va se partager ce dimanche 22 septembre. Un réceptionniste de l’hôtel et le conjoint de Carla Brosset se relaieront pour proposer des visites guidées au public à l’occasion des Journées du Patrimoine. On découvrira par exemple la chapelle rénovée il y a 4 ans où la foisonnante collection d’art de la famille (des œuvres aux murs, en extérieur et dans toutes les chambres). En plus de ça il sera possible de visiter un marché de producteurs dans les écuries, ou de découvrir une exposition artistique. Pour cette deuxième participation à l’événement, le lieu espère faire aussi bien que son galop d’essai de 2022 à savoir l’accueil de 1 000 personnes.

Pour l’établissement, il s’agit d’un des éléments d’une stratégie visant à renforcer sa notoriété en local, au-delà des mariages ou des séminaires. Avec un taux moyen de remplissage de 80%, le site de 37 chambres séduit les étrangers : Américains, Asiatiques, Européens, Parisiens… Il y a même une habituée du XVIe arrondissement de la capitale qui y passe deux semaines entières chaque année. Mais l’adresse se veut aussi un lieu ressource pour le public tourangeau. Un objectif si prioritaire que Rochecotte s’est offert une campagne JCDecaux cette année, et compte prochainement récidiver.

Afin de déployer une offre qui attire depuis Tours, Saumur ou Chinon, Carla Brosset s’appuie sur son expérience à l’étranger. Par exemple l’idée des drag queens lui vient d’Amsterdam. En plus de ça, elle a initié une offre estivale d’accueil à la journée pour 59€ (piscine + tea time). Une dizaine de personnes en profitent chaque jour. « On a même dû freiner les réservations vu leur succès » se félicite la directrice, fidèlement suivie par sa chienne Duchesse. Une version hivernale plus onéreuse de ce package inclut un massage. On peut aussi citer le goûter thé + pâtisseries maison à 20€ dans les salons du château ou l’instigation de soirées fondue savoyarde à 50€ pour la saison froide. Peut-être un spa dans le futur, comme beaucoup de lieux de ce standing ? Cela semble faire partie des pistes.

« Château de femmes » à l’histoire fournie, Rochecotte souhaite donc se défaire en partie de l’accueil de groupes de touristes étrangers pour devenir une adresse qui compte dans la liste des lieux glamour de Touraine. Avec 20 salariés permanents, et jusqu’à 45 l’été, il nourrit notamment des ambitions dans le domaine gastronomique. Une bonne occasion d’y retourner ?

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