La Touraine vient de se trouver deux nouvelles créatrices de vêtements. Elles s’appellent Morgane et Mana et elles commercialisent cet automne leur première collection sous le nom accrocheur de Mardi Matin. Des fringues modernes, punchy et qualitatives. Rencontre.
Il faut croire que la maternité est souvent propice aux bouleversements de carrière. Il y a quelques semaines, nous vous présentions une ingénieure qui a profité de la naissance d’un nouvel enfant pour travailler à la création de sa marque de cosmétiques. Le parcours de Morgane Delahousse comporte quelques similitudes : à 29 ans, cette mère de trois enfants se lance dans la promotion de sa propre marque de vêtements. Parisienne, diplômée d’une école de commerce d’art et de médiation culturelle, elle est arrivée en Touraine pour y suivre son mari qui venait de se faire muter. La jeune femme entre au CCC OD où elle se voit notamment confier l’organisation de la réception de la reine de Norvège lors de l’inauguration du centre d’art en 2017 puis l’organisation des vernissages.
De nouveau enceinte il y a quelques mois, elle se pose des questions :
« Je savais que j’avais envie de monter quelque chose, mais je ne savais pas quoi. »
Morgane se rapproche de Mana Malassinet, 27 ans, « un coup de foudre amical » rencontré peu de temps avant via son cercle amical. Sa spécialité : les accessoires de mariage comme les nœuds papillon ou les cravates via son entreprise Le Lucien. « Il y a 2-3 ans elle avait aussi créé une marinière particulière avec des lignes composées de fleurs. Vendre du prêt à porter sur son site dédié au mariage n’était peut-être pas la meilleure solution alors on a envisagé de s’associer pour créer une marque spécifique. » Les deux jeunes femmes imaginent la coupe de leurs collections, mais ne travaillent pas seules. « Nous collaborons avec des graphistes à qui nous donnons un cahier des charges (un thème spécifique, une base de couleur) » explique Morgane Delahousse. Un travail d’artiste avec une conséquence : les créations ne sont que des séries limitées produites en 100 ou 200 exemplaires ; « tout est numéroté pour garder le prestige de l’artiste. »
La marque s’appelle Mardi Matin, en écho au nom de ses créatrices, et pour son petit côté « absurde ». Dans son catalogue : que des hauts (t-shirt, pull sweat ou blouse), avec des modèles pour femme, pour homme ou mixtes, du XS au XL selon les modèles. Les tissus sont européens, et la fabrication réalisée au Portugal.
Sur les t-shirts, des slogans « vieux jeu » mais stylés
« On travaille principalement avec du coton, de la laine, et du tensel pour la blouse, un tissu à base de pulpe de bois » nous détaille Morgane quand on cherche à en savoir plus sur le mode de fabrication. « Notre premier critère c’était de ne pas quitter l’Europe, et on a été rassuré par la qualité au Portugal. Nous travaillons avec vieille manufacture familiale dans la région de Porto. » C’est là qu’a été produite une première collection de 10 modèles disponible dès ce 1er octobre 2019 sur le site de la marque ou en prévente sur le site Ulule. Tarifs : de 35 à 110€. Elevé ? « Ce sont des éditions limitées. On travaille avec des artistes il ne faut pas dévaloriser leur travail » justifie instantanément la cocréatrice de Mardi Matin, espérant aussi que les vêtements en question auront une longue vie : « On tenait à ne pas créer de surproduction dans un système où l’on produit toujours plus. Pour ma part cela doit faire un an que je ne suis pas rentrée dans une boutique pour acheter des vêtements, j’achète surtout d’occasion. »
Dessinés par les graphistes Elisabeth Galinski et Coline Girard, les premiers modèles de la marque tourangelle ont un côté casual qui les rend adaptés à une utilisation quotidienne, tout en affichant un certain bagout. On pense en particulier aux slogans « Au poil Chantal » ou « Nickel Michel » imprimés sur les t-shirts, ou aux petites étoiles d’un autre haut. « On aime bien ce côté un peu vieux jeu, franchouillard. C’est tellement absurde que les gens retiennent » glisse Morgane. La deuxième collection est d’ores et déjà en pleine réflexion.
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