Les 13 et 14 mai, Monts accueillera déjà la 26e édition de son Salon des Jeunes Inventeurs et créateurs. Chaque année, la commune reçoit une série d’entreprises ou de jeunes de 11 à 25 ans présentant leurs idées d’innovations pour améliorer le quotidien ou faciliter la vie des personnes en situation de handicap, par exemple. Les projets gagnants rentrent ensuite dans la galaxie du prestigieux concours Lépine et, parfois, ils connaissent des parcours assez remarquables. C’est le cas pour Weecop.
La première fois qu’on a écrit sur Weecop, le concept n’en était qu’à ses débuts. Julien Nédelec et ses trois associés présentaient un bracelet électronique pour payer sans avoir à manipuler de l’argent. Un outil sorti de leur tête dès 2014, et pensé notamment pour les soirées étudiantes. « On a eu jusqu’à 50 000 utilisateurs » rappelle le cofondateur de l’entreprise. Aujourd’hui, le marché de cashless est ultra-répandu, notamment dans les grands festivals comme Terres du Son, « même le Hellfest s’y est mis » souligne l’entrepreneur tourangeau. Parmi les avantages : la simplicité d’un paiement sans contact et une centralisation de l’argent.
Sur sa rampe de lancement, la société participe au concours 2018 du Salon des Jeunes Inventeurs de Monts. « On était dans une phase où on avait besoin de visibilité : on nous a fortement incités à y aller, il n’y avait pas de raison qu’on ne le fasse pas » se souvient Julien Nédelec. Lauréat d’une médaille d’or pendant l’événement, Weecop obtient un ticket pour la version strasbourgeoise du concours Lépine et repart encore avec un prix. « C’est plus honorifique qu’autre chose. Il y a une reconnaissance de crédibilité et que le produit fonctionne mais c’est difficile de mesurer l’impact sur le business… Par exemple il n’y a pas de contacts qu’on a converti en clients. C’est juste un élément différenciant et complémentaire » analyse le chef d’entreprise avec le recul, se félicitant tout de même des nombreux retours dans les médias de l’époque.
Une aide de la Région pour le développement international
Quoi qu’il en soit, l’entreprise est toujours là 5 ans plus tard. Et bien en place. Simplement, elle a révisé sa stratégie : « Au moment du Salon des Jeunes Inventeurs on était sur la transition entre le marché étudiant et le marché professionnel. On a tout redéveloppé, partant pratiquement d’une feuille blanche » détaille Julien Nédelec. Désormais, Weecop vend surtout ses produits aux campings, aux festivals voire aux hôtels qui font de l’événementiel (la société travaille par exemple avec la prestigieuse enseigne Sofitel).
Longtemps basée à Mame – Cité de la Création et de l’Innovation de Tours – Weecop est établie près de la discothèque Le Pym’s depuis début 2022 (et travaille d’ailleurs avec elle sur sa billetterie). Elle fait travailler 8 personnes, dont 3 CDI créés après des contrats d’alternance. Une nouvelle alternante a d’ailleurs rejoint l’équipe cette année : « C’est un process intéressant pour les former. » Un accroissement du personnel qui a permis d’accélérer le développement : « Ça marche bien, on gagne de nouveaux marchés tous les ans » se félicite Julien Nédelec. Un peu en Touraine (au CCC OD de Tours, par exemple), dans plusieurs campings français (dont ceux d’une fondation de la gendarmerie)… mais aussi dans les DOM TOM et maintenant à l’étranger, via une aide au développement international de la région Centre-Val de Loire.
Bien penser son modèle économique
« On travaille avec un festival en Belgique, on a aussi des contacts en Suisse, au Luxembourg, bientôt peut-être en Espagne où il y a beaucoup de tourisme » liste le dirigeant. Et Weecop ne propose pas que des bracelets. Au CCC OD, c’est le système de billetterie qu’elle gère. Elle a également mis au point un système de caisse enregistreuse, ou un logiciel capable de développer la gestion des stocks. Grâce à son équipe de développeurs, elle vient aussi de concevoir l’appli Swing Médecins qui permet à des docteurs de gérer leurs remplacements en cas d’absence. Et travaille avec le sculpteur tourangeau Michel Audiard pour le suivi de création d’œuvres.
Un fichier clientèle bien fourni, donc. Pourtant le marché est concurrentiel, avec des grosses boîtes comme Weezevent (dont Terres du Son est client) ou PayinTech. « Quand on discute avec les entreprises on voit qu’on est souvent dans le top 3 voire dans le top 2 » remarque Julien Nédelec. De quoi encore envisager des pistes de développement : Weecop cherche présentement de nouveaux locaux plus grands pour y parvenir. En gardant la tête sur les épaules. L’entrepreneur prévient ainsi les jeunes pousses qui se lanceraient aujourd’hui : « Attention à ne pas trop être dans l’innovation. Il faut d’abord bien réfléchir à son modèle économique. » Il a lui-même eu tendance à négliger un peu cet aspect et sait donc de quoi il parle. Tout en prouvant que ce n’est pas une fatalité.
Un degré en plus :
Le Salon des Jeunes Inventeurs de Monts c’est samedi 13 et dimanche 14 mai à l’Espace Jean Cocteau. Plus d’infos sur www.jeunesinventeurs.org.