C’est un dommage collatéral du projet de construction d’une nouvelle ligne de tramway entre La Riche et Chambray-lès-Tours : l’aménagement de rails sur le Boulevard Jean Royer de Tours devrait entraîner la fermeture totale de la Rue Hoche, cédée à l’armée qui veut ainsi réunir ses deux casernes et faciliter les accès à ses terrains. Le problème c’est que cet axe est jugé capital par des habitants du quartier Febvotte. Une pétition a été lancée.
« C’est mon premier engagement et je ne fais pas de politique. J’œuvre juste pour les intérêts du quartier » veut préciser Samuel Guillotel dès le début de notre interview. Une remarque car les élus de l’opposition de la ville de Tours se sont empressés de venir le rencontrer après l’annonce de son combat contre le déclassement de la Rue Hoche que la ville de Tours envisage de céder au Ministère des Armées en compensation de la construction de la 2e ligne de tram qui va entraver les accès actuels des deux casernes de Tours-Centre.
Usager régulier de la liaison entre son quartier d’habitation et le centre-ville, Samuel Guillotel souligne également qu’il n’a pas d’opposition de principe au tram, « même si je n’en serai pas forcément utilisateur ». Il indique même circuler à vélo, afin qu’on ne puisse pas le taxer de vouloir uniquement défendre les intérêts des automobilistes ou d’entrer en opposition frontale avec la municipalité écologiste.

Cela étant dit, l’homme ne manque pas de ressentiment depuis qu’il a appris le projet de fermeture de la Rue Hoche qui relie le secteur Febvotte-Marat au Boulevard Jean Royer, « une rue à double sens très empruntée et sécurisée, notamment parce qu’elle est éclairée la nuit » en comparaison des axes adjacents plus étroits ou à sens unique. « On a été mis devant le fait accompli », déplore-t-il, estimant ne pas avoir été informé du projet en amont alors que cette cession serait, selon lui, dans les cartons depuis plusieurs années.
« On nous oublie, on risque de devoir être enclavés du centre. Les piétons devront faire un détour de 430m pour longer l’enceinte militaire » note par exemple Samuel Guillotel, rappelant la suppression du passage d’une ligne de bus électrique dans le quartier Febvotte, aujourd’hui totalement dépourvu de transports en commun directs (il faut se rendre justement sur le Boulevard Jean Royer, Avenue Grammont ou au rond-point Saint-Sauveur pour se connecter au réseau Fil Bleu).
Ainsi, l’homme ne demande pas nécessairement une conservation de la Rue Hoche dans son état actuel. « On pourrait envisager un souterrain ou une passerelle pour les militaires, par exemple » suggère-t-il, envisageant de se rendre ce jeudi 23 janvier après-midi en mairie de Tours pour rencontrer le commissaire enquêteur en charge d’une enquête publique sur ce dossier spécifique (une autre permanence est prévue le 28 janvier de 14h à 17h).

Son objectif est donc bien prioritairement de trouver des solutions pour désenclaver le quartier Febvotte et regrette de ne pas avoir réussi à rencontrer les élus en charge du projet malgré des sollicitations. « Je pense à l’avenir du quartier » résume-t-il, soutenu par plus de 400 personnes qui ont signé sa pétition.
Certains viennent spécifiquement à la pharmacie ou au bar-tabac-presse Le Marat pour ajouter leur nom à la liste. La tenancière de l’établissement soutient ainsi le projet se déclarant elle-même « en grande souffrance » économique depuis plusieurs années : « On risque de perdre la clientèle de passage et on n’a déjà plus de trésorerie à cause de travaux de gaz l’an dernier. On réfléchit à arrêter » nous déclare-t-elle alors que le commerce s’apprête à fêter ses 10 ans.
Contacté ce mardi, le conseiller municipal et métropolitain Christophe Boulanger, en charge des mobilités, n’était pas joignable pour réagir à ces interpellations. La pétition est accessible via ce lien.