Dans 3 ans, Nicolas sera maraîcher bio : il nous raconte son projet

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Les premiers fruits et légumes sont déjà sortis de terre. Depuis quelques mois, Nicolas Anger a repris deux hectares de champ à Villaines-les-Rochers, dans l’optique d’en faire une exploitation bio. Mais avant cela, il faut attendre, car la certification ne tombe qu’au bout de trois ans… Ça n’empêche pas le jeune homme d’adopter dès aujourd’hui un mode de culture des plus vertueux.

Pour monter Les Jardins du Chêne Percé, Nicolas a bénéficié d’un joli coup de pouce du destin : il a échangé un champ situé tout près de son domicile de Villaines-les-Rochers contre un autre terrain qu’il venait d’acquérir. Le voici désormais libre d’exploiter 2ha, un site où l’on cultivait auparavant des céréales en agriculture conventionnelle et qu’il souhaite transformer en exploitation maraîchère bio. A 35 ans, cet ancien monteur-régleur vit à fond sa reconversion professionnelle :

« Au bout de 7 ans d’intérim, j’avais envie de changement. »

Breton marié à une Tourangelle, Mr Anger a d’abord passé son diplôme à Fondettes avant de réaliser ses premières plantations au printemps.

« Pour moi le bio, c’est une évidence. Dans ma promotion, tous les autres maraîchers voulaient s’installer en bio » disserte ce trentenaire installé en Indre-et-Loire depuis une bonne décennie. « C’est une question de santé, de vie du sol, et d’éthique. » Mais voilà : pour l’instant, Nicolas n’a pas le droit de vendre sa production avec le fameux label AB. La législation exige d’attendre 3 ans, « le temps de la reconversion des terres, que les produits s’évacuent. » Lui n’utilise « aucun produit de synthèse, pas d’engrais », simplement une bactérie pour tenter de se débarrasser des limaces au moment des premiers semis.

Un plan d’exploitation très réfléchi

Pour l’instant, le nouvel agriculteur est en phase de découverte, de la terre et de la réaction des plantes. « Le terrain est assez lourd, caillouteux, difficile à travailler. Il faut le faire au bon moment. Mais il y a des avantages comme une meilleure rétention d’eau. » Ça tombe bien, l’année a été particulièrement sèche : « quand il faisait 40° dehors on atteignait 45° dans les serres. Les tomates, les haricots et les aubergines ont souffert mais globalement je n’ai pas eu trop de problèmes grâce à un arrosage au goutte à goutte la nuit. »

Nicolas a bien préparé son projet d’exploitation : « J’ai dessiné mon jardin en amont, sur des parcelles de 35m par 10m pour faciliter l’irrigation et l’arrosage via l’aspersion. J’ai installé des haies avec des porte-greffes de pommiers pour m’abriter du vent et créer des espaces de vie. J’ai voulu rationnaliser l’espace. » Il dispose également de 1 350m² de serres, au total de quoi cultiver 40 à 50 sortes de variétés, du poivron au melon en passant par le basilic, la chicorée, le topinambour, le céleri rave, les blettes, le fenouil, les carottes… et même de la pastèque.

« La première année j’essaie un peu tout, après on verra. »

Le trentenaire travaille en solitaire et fonctionne « quasi exclusivement » avec des semences non hybrides (pas de variétés croisées), à quelques exceptions près. « J’ai implanté comme ça venait, plus de ci, moins de ça. Il me faudra un ou deux ans pour me caler sur les volumes et organiser une rotation des cultures sur mes parcelles. Pour ça mon choix de rectangles de 10m par 35 permet de faire tourner facilement. Si j’avais voulu faire des céréales, il m’aurait fallu au moins 100ha. C’est quelque chose dont je n’avais pas du tout envie, racheter une ferme je n’y ai même pas pensé. » Pour se perfectionner, il échange également avec ses collègues de promo, ou suit des formations sur Internet. L’année prochaine, si ça marche bien, il embauchera quelques saisonniers.

Deux marchés par semaine et vente directe au bout du champ

« Je suis content du lancement, ça prend doucement » philosophe le maraîcher tourangeau qui a bénéficié d’un peu de communication de la communauté de communes pour sa vente du soir au bout du champ, en plus de sa présence à Tours deux fois par semaine : mercredi au marché Coty, samedi à Beaujardin. « Quand ils voient que je suis en conversion, les gens posent un peu de questions sur ce sujet car ils ne sont pas très bien informés. Mais à partir du moment où je leur explique que ma conduite est déjà en bio ils comprennent vite ma démarche. »

Grâce au bouche-à-oreille, Nicolas Anger commence à se constituer une clientèle fidèle, « qui vient d’Artannes, Azay-le-Rideau, Saché… 10-15km à la ronde. » Ce dimanche 15 septembre il participera également pour la première fois au grand marché Convergences Bio de Tours, au pied de la guinguette.


Un degré en plus :

La page Facebook des Jardins du Chêne Percé.

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