Arts & Aménagement des Territoires : le «pOlau» observe, analyse et innove.

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En attendant sa sortie papier chez Actes Sud dans quelques semaines, Le Plan-Guide «Arts & Aménagement des Territoires», résultat détaillé d’une étude nationale en quatre tomes menée par l’équipe du pOlau, est sorti en version numérique. Commandée à la structure tourangelle le pOlau (Pôle des Arts Urbains) par le Ministère de la Culture et de la Communication, cette étude est une première nationale qui vise à faciliter les liens entre les élus, les techniciens des collectivités locales, les urbanistes, les artistes et les opérateurs culturels afin de marier dans la joie et la bonne humeur le monde de la création et celui du développement des territoires.

Un sacré chantier, dont nous a parlé Maud Le Floch, urbaniste et directrice du pOlau, qui s’apprête à accueillir professionnels, élus et artistes pendant 2 jours à Saint-Pierre-des-Corps pour les Rencontres Arts & Aménagement des Territoires, en collaboration notamment avec l’UMR CITERES de l’Université François Rabelais de Tours.

   DSC_6554© laurent geneix

«Au-delà d’un gros travail de repérage de plus de 300 initiatives partout en France, il s’est aussi agi d’apporter une analyse et des pistes pour avancer», nous explique Maud Le Floch, elle-même rompue au délicat exercice de «vendre la Ville aux artistes» et réciproquement. Ancienne journaliste à la revue Murs Murs puis co-directrice de la Compagnie Off de 1996 à 2007, Maud Le Floch n’a eu de cesse tout au long de sa carrière de contribuer à la rencontre entre la Ville, les arts et leurs représentants respectifs.

Un dialogue pas toujours simple et à réinventer sans cesse, qu’elle a notamment expérimenté dans un projet un peu fou il y a quelques années. «L’idée était de faire une journée de repérage dans une ville, des villes de taille moyenne pour la plupart, sur la base un artiste + un élu + une ville. J’ai mené cette action dans 13 villes en trois ans. Je regrette d’ailleurs beaucoup de ne pas avoir pu le faire à Tours car c’était passionnant.» Maud Le Floch accompagne alors des cinéastes, des plasticiens ou des artistes de rue dans des balades urbaines en compagnie d’élus et de techniciens. «En regardant une rue emblématique d’une ville, un élu va y voir une chose, un urbaniste une autre et un artiste une troisième : réunir les trois, c’est ça, pour moi l’avenir de notre vie urbaine

«L’artiste a un point de vue que l’élu et l’urbaniste n’ont pas.»

DSC_0139« Le Voyage à Nantes 2012 © laurent geneix/le jour & la nuit »

Conçu pour «ouvrir des pistes de réflexion et d’actions en matière de ré-outillage artistique et culturel des territoires», ce Plan-Guide est évolutif et actualisable sous la forme d’une plateforme web qui va permettre d’échanger et/ou de piocher des idées. On note dans le catalogue des initiatives que celles-ci proviennent soit des acteurs des arts et de la culture, soit des acteurs des villes et des territoires : deux portes d’entrée donc, pour faire évoluer nos lieux de vie avec un œil différent et «faire la ville avant la ville» selon l’une des expressions utilisées par le pOlau.

«Parmi les grands projets qui me paraissent intéressants, on trouve la création d’un Fonds National d’Aménagement Urbain, un peu sur le modèle du CNC pour le cinéma ; le développement de la notion du 1 % urbain, extension du 1 % artistique pour l’instant limité aux «constructions publiques» ; et aussi la mise en place de «Classes de ville» pour les enfants, complément logique des célèbres «Classes vertes», s’enthousiasme Maud Le Floch.

Une étape importante dans la vie du pOlau

DSC_6485 © laurent geneix

Cette étude et ce plan-guide très novateur et qui est appelé à devenir dès aujourd’hui et pour les années à venir un outil indispensable pour des milliers de personnes sur tout le territoire national, constituent sans nul doute une réalisation de grande envergure pour une structure locale mais de portée nationale, parfois inconnue des Tourangeaux.

Partageant les murs du Point Haut avec la Compagnie Off, le pOlau (5 emplois à temps plein) a pu récemment faire l’objet au mieux de moues dubitatives, au pire de franches critiques, liées principalement au prétendu gaspillage entraîné par la construction dans l’agglo de deux grosses structures prétendument «identiques» (le 37e Parallèle et le Point Haut).

Lorsque nous demandons à Maud Le Floch pourquoi Tours et son agglo ne sont pas les «premières servies» par les actions du pOlau, sa réponse est claire : «Notre action contribue au rayonnement de la ville, même s’il n’est pas immédiatement visible. L’aménagement du territoire est une thématique essentielle de notre époque et le pOlau est de plus en plus sollicité partout en France pour son savoir faire très particulier. Dans chacun de nos déplacements, dans chacune de nos participations à des réunions, séminaires et colloques nationaux et internationaux sur les thématiques du développement urbain, nous contribuons à notre manière à faire de Tours une référence en la matière,» explique Maud Le Floch, qui par ailleurs enseigne à La Sorbonne.

DSC_0127 « Le Voyage à Nantes 2012 © laurent geneix/le jour & la nuit »

De plus, Tours n’a pas de festival, pas de «saison» liés à la thématique des arts de la rue ou au développement des relations entre artistes et espace urbain, malgré la tentative «La ville à l’état gazeux» entre 2003 et 2011 qui n’a pas survécu à l’époque au développement de Rayons Frais. Maud Le Floch nous rappelle en outre qu’il n’y a pas d’aide au fonctionnement sur le lieu. Mais sa mission n’est de toute façon pas de montrer des spectacles.

«En quelques mois d’existence dans sa forme actuelle, le Point Haut a déjà une incidence sur son environnement, complète Maud Le Floch. Il contribue à la requalification de la Zone Industrielle avec par exemple la réouverture de commerces dans les rues environnantes. La notoriété de l’architecte qui a travaillé sur le lieu contribue aussi à son rayonnement. Mais il faut bien rappeler la différence entre un lieu de production et un lieu de diffusion. Le premier est aussi important que le second, car sans le premier, le second n’aurait pas lieu d’être. Le Point Haut est avant un lieu de création, de production et de réflexion.»

Un degré en plus

> Lancement très festif et tout public du Plan-Guide ce jeudi 8 octobre dès 20h avec la La Débordante Compagnie : déambulation du Point Haut au Magasin Général de Saint-Pierre-des-Corps.

Gratuit Durée : 1h30 – Tout public Réservation conseillée (jauge limitée)

[email protected] – 02 47 67 55 90

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