A Tours-Nord, Le Quartier change de main mais reste un bar culturel

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En seulement deux ans d’existence, Le Quartier a convaincu pas mal de monde d’entreprendre une traversée de la Loire pour une soirée, autant qu’il est parvenu à animer Tours-Nord où les lieux de sortie ne sont pas aussi foisonnants (et charmants) qu’en centre-ville. Las, le bar culturel de l’Avenue de la Tranchée a été placé en liquidation judiciaire cet été, mettant un coup d’arrêt à ses activités. Très vite repris, il devrait conserver son identité. Reportage.

Les jeux de société sont toujours là de même que les deux patios extérieurs avec leurs canapés et leurs lumières d’ambiance. A l’entrée, impossible de rater le baby-foot (dont l’utilisation demeure gratuite). La déco est également identique. Une personne habituée des lieux ne risque pas le dépaysement : Le Quartier ressemble toujours au Quartier. Seule une télé grand format a fait son apparition pour diffuser quelques rencontres sportives événementielles type gros match de Ligue des Champions de foot, « mais on ne deviendra pas un bar sportif » insiste Pascal.

Pascal ? Pascal Guinard. Le nouveau propriétaire du Quartier. Ancien patron du Shelter Rue du Grand Marché puis du Duke Place de la Victoire, cet ancien employé d’industrie lance ici sa 3e affaire. Celui qui a parcouru les mers pendant plus de 30 ans pour faire de la prospection pétrolière part donc vers un nouveau défi, pour la première fois avec un établissement aussi grand (230m²). « Je ne me lassais pas au Duke mais j’avais besoin d’autre chose » nous dit-il, un peu peiné par la difficulté à faire exister un bar en frontière immédiate du Vieux-Tours mais du mauvais côté de la rue (l’adresse devrait tout de même rouvrir bientôt avec de nouveaux propriétaires et un concept très différent).

Informé de la disponibilité du Quartier par des amis, il fait le pari que la relance du lieu est dans ses cordes, reprenant seulement les deux premiers étages de cet ancien hôtel (quand la précédente équipe louait les 4 niveaux du bâtiment situé au bas de la Tranchée, à 100m de la station de tram Place Choiseul). « C’est un endroit atypique » résume Pascal qui n’a pas jugé nécessaire de faire des travaux pour refondre l’endroit… parce qu’il veut en conserver l’esprit : « Je suis assez ok avec beaucoup des choses qui s’y faisaient avant » commente-t-il. On pourra donc toujours boire des vins nature et de la bière kraft (dont la brasserie tourangelle Art is an Ale) mais aussi déguster des produits en partie locaux pour des grignotages (un service de plats uniques façon pub est à l’étude, pour exploiter la cuisine professionnelle de l’étage).

Surtout, le nouveau propriétaire du Quartier veut conserver son ADN culturel : « On va garder l’adrénaline des concerts et des animations. » Il faut dire que sur ses deux années d’existence, le bar a su devenir un lieu qui compte sur la scène culturelle locale avec l’accueil de groupes, de troupes de théâtre et plein d’autres événements. Une programmation éclectique, semblable à l’esprit de ce que peuvent faire Le Bateau Ivre ou Les Beaumonts, mais dans une zone où ça n’existait pas, avec une jauge intimiste. « Je veux conserver cet éclectisme, il n’y a pas de genre qui me fait peur à partir du moment où c’est de qualité » souligne le nouveau propriétaire du fonds de commerce qui pense aussi, par exemple, à programmer de l’humour en stand up.

Ayant déjà reçu des propositions de dates, Pascal Guignard promet un retour des artistes au Quartier progressif dès novembre-décembre. Comme il a déjà organisé des événements culturels par le passé, il va également se servir de son réseau et s’appuyer sur son équipe : Elodie, la cheffe barmaid, et Hugo, au service. Pas de chef en cuisine pour le moment, c’est lui qui s’occupera des préparations. Une reprise de l’offre déjeuner le midi n’est pas abandonnée, mais pas prioritaire.

Parmi les fondamentaux conservés, on peut aussi noter la présence hebdomadaire de l’AMAP tourangelle Panais 3000 pour ses ventes de produits locaux. Et au rayon des nouveautés, citons l’organisation de compétitions de fléchettes (et la diffusion de grandes épreuves de ce sport à la télé). « Je ne m’interdis rien » résume Pascal qui veut autant parler à la clientèle du quartier qu’à celle qui se déplacera spécifiquement pour un événement, celle qui lui assurera le meilleur chiffre d’affaire. Et il le sait : vu l’emplacement, il faudra avoir des propositions audacieuses aptes à la capter. « Mais si Le Jéricho y arrive à St-Pierre-des-Corps, pourquoi pas moi ? » interroge-t-il à juste titre. En effet, le bar-concert situé en bord de Loire rassemble régulièrement une foule conséquente malgré un emplacement très en dehors des sentiers battus.

De son côté, Le Quartier a l’avantage d’être à deux pas du tram et Pascal Guignard nous assure que ce n’est pas l’enfer de se garer dans le secteur. « Je sais que c’est possible de faire bouger les gens, les animations les feront venir » résume le dirigeant avec conviction. Pour tester, il suffit de pousser la porte du mardi au dimanche dès 17h.

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