A Tours, Agnès et Gaëlle créent des robes de mariée sur-mesure et c’est remarquable

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Quand on veut une robe de mariée sur-mesure à Tours, on peut aller chez la très reconnue Céline Haudebourg basée Rue de la Scellerie. Mais on peut aussi se diriger vers le 22 Boulevard Béranger. Depuis l’été 2023, c’est là que Maison Jasmée a ouvert son showroom, dans la même batisse que le célèbre commissaire priseur Rouillac. Mises en avant au dernier salon L’Art au Quotidien du Vinci, ses deux créatrices nous ouvrent les portes de leur jeune société.

Gaëlle Raissignier froisse et défroisse le patron d’une des premières robes de mariée de Jasmée, la maison de couture qu’elle a cofondé avec Agnès Pancrassin. La cliente a déjà fait un premier essayage et validé le devis : son union est prévue aux beaux jours de 2024. « On fait tout à la main » raconte la professionnelle, toute fière d’avoir récemment obtenu le label artisan d’art. 2 à 3 rendez-vous essayage seront nécessaires dans les prochains mois pour valider définitivement la tenue.

Des projets comme ça, la Maison Jasmée en a engagé une dizaine en quelques mois et espère garnir son carnet de commande d’une vingtaine de clientes supplémentaires d’ici le printemps 2024. Si le nom de la marque n’est pas encore très connu, ses créatrices ont été formées à bonne école : jusqu’en 2022 elles travaillaient aux côtés de Constance Fournier, artisane indépendante basée à Véretz et réalisant des robes sur-mesure pour une clientèle essentiellement parisienne. Une femme expérimentée et talentueuse qui a choisi de changer de vie pour partir faire du social avec sa famille dans les Pyrénées.

« On a envisagé de reprendre son entreprise mais c’était compliqué » nous expliquent Agnès et Gaëlle. Alors elles ont imaginé leur propre maison, utilisant un prénom peu connu comme emblème. Et si vous vous posez la question, oui, Jasmée fait ostensiblement écho au jasmin, « une fleur délicate qu’on adore ».

Objectif de la société : capter la clientèle qui va directement à Paris quand elle veut une robe haut de gamme pour son mariage.

Pour se faire connaître, elles comptent sur le réseau qu’elles sont en train de tisser auprès du milieu tourangeau du mariage mais aussi sur leur expérience. Diplômée des Beaux-Arts d’Orléans, Gaëlle Raissignier a commencé sa carrière en tant qu’architecte d’intérieur dans une boîte tourangelle où elle faisait notamment de l’agencement de magasins. Lassée du travail sur ordinateur, elle est partie au bout de 7 ans : « J’avais besoin de retrouver un travail de mes mains » commente-t-elle.

« Passionnée de mode » elle pense donc à se diriger vers la couture qu’elle a découvert pendant sa grossesse en 2011. Elle se forme chez AICP à Paris, fait un stage chez Balenciaga… puis chez Constance Fournier. De son côté, Agnès Pancrassin a découvert l’univers du vêtement via sa compagnie de danse pour qui elle concevait les costumes. « Autodidacte », elle a fini par prendre des cours avec une professionnelle tourangelle et en a profité pour créer sa propre robe de mariée en 2013, puis celle d’une amie. Deux projets qui l’ont guidée, au fil de l’eau, vers Constance Fournier pour un stage, puis un contrat en 2020.

« Jasmée c’est complètement le prolongement de ce qu’on faisait avec Constance Fournier » assument les deux créatrices qui ont, par exemple, gardé les mêmes fournisseurs de tissus (dentelle de Calais, soie sauvage, mais ausis des matières en provenance de Saint-Etienne, de Belgique ou d’Italie).

Néanmoins, on n’est pas sur du copié-collé. C’est bien avec leur style, leur patte, que les deux femmes travaillent aujourd’hui. Une ligne « moderne, épurée » résument-elles :

« On aime l’élégance, le glamour et on n’aime pas trop les robes très sexy où les trucs fouillis. Dès qu’il y a trop de chichi, ce n’est pas nous. Les grosses meringues ou les traines de trois kilomètres non plus. On sera plutôt sur un décolleté caché, des lignes harmonieuses, assez structurées, où tout est à sa place. »

« Ce que j’aime bien, c’est le petit détail qui fait tout » glisse Agnès. « On fait attention à ce que, quand les gens regardent, on se dise que c’est bien fait » complète Gaëlle, qui sait qu’il s’agit bien souvent d’un des éléments les plus commentés d’un mariage. Pour le budget, comptez un ticket d’entrée à 3 000€ chez Jasmée, et 5 000€ en moyenne selon les choix que vous ferez.

Si elles conçoivent chaque année une collection de robes, Agnès et Gaëlle ne s’en servent que de base pour dévoiler leur technique et leurs inspirations. Chaque cliente a donc un projet personnel. « On ne va pas conseiller les mêmes coupes selon le corps de chacune. Leur taille, leurs formes, leur poitrine… » soulignent les créatrices qui passent beaucoup de temps avec les clientes au premier rendez-vous :

« Il y a presque quelque chose de l’ordre de la psychologie. Elles nous racontent plein de choses et il faut lire dans leurs pensées. On prend le temps de faire connaissance pour voir sur quoi elles sont à l’aise ou pas. A nous ensuite de les guider pour prendre des décisions. »

L’enjeu est tel qu’Agnès et Gaëlle conseillent à leurs clientes de ne pas venir accompagnées avec trop de monde, pour ne pas trop se brouiller l’esprit. En revanche, elles font tout à deux. Les interviews avec prise de notes « parce qu’on ne retient pas forcément les mêmes choses », les dessins (même si parfois elles créent dans leur coin avant de mettre en commun) puis les différentes étapes de confection. Celle-ci passe par un premier prototype en coton avec essayage avant de passer aux tissus définitifs. Cela a par exemple permis d’abandonner l’idée d’un dos fermé pour une future mariée qui aura finalement une robe laissant apparaître le haut du dos.

En moyenne, et cumulées, il faut 50 à 60h pour réaliser une robe de mariée Jasmée. Avec plusieurs heures pour les essayages. Des moments où ça discute, au point que les clientes demandent aussi des conseils pour accorder chaussures ou coiffure avec leur tenue / s’interrogent sur le nom d’un photographe à contacter…

Au-delà de l’esthétique, « on cherche à ce que les femmes soient bien dans leur robe, confortable » insiste Gaëlle. « Parfois, elles ne se rendent pas compte que quelque chose les empêchera de bouger ou danser. » « Il faut que ce soit comme une seconde peau » abonde Agnès. Le souci du détail permanent, en somme.

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