Tourangeau en Vadrouille : De Tours à Faro, 1 850km à vélo et en solo

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Régulièrement nous ouvrons nos pages à des Tourangeaux qui quittent leur ville pour diverses pérégrinations aux quatre coins de la France ou de la planète. Cette fois-ci, c’est Ludovic Fauvarque qui nous conte son voyage à vélo qui l’a conduit jusqu’au Portugal.

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Quand on l’appelle, c’est presque l’heure de l’apéro et Ludovic Fauvarque ne manque pas de nous rappeler que, là où il est, il fait 29°. A ce moment-là, à Tours, le thermomètre affiche environ 20, le Soleil lutte un peu avec les nuages… Bref, on n’est pas totalement dans l’esprit des vacances. En revanche, le chef d’entreprise qui vient de fêter ses 50 ans est tout à fait détendu. Ludovic Fauvarque nous répond depuis Faro, tout au sud du Portugal. Et si on s’intéresse à lui c’est pour une bonne raison : cette destination, il l’a ralliée à vélo, à la force de ses mollets. Soit 1 850km depuis Tours et en deux semaines chrono. Respect.

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« Là j’atterris, je suis dans un sas de décompression » nous dit Ludovic, un brin fatigué par son pari : « j’ai pédalé tous les jours sauf une pause en Espagne car un ami coureur professionnel m’avait recommandé de m’arrêter au moins une fois sinon le corps ne suivrait pas. » Et il a bien fait car il a souffert : « je ne parle pas du tout espagnol mais un jour il a fallu que j’aille à la pharmacie expliquer qu’il me fallait une crème pour les fesses car j’avais mal. » Il a réussi, et il a pu remonter en selle, soulagé.

Des souvenirs drôles ou touchants de son aventure, ce sportif tourangeau en a un grand nombre sous la pédale… Il raconte l’accueil d’un couple d’Espagnols qui l’ont logé et nourri lors de sa halte prolongée, les rencontres avec d’autres cyclistes qui ont fait un bout de chemin avec lui dans les montagnes portugaises ou encore le très épais brouillard français dont il a croisé la route au début de son aventure…

Habitué des balades à vélo, des sorties en VTT mais aussi de longs parcours (Lille-Nice ou la traversée de la Bretagne), Ludovic Fauvarque est parti avec l’envie de s’offrir un beau cadeau pour ses 50 ans et l’ambition de réaliser son plus grand défi sportif. C’était aussi la manière la plus efficace de se couper de son quotidien de patron chez Meltis, à Tours : « diriger une entreprise d’une cinquantaine de salariés prend du temps. On est toujours dans un rythme infernal qui fait qu’on ne pense pas à l’instant présent. On est dans une logique de planification en permanence, on finit par oublier les éléments naturels. J’avais donc envie de redécouvrir la nature, de m’imprégner des paysages, d’architecture, de culture, de cuisine… »

Déjà passé par le Portugal, et ayant plus envie de partir vers le sud que vers le Nord pour profiter de la chaleur, le touriste-sportif tourangeau a donc choisi de prendre la direction de Faro depuis sa résidence tourangelle : « l’idée a commencé à germer il y a un an et je suis vraiment entré dans une démarche de préparation en juillet. Un tel voyage cela ne s’improvise pas, surtout après 50 ans. Par exemple, pour m’entraîner, j’ai fait 1 600km, donc presque autant que le parcours en lui-même. »

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Une fois parti, Ludovic Fauvarque a tout de même fait une grande confiance aux hasards : « 90% de mon parcours était tracé sur une carte, dans mes 18kgs de bagages j’avais une tente et un sac de couchage au cas où je ne trouve pas d’endroit en dormir… Mais chaque jour, je ne savais pas où je serai le soir. Le matin je regardais ma carte, j’espérais faire 110, 120, 140km… Mais en fin de journée après 7h sur la selle, faire 10km de plus pour rallier un endroit c’est compliqué. A l’inverse, j’ai parfois fait 15-20km de plus quand je me sentais en forme. » Au final, et malgré quelques frayeurs, le voyageur n’a jamais eu besoin de planter la tente : « ça m’est arrivé de trouver toutes les chambres d’hôtes fermées ou complètes. Au final une dame m’a trouvé une chambre d’amis. »

Dans le détail, voici le parcours suivi par notre cycliste : Tours > Poitiers > Angoulême > l’Est de Bordeaux > les Landes > Biarritz en France, Burgos > Valladolid > Salamanque en Espagne, Vilar Formoso > Castelo Branco > Evora > Almodovar et Faro au Portugal. « J’ai privilégié les petites routes. Dans les Landes c’était magnifique : seul au milieu des pins, de la bruyère et des gougères… En Espagne c’était plus difficile car il y a surtout de grandes autoroutes et nationales. Le Nord du pays est assez industriel, les routes passent près des usines… C’était moins intéressant. J’ai quand même pris une partie de la route de St-Jacques-de-Compostelle où j’ai croisé des pèlerins. J’ai passé une nuit avec certains d’entre eux dans un dortoir. Ensuite, au Portugal, c’était plus agréable. »

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Après de longues journées à pédaler, Ludovic Fauvarque n’avait pas vraiment le temps de faire du tourisme. Il visitait « au pas de course en arrivant » mais a quand même eu des coups de cœur, comme Evora ou Salamanque avec leurs qualités architecturales ou leur vie nocturne dynamique.

« Chaque jour, j’ai vécu un joli morceau d’aventure » résume Ludovic Fauvarque. Bilan des courses : 1 850km parcourus mais aussi 15 000m de dénivelés avalés, 3 fois le Mont Blanc ! « Je mesurais mon rythme cardiaque tous les jours. J’étais à 146 pulsations par minute au début, 125 à la fin. » « Sur le chemin, les rencontres contribuent à renforcer la notion du temps qui s’arrête. Chaque problème trouve sa solution, même sans parler la langue. Je suis quelqu’un de très déterminé mais aussi empli de doutes. C’était donc parfois angoissant, mais finalement euphorisant. » De quoi lui donner envie de repartir.

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