Comment la Tourangelle Annie Goupil a relancé son entreprise

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Aujourd’hui, la société Aliénor France dirigée par Annie Goupil à Larçay compte 3 salariés. Bientôt ils seront 5 et l’objectif est de doubler ce chiffre à moyen terme. Et pourtant, il y a encore quelques mois, l’entreprise créée il y a 18 ans n’était pas forcément très en forme. Née Rue Ledru Rollin à Tours et reconnue dans son secteur du luminaire haut de gamme (elle compte de grands hôtels dans ses clients et expose au célèbre salon parisien Maison et Objet), elle avait notamment du mal à s’adapter aux dernières innovations. Si les perspectives sont meilleures aujourd’hui, c’est en partie parce que la dirigeante a participé à un programme de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Indre-et-Loire : l’impulseur. Elle a bien voulu nous raconter…

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Animé par 4 salariés de la CCI, l’impulseur est un programme de 6 mois qui permet notamment aux chefs d’entreprises du secteur industriel ou du service aux industries de prendre un nouveau départ. Créé en 2015, il vient de lancer sa troisième saison pour « répondre aux besoins des dirigeants qui ont des projets de développement mais qui les laissent dans les tiroirs par manque de temps ou de compétences » nous explique une accompagnatrice. « Les dirigeants ont toujours plein d’idées mais il leur manque par exemple des compétences dans l’ingénierie de projets ou le développement commercial » poursuit-elle.

« Il nous fallait de l’aide »

Annie Goupil vient tout juste de terminer le programme de l’impulseur. « On cherchait à rentrer sur un terrain glissant et il nous fallait de l’aide » reconnait-elle aujourd’hui, avouant que l’avenir de la marque aurait pu être nettement compromis sans ce coup de pouce. « En tant que chef d’entreprise, on est très seul dans nos angoisses, nos décisions et notre quotidien. Là, nous avons pu intégrer un collectif et cela nous a fait du bien. Avec mon époux Vincent nous travaillons ensemble et nous avons pu rencontrer d’autres couples comme nous. Le partage a été très riche. »

Parmi les 21 000 entreprises inscrites à la CCI d’Indre-et-Loire, 11 ont participé à la première saison de l’impulseur, 20 à le seconde (dont celle d’Annie Goupil) et 19 pour la troisième. Le coût de cette formation est de 6 000€, dont la moitié prise en charge par des partenaires et l’autre moitié à la charge de la société bénéficiaire. « Nous alternons des ateliers collectifs et un suivi individuel personnalisé des dirigeants. On nous parle à la fois de stratégie et de marketing. On nous aide à établir un business plan, à mettre en forme notre projet » se souvient Annie Goupil. « On essaie d’insuffler un côté un peu sartup avec plus de convivialité et de cohésion de groupe » enchaîne la conseillère de la CCI.

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La défense du made in Loire Valley

« Depuis nos débuts, on fabrique nos produits dans nos ateliers et on les expédie. On assure toute la chaîne de A à Z mais on s’est pris l’évolution du marché de l’éclairage et du luxe de plein fouet. Le luxe a muté car d’autres façons de consommer et d’agencer les intérieurs se sont ouvertes avec des technologies plus innovantes. En l’espace de 3 à 4 ans les choses n’étaient plus du tout les mêmes. » Mais après un travail approfondi, Aliénor a fait évoluer sa production : « nous avons trouvé des sources leds adaptées à nos besoins. Cela nous a permis de donner vie à toute une gamme de luminaires acoustiques (qui atténuent le bruit ambiant, ndlr). Nous nous sommes dotés d’un bureau d’étude et de design. » Une nouveauté car auparavant l’entreprise était centrée sur la production.

S’il y a bien une chose que la société d’Annie Goupil tient à préserver, c’est son expertise de fabrication française. Il y a un vague projet d’acheter des tissus pour luminaires à l’étranger (Italie et Autriche) mais la conception se fera toujours en Touraine précise la dirigeante : « on avait envie de porter très haut nos produits avec une réponse environnementale forte. Mais sans innovation, cela nous aurait porté vers la rupture. L’impulseur nous a permis de comprendre qu’il ne fallait pas abandonner et de revisiter nos plans » se souvient Annie Goupil, dont on précisera qu’elle est arrivée dans ce domaine du luminaire sur le tard après une première expérience en tant que neurophysiologique du langage. C’est lors de son congé parental qu’elle a changé d’orientation pour se diriger vers ce métier-passion. Son mari l’accompagne dans l’aventure après une première carrière dans l’expertise comptable.

Un développement envisagé à l’échelle européenne

Aujourd’hui, le couple prend clairement un nouveau départ : « ce programme nous a demandé du temps mais cela nous aurait sans doute coûté beaucoup plus si nous avions foncé tout droit, avec le risque de se planter. Je n’ai pas l’impression d’avoir perdu mon temps ni mon argent même si le projet n’est plus tout à fait le même; En fait, on avait vu trop petit, du coup nous avons pu monter en puissance. Désormais on est prêts, on sait où on veut aller. »

Bénéficiaire depuis deux ans après un passage à vide lors de la crise de 2008, Aliénor a aujourd’hui un planning de développement stratégique sur un an. Après les hôtels ou les banques, elle envisage d’équiper en luminaires des sièges sociaux du CAC40 ou des entreprises européennes.

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