Ce vendredi 26 juillet il y avait 25 millions de personnes devant la télévision pour découvrir le formidable spectacle de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris. C’est beaucoup mais 40 millions de personnes faisaient autre chose. Par exemple, jouer au célèbre jeu Les Loups Garous de Thiercelieux sur la plaine de la Gloriette à Tours. Nous y étions aussi.
« Je m’attendais à une soixantaine de personnes mais on va être beaucoup plus nombreux ! » La salariée de la Maison des Jeux de Touraine semble un peu dépassée. Il est 20h et il y a une centaine de personnes face à elle sous les arbres de la Gloriette. Annoncée en amont sur les réseaux sociaux et dans la presse, la Nuit des Loups Garous attire du monde pour jouer à ce célèbre jeu d’ambiance, star des camps scouts ou des colonies de vacances.
L’événement est gratuit, sans réservation, et plutôt connu à Tours. Souvent, au cœur de l’été, on se réunit dans le grand parc des Deux-Lions pour former des villages et essayer de deviner le plus vite possible qui dévore la population pendant la nuit. Pour le rythmer, le bar de la Gloriette a joué les prolongations jusqu’à 21h. La jeune entreprise tourangelle Les Fruits Rouges de Camille est également venue vendre d’excellentes glaces maison aux fruits rouges, et quelques autres douceurs de sa production. Le ciel est gris mais sans pluie. Il fait un peu lourd mais pas trop chaud.
A part la présence des moustiques, les ingrédients sont réunis pour passer une bonne soirée.
Ce qui frappe, et fait plaisir, c’est la diversité de population attirée par la manifestation. Des enfants, jeunes adultes, parents, quadras, quinquas… Venant de tous horizons. Pas vraiment des gens qui se connaissent, juste sur place pour le plaisir de s’amuser. Inconvénient : Les Loups Garous est un jeu pensé notamment pour des groupes qui se connaissent et s’invectivent directement au moment d’éliminer des joueurs. Du coup ces phases sont plus timides, on se lâche moins.
Et même si tout le monde ne connait pas les règles, on apprend vite. Le concept est simple : au début du jeu on vous remet une carte avec un rôle défini. Si vous avez tiré un loup garou, vous pourrez dévorer d’autres joueurs pendant la nuit en essayant de ne pas vous faire repérer. Si vous êtes Cupidon, vous pourrez sceller un couple dont le sort sera lié jusqu’à la mort. Si l’un meurt, l’autre le suivra immédiatement. Des missions comme celles-ci, il y en a beaucoup, et encore plus avec les extensions du jeu créées suite à son succès.
Car Les Loups Garous de Thiercelieux est en plein retour de hype. En colo ou camp scout, on peut y jouer avec de simples bouts de papier sur lesquels on inscrit les rôles. Mais en 2024, il existe donc plusieurs versions, y compris avec des cartes géantes pour bien identifier les rôles dans de grands groupes à la nuit tombée. Et surtout, dans les prochains mois, une série va adapter le jeu sur Netflix tandis que Canal+ a imaginé une partir dans le monde réel avec des personnalités spécialistes du bluff qui tenteront de survivre aux écueils.
On parle donc beaucoup des Loups Garous, dont les exemplaires se vendent aussi très bien dans les boutiques spécialisées (Sortilèges par exemple à Tours). A la Gloriette, La Maison des Jeux en a amené plein de versions et au final ce sont 6 groupes différents d’une vingtaine de personnes qui se répartissent dans l’herbe pour lancer autant de parties différentes.
Le temps des explications rituelles passées pour celles et ceux qui ne connaissent pas le jeu, ou ne maîtrisent pas les rôles des extensions, on commence à jouer. Les Loups Garous dévorent, les villageois tentent de les démasquer… Et les maires de villages, dont la voix compte double, se font plus facilement dévorer que les autres. « C’est la malédiction ! » déplore la salariée de La Maison des Jeux de Touraine qui vient de se faire éliminer, transmet sa carte à quelqu’un d’autre… immédiatement sorti du jeu.
Ça rigole, les enfants s’amusent, les grands réfléchissent aux stratégies… Et on constate que selon les habitudes tout le monde n’a pas les mêmes règles. Quelques légères variantes se mettent en place. Et souvent des applaudissements retentissent : quand un maire est élu avec succès ou qu’un loup garou de fait sortir la queue basse. A la nuit tombée, l’organisation distribue des petites loupiotes pour rendre l’ambiance encore plus intimiste (et ne pas trop compliqué la tâche des maîtres et maîtresses de jeux, dont la motivation et l’humour sont essentiels pour maintenir l’attention/la tension).
Le bilan c’est une soirée au concept tout simple qui réussit à fédérer largement. Une réussite à la fois pour une association bien implantée sur son territoire (La Maison des Jeux de Touraine est basée aux Rives du Cher, tout près des Deux-Lions), mais aussi pour le vivre-ensemble. Quel plaisir de voir des inconnus se tutoyer en 10 secondes et rigoler ensemble alors que personne ne se connaissait. Quand on sait que la France se plaint souvent de passer des périodes troubles cela rassure. Autant que le plébiscite assez large autour du spectacle de la cérémonie d’ouverture des JO. Finalement, ce vendredi, on n’avait pas les mêmes plans, mais la même ambition.
Un degré en plus :
A noter que la Gloriette de Tours accueille tout l’été des animations pour les enfants et la famille. Des sorties nature, des jeux ou des ateliers artisanaux. Le programme et les réservations sur le site www.tours-metropole.fr.