Le maire de La Riche, Wilfried Schwartz est amené à comparaitre devant le tribunal correctionnel pour faits « de violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours ». L’ancien président de Tours Métropole sera jugé le 25 novembre prochain pour ces faits à l’encontre de son ancien directeur de cabinet. Au-delà de l’affaire judiciaire, cet épisode est un nouveau soubresaut de la crise que traverse la vie politique métropolitaine…
Lundi soir, le conseil métropolitain fut l’énième toussement de la crise que traverse Tours Métropole depuis l’été dernier. Le placement en garde à vue puis la poursuite par le tribunal correctionnel de Wilfried Schwartz ce mercredi en est un nouveau symptôme d’autant plus grave.
Tout a commencé au mois de juin. En ce début d’été, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer un management entrainant une pression exacerbée à l’encontre d’une partie du personnel. Le 12 juin, un incident se passe d’ailleurs avec une cadre de l’intercommunalité conduisant à un malaise médical de cette dernière entraînant un arrêt de travail. Cet incident sera le point de départ d’une crise à l’effet domino.
Depuis, les choses s’enchainent de façon catastrophique au sein de l’institution en effet. Alors qu’il est directement incriminé par une partie des services dans cette mise sous pression, le 23 juin, Wilfried Schwartz est accusé par son directeur de cabinet d’un coup porté à son encontre. Le collaborateur porte plainte dans la foulée contre celui qui est toujours président de l’intercommunalité. Dans la journée, ce dernier fait alors part aux élus intercommunaux de son intention de démissionner de ses fonctions afin dit-il de se consacrer à son rôle d’élu de proximité, alors qu’il brigue l’élection aux Départementales sur le canton de La Riche-Ballan le dimanche suivant.
L’argumentation peine à convaincre. La démission de Wilfried Schwartz sera cependant active une dizaine de jours plus tard, ouvrant un nouveau chapitre dans la vie de Tours Métropole qui conduira à la catastrophe vécue lundi dernier (relire notre article).
Entre temps, Wilfried Schwartz est élu vice-président aux mobilités au sein de l’intercommunalité. De quoi agacer une partie de la classe politique, principalement à gauche, de laquelle le maire de La Riche s’est détourné pour ouvertement s’allier avec la droite locale dirigée par Frédéric Augis, maire de Joué-lès-Tours et nouveau président de Tours Métropole. Or si la politique est affaire de pragmatisme, elle est aussi affaire d’images et de symboles, et celui-ci ne passe clairement pas auprès d’une partie de l’opinion publique.
L’image est écornée, d’autant que dans le même temps, l’élection du nouvel exécutif tourne au fiasco au sein du conseil métropolitain avec un risque évident d’inertie pour le territoire mais aussi une impression de joute politique loin de l’intérêt public.
Un procès le 25 novembre prochain pour Wilfried Schwartz
Sur le volet judiciaire, la plainte de l’ancien directeur de cabinet de Wilfried Schwartz est instruite et c’est ainsi que mercredi dernier, le maire de La Riche se présente à l’antenne de la Police Judiciaire du commissariat de Tours en auditeur libre et se voit signifier sa mise en garde à vue. Celle-ci durera une dizaine d’heures avec dans l’après-midi une confrontation avec le plaignant. A son issue, l’affaire sera renvoyée devant le tribunal correctionnel pour un procès qui doit se dérouler le 25 novembre.
Au lendemain de sa garde à vue et en compagnie de son avocat, Maître Jérôme Damien-Cerf, Wilfried Schwartz tient à rappeler face à la presse qu’il est « présumé innocent » et se montre plutôt optimiste sur l’issue du procès « les choses vont pouvoir être démontrées publiquement et je n’imagine pas être condamné. »
L’ancien président de Tours Métropole rejette fermement les accusations de violence (« il n’y a pas eu d’altercation »), évoquant simplement « un ton qui est monté » sans se montrer vraiment précis sur la scène en question. En revanche, il accuse et dénonce « des calculs et des manœuvres politiques » visant à « le faire tomber ». Dans cette ligne de défense parfois confuse et axée sur une sorte de complot politique à son encontre, Wilfried Schwartz dit avoir les noms des élus (de la métropole ou non) en question, et qu’ils seront rendus publics au procès.
D’ici là, Wilfried Schwartz reste donc vice-président aux mobilités au sein de Tours Métropole et affirme n’avoir aucune intention de démissionner. Au sein des élus métropolitains, aucun ne souhaite faire de commentaires sur cette affaire, mais le malaise est clairement palpable. Tous savent qu’il sera dur derrière tout ça de faire repartir la Métropole, mais aussi de redorer l’image de l’institution auprès des habitants et enfin et surtout restaurer la confiance avec les services et le personnel, finalement bien peu évoqués ces derniers temps alors même que l’origine de cette crise est sociale au départ et que ces derniers maintiennent aujourd’hui à flot un paquebot qui n’a pas fini de tanguer…