Tours Métropole : La crise se poursuit

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Cette fois-ci, le divorce est officiellement acté. Après un conseil métropolitain de juillet qui avait vu 37 élus de sensibilité de gauche, essentiellement issus de la majorité de Tours conduite par Emmanuel Denis, quitter la séance, celui de ce 06 septembre 2021 fera également date. Pour la première fois, la majorité politique de la ville de Tours ne sera pas représentée au sein de l’exécutif de l’assemblée métropolitaine… Récit d’une soirée catastrophe pour le territoire…

Réunion improvisée pour sortir de la crise…

Il est 22h en ce lundi soir, Thierry Chailloux, maire de Ballan-Miré vient de se faire battre par Régis Salic, son homologue de Saint-Etienne-de-Chigny grâce aux voix du groupe de la majorité essentiellement à droite du président métropolitain Frédéric Augis. Pour le groupe de gauche emmené par Emmanuel Denis, c’est l’affront de trop. Une suspension de séance, la quatrième de la soirée est actée, mais déjà, les jeux sont faits et il ne fait plus aucun doute que le nouvel exécutif métropolitain se fera sans la majorité de la ville de Tours.

Quelques heures plus tôt, sur les coups de 18h, les 87 élus de l’intercommunalité débutaient ce conseil métropolitain de rentrée. Une séance qui s’annonçait tendue après l’épisode de juillet et la fracture entre ville-centre et villes périphériques, mais aussi entre élus de sensibilité de gauche conduits par le maire de Tours et un groupe d’élus essentiellement de droite, constituant la majorité du nouveau président métropolitain Frédéric Augis.

Durant l’été, face au refus de Frédéric Augis d’accorder plus de 3 vice-présidences à la ville de Tours, Emmanuel Denis, ainsi que les élus tourangeaux Alice Wanneroy et Martin Cohen avaient démissionné des vice-présidences pour lesquels ils avaient été élus (en leur absence). 5 membres du bureau leur emboitaient le pas. De quoi obliger à une nouvelle élection pour les postes vacants ce lundi soir.

Les élus allaient-ils trouver une porte de sortie à cette crise institutionnelle ? C’était bien tout l’enjeu de ce conseil. Et pendant longtemps les observateurs y ont cru. Après une première heure qui a vu des élus de toutes sensibilités prendre la parole et regrettaient dans une large majorité la situation de blocage actuelle, une première suspension de séance était actée, le temps de reprendre les discussions entre Frédéric Augis et Emmanuel Denis notamment.

Emmanuel Denis accepte de minorer le poids de Tours

Alors que le maire de Tours avait jusque-là fixé comme conditions non-négociables une meilleure représentation de sa ville au sein de l’exécutif et le retrait des deux vice-présidences accordées aux élus de son opposition municipale (Benoist Pierre et Thibault Coulon), cette fois-ci, il acceptait de n’avoir que 3 vice-présidences pour sa sensibilité et 5 membres supplémentaires au bureau, soit la proposition qui avait été faite par Frédéric Augis en juillet dernier. Emmanuel Denis négociait alors surtout les délégations pour ses vice-présidences : Développement économique, politique de la ville, transition écologique… Fin de non recevoir pour Frédéric Augis qui ne se voyait pas retirer des délégations déjà distribuées (Thibault Coulon pour le développement économique, Emmanuel François pour la politique de la ville). Celui qui est également maire de Joué-lès-Tours, voyant la main tendue par son homologue tourangeau, acceptait néanmoins de remettre les discussions des délégations à plus tard. Après plusieurs allers-retours avec leurs groupes politiques respectifs, les discussions reprenaient entre les deux groupes : Frédéric Augis, Philippe Briand, Christian Gatard, Wilfried Schwartz d’un côté, Emmanuel Denis, Thierry Chailloux (maire de Ballan-Miré), Patrick Lefrançois (maire de Notre Dame d’Oé) de l’autre…

La candidature du maire de Ballan-Miré entraîne une rupture définitive

La proposition du groupe emmené par le maire de Tours était alors claire : Trois vice-présidences dont deux pour la ville de Tours (Martin Cohen et Emmanuel Denis) et une pour le maire de Ballan-Miré, le tout dans un bloc indissociable.

Or c’est là que les choses se sont bloquées définitivement, Frédéric Augis prévenant que la candidature de Thierry Chailloux était loin de faire l’unanimité dans son groupe et qu’une candidature pourrait se faire face à celle du maire de Ballan-Miré.

Finalement, après un nouvel imbroglio et un ton qui montait dans la salle, Régis Salic, maire de Saint-Etienne-de-Chigny, était élu par 44 voix contre 41 contre Thierry Chailloux. Emmanuel Denis annonçait alors que la majorité de Tours ne présenterait pas d’autres candidats. Les 19e et 20e vice-présidences revenant alors à Gérard Daviet (maire de Chanceaux-sur-Choisille) et Emmanuel Dumenil (maire de Rochecorbon). « Nous avons donné tous les gages nécessaires, la fin de la cogestion c’est vous, il faudra l’assumer » déclarait alors Emmanuel Denis à destination du président de Tours Métropole.

Coup dur supplémentaire pour le maire de Tours, une élue de sa majorité, Affiwa Metreau, acceptait quelques minutes plus tard d’entrer comme membre du bureau de la Métropole et s’en justifiait par communiqué dans la foulée en marquant sa rupture avec la majorité municipale tourangelle.

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