Semaine après semaine, les tactiques s’affinent en vue des élections municipales de 2026 à Tours. Alors que depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour certains, des prétendants au centre et à droite battent le pavé et les rues de la cité ligérienne pour affirmer leur ambition et se construire une posture de premier et meilleur opposant au maire actuel, l’écologiste Emmanuel Denis, bien malin à l’heure qu’il est de savoir qui incarnera l’alternance tant souhaitée par ces derniers.
Une alliance qui n’est pas une surprise
Si depuis un an, Olivier Lebreton et Christophe Bouchet, tous deux élus d’opposition, sur la même liste en 2020, ne siègent plus dans le même groupe politique au sein du Conseil Municipal de Tours, les deux candidats proclamés aux prochaines élections municipales ont fait un pas l’un vers l’autre ces derniers jours.
Dans un communiqué commun, les deux prétendants ont notamment promis qu’ils feraient liste commune quoi qu’il arrive. « Dans les semaines à venir, nous organiserons une première rencontre ouverte aux autres forces politiques présentes au conseil municipal pour que cette union se construise autour – et pour – ce projet d’alternance » écrivent Olivier Lebreton et Christophe Bouchet, respectivement membres des Républicains et du Parti Radical.
Si pour l’heure, aucun élément ne dit qui se rangera derrière l’autre, cet acte d’union officiel, n’est pas une surprise en tant que tel, les deux hommes ayant déjà maintes fois annoncés vouloir réaliser une union dans cette élection et surtout ces derniers oeuvrent ensemble depuis 10 ans désormais. Depuis 2014, ils ont en effet fait partie de la même majorité. L’élection en interne de Christophe Bouchet comme maire en 2017, suite au départ de Serge Babary au Sénat, avait un temps éloigné les deux hommes (Olivier Lebreton, soutien du candidat rival de Christophe Bouchet, Xavier Dateu, avait en effet un temps perdu ses prérogatives d’adjoint à la sécurité), ils s’étaient finalement rabibochés pour repartir sur la même liste en 2020.
Les ambitions d’Olivier Lebreton avaient néanmoins l’an passé conduit ce dernier à s’affranchir de l’ancien maire, pour constituer un propre groupe politique, en compagnie de Cécile Chevillard et de Thibault Coulon. Une façon pour l’ancien adjoint à la sécurité de préparer le terrain à ses ambitions électorales mais aussi de marquer son indépendance et de porter un vrai courant politique à droite, tandis que Christophe Bouchet, membre du parti radical est de son côté sur une frange plus centriste.
Quitte à user parfois de raccourcis pour dénoncer l’action municipale actuelle, Olivier Lebreton a cherché ainsi à se construire ces derniers temps, une image de candidat au discours très droitier. Un choix assumé par l’intéressé qui défend l’idée de clarté idéologique dans le débat public. « En face ils font de la politique, nous devons en faire aussi » avait-il ainsi martelé lors d’une réunion de son association « Tours mérite mieux », créée pour préparer le terrain aux municipales.
Réaliser une union plus large
Pour autant, Olivier Lebreton sait aussi que mobiliser la base électorale de droite n’est qu’une première étape et que pour battre l’actuelle équipe municipale, il faudra néanmoins s’ouvrir au centre. « Nous sommes profondément convaincus que le changement ne pourra se réaliser que par une large union de toutes les forces désireuses d’offrir un nouvel avenir à notre ville » écrivent ainsi conjointement Christophe Bouchet et Olivier Lebreton.
Si leur démarche est approuvée par plusieurs personnalités locales du centre-droite et de la droite, comme en témoignent les signatures du communiqué par des membres du Modem 37, dont la présidente Laure Lelandais, du parti d’Emmanuel Macron, Renaissance (dont le président local Loïc Guilpain), de LR et de l’UDI (comme le président du 37 Romain Brutinaud-Pellereau), ou encore d’Horizons, le parti d’Edouard Philippe… néanmoins d’autres élus ou personnalités politiques influentes manquent encore à l’appel.
Pas de trace de Benoist Pierre notamment, ni de Thibault Coulon, qui incarnent également une opposition possible au maire actuel. Si le second reste pour l’heure discret sur ses intentions réelles, le premier a déjà affirmé souhaiter être de nouveau candidat au poste de premier édile de la ville l’an prochain, tout en promettant que cette candidature se fera dans le cadre d’une large union du centre et de la droite.
Benoist Pierre, membre d’Horizons, se heurte néanmoins à la présence d’un autre aspirant, en la personne du député du Lochois, Henri Alfandari, également membre d’Horizons. Si ce dernier n’a pas officiellement annoncé son intention de briguer la mairie de Tours, on l’a vu récemment aux côtés de Benoist Pierre justement, pour aller à la rencontre de commerçants. L’idée de sa candidature serait portée et poussée également par les instances nationales de son parti, mais déplairait en local, beaucoup y voyant un parachutage d’un autre temps…