Tours : La ville peut-elle financer plus d’investissements ?

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Les élus de Tours ont débattu puis voté le budget de la ville pour l’année 2024 ce lundi 19 février. Un budget voulu comme ambitieux par la majorité du maire Emmanuel Denis, avec notamment une hausse conséquente prévue des investissements, mais qui inquiète l’opposition sur les capacités à financer cela…

54 millions d’euros, c’est le montant envisagé par la ville de Tours pour ses investissements en 2024. Dit de façon brute, ce chiffre ne raconte pas grand-chose. En revanche si on le compare aux montants des années précédentes, il dit beaucoup des efforts souhaités par la majorité d’Emmanuel Denis pour rattraper le retard pris depuis de nombreuses années, en raison d’une dette qui avait grevé ses possibilités : En 2017 les investissements réalisés avaient été ainsi de 18,4 millions d’euros, en 2019 26,9 millions d’euros, en 2021 : 22,5 millions d’euros, en 2022 : 40 millions d’euros.

La majorité d’Emmanuel Denis a donc décidé de passer à la vitesse supérieure. La raison est connue : les faibles investissements réalisés ces vingt dernières années ont conduit à une « dette grise » c’est-à-dire une dégradation du patrimoine urbain entrainant avec elles différentes problématiques : infrastructures obsolètes, passoires énergétiques…

Le choix politique de l’actuelle Municipalité de Tours est ainsi clair est assumé : la priorité n’est plus la réduction de la dette financière, celle-ci étant désormais jugée saine car épurée de sa partie toxique et quasiment des emprunts « in fine » contractés dans les années 1990 et qu’elle rembourse seulement maintenant (le fameux mur de la dette). L’adjoint aux finances Frédéric Miniou explique ainsi régulièrement que l’objectif est dorénavant non plus de la faire descendre mais de la maintenir autour des 200 millions d’euros et ce afin de se donner des marges pour les dépenses d’équipements et donc les investissements.

Ainsi de 114 euros de dépenses d’équipements par habitant et par an en 2017 (contre 243 euros pour les villes de plus de 100 000 habitants en moyenne) ou encore 107 euros en 2021 (227 euros pour les villes de même strate), celles-ci vont passer à 347 euros en 2024 (Estimation à 235 euros pour les villes similaires). Une politique de dépenses accrue qui est assumée donc par la majorité qui entend faire de même dans les années suivantes afin de poursuivre sa politique d’investissements.

Pour l’opposition : attention à la dérive

Ces augmentations sont néanmoins à prendre avec précaution pour les élus des différents groupes d’opposition (lire également : Tours l’opposition municipale prépare 2026…). Mélanie Fortier, Thibault Coulon ou encore Pierre Commandeur et Benoist Pierre ont tour à tour pointé le risque selon eux d’avoir besoin de recourir soit à l’emprunt, soit à des hausses fiscales, pour réussir à financer cette politique jugée « dépensière ».

Pour Mélanie Fortier : « Les chiffres que vous nous avez décrit permettent de dégager des marges de manœuvre nous sommes d’accord. Mais c’est grâce aux Tourangeaux qui ont vu leurs impôts augmenter largement ». Et l’élue d’ajouter à ces augmentations, la hausse des recettes automobiles (stationnement), en hausse de 9,6% : « Avec tout cela, on peut dire que la pression fiscale s’accroit sur les contribuables ».

Pour Thibault Coulon, la pression fiscale se fait également déjà sentir. Si la ville de Tours n’a augmenté qu’une seule année (en 2021) ses taux d’imposition foncière, cette augmentation était de plus de 11%. Ajouté aux hausses automatiques des bases de l’Etat, on arrive selon l’élu de droite à une hausse mécanique de près de 30% pour les ménages (ndlr : la taxe d’habitation a néanmoins été supprimée par ailleurs par l’Etat).

Outre l’impôt, l’autre crainte c’est de devoir se retrouver à de nouveau emprunter de façon conséquente, avec des taux qui ont augmenté ces derniers temps, comme s’en est inquiété Benoist Pierre : « Sans recourir à l’emprunt, ni augmenter les impôts, ce budget n’est pas soutenable »

En face, la majorité endosse ses responsabilités. Ainsi l’adjoint à l’Education (premier budget d’investissement de la ville), Franck Gagnaire explique assumer de faire « non pas le choix de l’austérité, mais le choix de l’investissement. Nous allons refaire entièrement 7 écoles pendant le mandat, c’est 7 fois plus que sous le précédent ».

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