Tours : flou budgétaire pour la ville en 2025

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Les élus de la ville de Tours avaient à débattre des orientations budgétaires de la commune pour l’année 2025. Si dans leur ensemble, on retrouve les grandes lignes impulsées depuis le début du mandat par la majorité d’Emmanuel Denis. Celles-ci sont néanmoins impactées par une incertitude importante : l’absence en l’état de Loi financière de l’Etat.

On se rappelle qu’il y a quelques semaines à peine, le maire de Tours avait affiché une banderole sur le fronton de l’Hôtel de Ville pour dénoncer le projet de loi de finance du 1er ministre Michel Barnier. Ce dernier avait décidé de demander aux collectivités locales un effort de 60 milliards d’euros. Pour la ville de Tours cela se traduisait par une baisse des financements de l’Etat estimée à hauteur de 7 millions d’euros pour l’année 2025.

La ville de Tours n’était pas la seule à se plaindre, toutes les collectivités étant impactées par cet effort demandé. C’est ce même projet de loi financière qui aura finalement fait tomber le gouvernement Barnier par une censure à l’Assemblée Nationale.

Des orientations budgétaires faites dans l’incertitude

Conséquence, alors que François Bayrou vient juste d’être nommé 1er Ministre et que le nouveau gouvernement n’est pas encore connu, la Ville de Tours comme d’autres collectivités, là-encore, ont du préparer leurs orientations budgétaires dans l’incertitude, en attente de loi de finances nationale.

« C’est le brouillard » assume Frédéric Miniou, l’adjoint aux finances de la ville de Tours : « Nous sommes dans un contexte inédit sous la Ve république. Les hypothèses que nous présentons sont celles en date du 02 décembre, donc sans connaitre le budget de l’Etat. »

Si le projet Barnier est enterré, l’élu tourangeau reste prudent : « face à ce brouillard nous sommes donc partis sur une hypothèse qui est de repartir sur la base de la loi de finances de 2024 ».

 « On reste inquiets car on connait les attachements politiques du 1er ministre, François Bayrou, mais pour l’instant, nous devons avancer sans certitudes », poursuit de son côté le maire de Tours, Emmanuel Denis, qui évoque un possible budget modificatif à faire dans l’année, selon ce que dira la future loi de finances 2025.

Au-delà de l’absence de base fiable de travail, ce qui agace les élus de la ville de Tours, c’est l’impression d’être contraints par l’Etat d’avoir à gérer une situation dont ils ne sont pas responsables : « Je rappelle que les collectivités locales ont interdiction de présenter un budget en déséquilibre. De plus la dette des collectivités est stable depuis 40 ans et de plus cette dette est uniquement due à l’investissement nécessaire, alors que de son côté l’Etat vote chaque année un budget en déséquilibre avec une dette qui repose sur le fonctionnement »  explique ainsi Frédéric Miniou faisant part d’un certain sentiment d’injustice donc.

Au final, la majorité de Tours garde son cap

Malgré tout, à l’échelle plus locale, la majorité d’Emmanuel Denis a décidé à garder le cap de sa politique entamée en 2020.

D’un côté les investissements vont continuer à être soutenus. Frédéric Miniou annonçant même un montant historique de 62 millions d’euros en 2025. Si ce volume se réalisait, ce serait alors un record historique, dépassant le précédent qui date pourtant de 2024, avec pas moins de 45 millions d’euros d’investissements annoncés par l’adjoint aux finances. Même si une partie de l’opposition peine à croire le montant réalisé (Le compte administratif qui certifie les comptes dira qui a raison ou tort en avril prochain), les investissements de la ville de Tours restent incontestablement hauts au regard de ceux réalisés par le passé, ils sont à regarder par le prisme des options politiques retenues.

Car dans le même temps, la majorité actuelle ne fait plus de la baisse de la dette sa priorité première. Si au début du mandat c’était le cas, car comme lors du mandat précédent, l’équipe d’Emmanuel Denis devait faire face aux coûteux remboursements des emprunts in fine contractés il y a près de 20 ans, ceux-ci, une fois écoulés, ont changé la forme de la dette de la ville. « Elle n’est plus malsaine » note Frédéric Miniou, évoquant un délai de remboursement à 6,8 ans, contre près de 17 années en 2014. Et c’est justement parce que la majorité juge la dette actuelle comme « saine », qu’elle a décidé de ne plus faire de sa baisse une priorité première, préférant opter pour un maintien autour des montants actuels, afin de favoriser la politique d’investissements.

Les oppositions demandent de la sobriété budgétaire  

Sans surprise les différents groupes d’opposition n’ont pas la même lecture des choses. Tour à tour, les élus d’opposition, de Benoist Pierre à Mélanie Fortier en passant par Marion Nicolay-Cabanne, Bertrand Rouzier ou Thibault Coulon, ont pointé un double discours de la part d’une majorité qui pointe d’un côté des difficultés liées à l’Etat mais de l’autre se montre trop dispendieuse à leur goût.

Thibault Coulon (Avec Vous Pour Tours) pointe ainsi une dette encore trop importante, notamment par rapport à celles des villes comparables comme Le Mans ou Orléans dont la dette est deux fois moins grande. Pour Bertrand Rouzier (groupe Tours au coeur), les investissements doivent être priorisés et notamment sur des aspects de rénovation énergétique. De son côté, Benoist Pierre (Je M’engage pour Tours) pointe notamment un « manque de maitrise des dépenses de personnels et des charges à caractère général » qui aurait pu permettre selon lui, « une mise en épargne de 40 millions d’euros », permettant de pallier d’éventuels « chocs ».  

Les charges de fonctionnement c’est également ce que pointe Marion Nicolay-Cabanne (Tours Nous Rassemble). Cette dernière comme l’an passé s’inquiète particulièrement de l’augmentation du coût du personnel depuis le début du mandat. Un coût qui serait passé selon cette dernière de 57% à 63% du budget de fonctionnement de la ville.

Enfin Mélanie Fortier a appelé à une troisième voie de « sobriété budgétaire » se plaçant « entre la rigueur et l’investissement euphorique ».

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