A l’approche des élections municipales, le bilan du mandat est un exercice attendu. Tous les candidats s’y attelleront, avec l’objectif d’un côté de montrer que l’action de la majorité sortante n’a pas été à la hauteur des attentes et de l’autre à l’inverse pour les sortants de défendre la politique menée pendant 6 ans.
Relire également le bilan de notre Rédaction, point par point du mandat 2014-2020 à Tours.
Régulièrement attaquée par les élus d’opposition pour son inaction depuis 2014, Christophe Bouchet et les membres de sa majorité se sont ainsi pliés à l’exercice à travers un document de 20 pages qui sera distribué ces prochains jours à 20 000 exemplaires aux Tourangeaux. Pour Thibault Coulon, rédacteur de ce bilan porté sur papier glacé, celui-ci est surtout « un moyen de se montrer respectueux en rendant compte aux habitants de nos actions », mais aussi « une base qui sert d’outils d’échanges. »
Un bilan qui lance pleinement la campagne
Présenté cette semaine lors d’un point presse. Ce document, le premier de la campagne municipale pour l’équipe sortante, est ainsi l’occasion de rentrer pleinement dans la bataille électorale. On le sait, en politique les symboles sont importants et chaque petit détail est savamment calculé. Il n’est pas étonnant dès lors que pour le point presse du bilan, Christophe Bouchet et son équipe ont choisi la nouvelle Auberge de Jeunesse, avenue Grammont. Récemment inaugurée, elle est en effet un des projets aboutis de la mandature.
Pour ce rendez-vous médiatique, rien n’avait été laissé au hasard avec comme but à la fois d’afficher l’image d’une équipe unie et en conquête (on comptait une trentaine de personnes) faisant face à la table où étaient présents Christophe Bouchet, sa première adjointe Marion Nicolay-Cabanne, Olivier Lebreton, porte-parole de la majorité et Thibault Coulon, l’adjoint à l’économie. Derrière ces quatre « poids-lourds » de la majorité et de l’équipe en campagne, un vélo au mur. Pas anodin là encore, alors que le maire est régulièrement ciblé pour son manque d’ambitions en termes de politique envers les mobilités douces. Ce dernier n’a d’ailleurs pas manqué de réagir à la dernière en date, liée au nouvel aménagement de l’avenue Grammont, critiqué par une partie des cyclistes : « Je viens de prendre la nouvelle piste cyclable en venant ici, elle est carrossable, contrairement à ce que certains affirment. »
La campagne se jouera sur les questions de mobilité et plus généralement sur les questions environnementales, Christophe Bouchet le sait et affirme ainsi : « Il y a des choses que nous n’avions pas vu il y a 6 ans et qui ont pris de l’importance dans l’opinion publique, la vie a changé, tout le monde aujourd’hui a pris en compte l’urgence climatique. ll va falloir que l’on soit en vraie rupture sur ce sujet. »
« Un bilan solide et sérieux »
Si dans le futur programme, quelques points seront en rupture avec la politique menée jusque-là, Christophe Bouchet défend dans l’ensemble son action ainsi que celle de son prédécesseur Serge Babary, parti au Sénat en septembre 2017. « Nous avons un bilan solide et sérieux » affirme-t-il et c’est ce qu’il a voulu afficher dans le document édité (il est disponible ici). Dans ce dernier, on retrouve une liste à la Prévert des actions menées depuis 2014. Des actions de différentes envergures, mélangées entre projets municipaux purs et ceux portés par la Métropole. De quoi permettre de montrer qu’en 6 ans beaucoup de choses ont été faites et contrecarrer ainsi les arguments des candidats opposants.
Sans surprise, le document-bilan ne laisse pas beaucoup de place à la remise en cause, ce n’est ni l’exercice souhaité, ni le moment de le faire. Un document de communication et de campagne forcément partiel et partial mais qui a le mérite d’exister pour Thibault Coulon : « Aucune majorité sortante n’avait sorti de bilan de son action, nous sommes les premiers à le faire par respect pour les électeurs. » L’élection est lancée.
