Ce mercredi, l’opposition municipale conduite par Jean-Patrick Gille sous le nom de « Tours 2020 » avait donné rendez-vous aux habitants pour réagir sur le premier budget du maire de Tours, Serge Babary. Absente à l’occasion du vote, le 7 avril dernier en raison du décès de Jean Germain, l’opposition socialiste voulait, elle aussi, faire œuvre de pédagogie pour donner son analyse sur les comptes de la ville. Cinquante personnes avaient fait le déplacement dans la salle 121 des Halles.
« Quand on voit les projections du budget 2015, on semble repartir dans les errances de la droite »
Il faisait chaud dans la salle où avaient été conviés les Tourangeaux pour écouter la leçon budgétaire de l’opposition. Parmi eux, beaucoup de militants et anciens élus. C’est avec un ordinateur et un Powerpoint projeté que Cécile Jonathan se lance dans une démonstration visant à démonter point par point les arguments du maire en place. « Il y a une divergence dans la façon de construire le budget entre Babary et nous ! ». Cécile Jonathan donne le ton de la soirée. « Oui, il y a eu dérapage de la nouvelle municipalité et des dépenses supplémentaires à hauteur de 7 millions ! ». Les plus de deux heures de débat vont revenir sur le passé et les dix-neuf ans de gestion par les socialistes et Jean Germain. « Quand nous sommes arrivés en 1995, après Jean Royer, les caisses de la ville étaient vides. Nous avons sans cesse diminué la dette jusqu’en 2014. Nous sommes passés de 285 millions de dettes en 1995 à 232 millions de dettes en 2014… ». Les chiffres parlent, causent et font l’objet d’interprétations. « Quand on voit les projections du budget 2015, on semble repartir dans les errances de la droite » ajoute Nicolas Gautreau, ancien adjoint de Jean Germain, présent dans la salle. Cécile Jonathan renchérit : « On voit l’augmentation des dépenses de fonctionnement et la baisse des recettes. On craint bien l’effet « ciseaux » ».
« Plus le gâteau est petit, plus c’est facile de dire que l’on a réalisé 46% de son programme ! »
Jean-Patrick Gille se joint à l’assemblée. Son retard est du à son passage tardif au sein de l’Assemblée Nationale pour défendre l’article 20 de la loi sur les intermittents. « Avec Serge Babary, on retrouve la méthode Royer ». Pour le député de Tours, « plus le gâteau est petit, plus c’est facile de dire que l’on a réalisé 46% de son programme ! ». Celui-ci continue, « je reconnais mon erreur sur le SWAP. Il n’était pas éligible au fond de compensation comme je l’avais dit ». Seigneur le leader de l’opposition ? Peut-être. Mais il assène d’une petite phrase : « Jean Germain avait les deux lobs cervicaux ; celui de la ville de Tours et celui de l’agglo. Les choses se fissurent gravement à Tour(s) Plus. Il y avait un consensus qui semble disparaître. Aujourd’hui plus de concertations et plus de stratégies. Philippe Briand ne peut pas tout diriger de l’Ile Maurice ! ». Le président de l’agglo appréciera.
Ce mercredi soir à la salle 121, les explications de l’opposition sur le budget ont peut-être convaincu les quelques habitants présents. Mais celles-ci semblent arriver trop tard pour que les Tourangeaux se sentent interpellés par le sujet. A Tours, les habitants ont déjà acté l’augmentation de la fiscalité locale et l’alourdissement de leur feuille d’impôts locaux. La plupart d’entre-eux viennent aussi de remplir leur feuille d’impôts sur le revenu et ont les yeux tournés vers les vacances d’été.
Hier soir, refaire le match budgétaire entre l’opposition et la majorité n’a pas attiré les foules. La ville vient de rentrer dans le sempiternel match municipal où les deux équipes se répondront à coup de chiffres.