Les 3 ans d’Emmanuel Denis à la mairie de Tours : ce qu’en pense l’opposition

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Ce mardi 20 juin, Info Tours et 37 degrés publiaient un long entretien avec le maire de Tours pour évoquer ses trois ans de mandat. Qu’en pensent les opposants d’Emmanuel Denis ? La réponse ci-dessous.

Christophe Bouchet, groupe Tours Nous Rassemble : « C’est un grand manipulateur et il a un sens de la communication assez bon car en 3 ans il ne s’est pas passé grand chose. Il fait de la politique comme il y a plusieurs décennies, de façon poussiéreuse et sans authenticité. Un des piliers de son élection c’était l’éthique mais on s’est retrouvé avec un changement de première adjointe (Cathy Münsch-Masset a démissionné, suite à une affaire de détournements de fonds au sein de l’association APAJH pour laquelle elle a finalement été relaxée en appel, ndlr) et l’adjoint aux sports est accusé de prise illégale d’intérêts (soupçonné d’avoir signé des documents pour un club dont il est lui-même administrateur) mais visiblement ça ne choque personne.

Par ailleurs Emmanuel Denis ne respecte pas son programme, par exemple quand il se dit contre la privatisation mais qu’il s’accommode du passage au privé pour le contrôle du stationnement. Je veux revenir aussi sur la fermeture du Pont Wilson aux voitures en 2020, une blessure non refermée pour les habitants de Tours-Nord. Avec cette décision il a méprisé une partie significative de sa population, tout comme pour la création de la vélorue d’Entraigues qui mène de son domicile à la mairie. Ce n’est pas un axe structurant de Tours. Il aurait plutôt fallu le faire sur une rue perpendiculaire au Boulevard Béranger pour rejoindre le Boulevard Jean Royer.

Sur l’aspect financier, les subventions qu’ils voulaient aller chercher ne sont pas là. Le projet de proposer du basket au Parc Expo n’est pas sérieux : si c’est seulement pour quelques matchs de gala c’est un non-sens économique. A l’école Jean de la Fontaine de Tours-Nord, projet présenté comme écologique, on a un maire qui réussit à réinstaller du chauffage au gaz. On se pince. Pour le tram, on a perdu 7 millions d’€ en maintenant les équipes d’assistance à la maîtrise d’ouvrage pendant les deux ans d’indécision sur le projet.Et sur la cuisine centrale qui devait sortir en 2023 on a démonté le projet que nous avions lancé pour en remonter un avec 5 à 6 millions d’€ de surcoût. »

Benoist Pierre, Les Démocrates : « Emmanuel Denis donne la vision d’un demi mandat quasi exceptionnel mais il ne répond pas aux questions sur le retard métropolitain sur plusieurs projets. En fait ce bilan c’est un programme pour les 3, 6 ou 9 prochaines années. Une programmation pour une nouvelle candidature.

Pour le tram, l’option du passage par Jean Royer a été défendue manu militari à la Métropole après l’abandon de Béranger. On ne sait même pas si ce sera faisable ou pas. J’ai beaucoup de doutes sur les déclarations qui ne cessent de changer. Et sur d’autres projets des décisions sont prises sans même qu’on soit informés en commission. Pour l’Ilot Vinci, le maire négocie en direct avec des privés alors qu’il se targue d’être un chantre de la démocratie participative, ça ne va pas. Il m’a fallu 8 mois pour obtenir des études sur le tram…

Sur l’aspect financier j’admets qu’il traite la question de la dette mais pour la hausse des impôts nous n’avons cessé de démontrer qu’elle irait au fonctionnement et non à l’investissement et il faut s’attendre à en avoir une pour le tram sinon intégralité des investissements métropolitains seont fléchés vers ce projet. Par ailleurs, je retiens que le budget du magazine municipal a été multiplié par deux pour avoir des textes qui sont des déclarations de campagne sans réelle production : ça pose problème. Enfin sur sa politique écologiste, on a l’impression qu’il la mène avec des coups comme le Pont Wilson ou la vélorue d’Entraigues (qui ne marche pas). J’entends qu’une politique engagée met du temps à se mettre en place mais quelles sont les grandes réalisations comme la rénovation de la mairie ? »

Mélanie Fortier, groupe « Tours ma ville » : « La première question qui me taraude est celle des transports. Certes on essaie de faire en sorte que les gens prennent moins leur voiture mais en fermant le Pont Wilson on a encombré d’autres axes. Le centre-ville est encombré et pose des problèmes de sécurité routière : il y a un sentiment d’insécurité quel que soit son moyen de transport. Si le tracé de la première ligne de tram était évident, a-t-on vraiment besoin d’une deuxième ligne ? Est-ce qu’on ne pourrait pas avoir une pénétration des transports plus importante dans toutes les villes de la périphérie. Au nord de la Loire, dès qu’on sort de Tours il y a à peine un bus toutes les demi-heures voire toutes les heures. On a proposé que avec enveloppe des 500 millions d’€ du tram on reventile les transports avec du cadencement plus important afin de créer des habitudes de délaisser sa voiture.

Plus globalement, hormis le plan écoles qui tourne je ne vois pas trop quels sont les grands projets qui avancent. Pour une municipalité écologiste on est en mode diesel et je me demande à quoi a servi l’augmentation des impôts. On se dit que c’est pour financer des projets immédiats. Mais on attend sur la Tranchée, le nouveau Centre Chorégraphique, les Halles… On ne sait pas trop où on en est. Sur le bio à l’école on aurait pu s’attendre à plus vite, plus fort. C’était faisable. On reste sur sa faim. On a déclenché d’abord une pression financière à un moment où ce n’est pas simple pour la population mais quelle était l’urgence ?

Je m’interroge aussi sur les relations avec les habitants. Par exemple je n’aurais pas coupé le Pont Wilson d’abord, j’aurais consulté. Pareil sur le tramway. Plus globalement il n‘y a pas d’innovation : on ne donne pas parole aux habitants plus que d’habitude voire moins notamment sur les grands projets. On aurait un maire de droite ce ne serait pas très différent. »

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