Alors que les élus de Tours Métropole ont voté ce lundi soir leurs dernières orientations budgétaires du mandat, l’heure du bilan approche aussi à l’intercommunalité de l’agglomération tourangelle après six années de mandature. Les 15 et 22 mars prochains, les électeurs des 22 villes concernées vont en effet désigner en même temps que leurs élus municipaux, leurs représentants au sein de la Métropole. Un choix d’autant plus important que cette structure a pris de l’ampleur avec son changement de statut en 2017 et s’annonce de plus en plus incontournable dans les politiques locales.
C’est pourquoi, à l’instar de ce que nous vous avons proposé sur le bilan municipal à Tours, nous dressons aujourd’hui sur Info Tours et 37 degrés, le grand bilan de Tour(s) Plus puis de Tours Métropole depuis 2014.
Pour celles et ceux qui veulent aller plus loin, vous pouvez également retrouver le dossier que nous avons consacré à l’action de la Métropole, dans notre premier numéro de 37°Mag, notre magazine papier.
La carte des grands projets du mandat de Tours Métropole :
Code couleurs : Equipements culturels (pastilles blanches) / Environnement (vert) / Transports (bleu) / Economie (noir) / Urbanisme (jaune) / Equipements sportifs (rouge)
Développement économique :
Depuis 2014, les élus de Tour(s) Plus puis de Tours Métropole ont cherché à développer le territoire via une politique d’attractivité. Dans le domaine de l’économie cela s’est manifesté notamment par la création de la marque “Tours Loire Valley” pour promouvoir le territoire. Le but : attirer des entreprises et ainsi créer des emplois. L’accent a notamment été mis sur les activités liées à l’innovation et à l’économie numérique. Sur ce point, le projet phare est Mame, la cité de la création et de l’innovation lancée en 2015 et qui atteint aujourd’hui son rythme de croisière avec une trentaine de startups présentes, une quinzaine d’entreprises dans la tour administrative ou encore une maison de l’emploi pour doctorants de l’Université, la Wild Code School (une école pour développeurs informatiques) ou encore l’Ecole des Beaux-Arts… Tout un écosystème comprenant aujourd’hui près de 280 emplois selon les chiffres officiels.
Autre bonne nouvelle dans le territoire : le développement des sites SKF et ST Electronics, deux fleurons industriels. En revanche côté échecs, citons le site Michelin toujours sans repreneur aujourd’hui, même si un projet serait en cours. Ici, l’action de la Métropole n’aura pas réussi à peser face au géant du pneumatique pas prêt à vendre son site à n’importe quel prix.
A l’avenir, Tours Métropole compte s’appuyer sur ses Zones Industrielles et autres Zones d’Aménagements Concertés même si les terrains libres deviennent rares. Les regards se tournent alors du côté de l’aéroport et des terrains libérés prochainement par l’Armée. La Métropole envisage dans ce secteur de 300 hectares au total, une nouvelle zone d’activités mixtes avec pourquoi pas un quartier d’affaires.
Tourisme :
Toujours point de vue attractivité, l’action a été mise sur le tourisme et plus particulièrement le vélotourisme avec la construction de nouvelles portions de voies touristiques ou encore l’installation d’une Maison du Vélo boulevard Heurteloup.
Transports :
Les transports sont un autre fil rouge de l’action de l’intercommunalité. Une compétence majeure au regard non seulement de ses financements, mais aussi au regard de l’impact sur le quotidien des habitants. Et dans ce domaine les sujets se sont multipliés à commencer par celui du tramway.
En début de mandat, la 1ère ligne avait moins d’un an d’existence. Au sortir de ce mandat, les deuxième et troisième lignes sont dans les cartons. SI on regarde le verre à moitié plein on peut s’en satisfaire. Si on regarde du côté vide, on pourrait dire que cela a trainé et que pour l’heure rien n’est vraiment sûr pour l’avenir. Entre le choix du tracé de la deuxième ligne entre La Riche et Chambray en septembre 2017 et aujourd’hui, tout ne fut pas simple. Le choix du tracé à Tours entre le boulevard Jean Royer et Béranger, a ainsi été épineux. Dans le même temps, face à la gronde d’habitants de Saint-Pierre-des-Corps se sentant une nouvelle fois oubliés, Tours Métropole a acté de nouvelles études vers cette commune et vers celle de Saint-Cyr-sur-Loire. Dès lors, Philippe Briand n’évoque plus une simple deuxième ligne mais l’ébauche d’un réseau à partir de tronçons en demi-lignes. Une façon d’envisager le lancement de travaux sur un des tronçons choisis si un autre se retrouvait bloqué pour différentes raisons comme des recours (particulièrement concernant le boulevard Béranger) ou encore des questions de financement. Sur ce point, la Métropole est encore dans le flou et espère une ouverture de fonds européens au titre de la transition écologique pour pouvoir financer son projet. Et puis à l’heure des élections municipales, certains candidats remettent déjà en cause ce projet, jugé passéiste et trop contraignant, au profit de solutions hydrogènes notamment.
Toujours question transport en commun, à noter que dans ce mandat, Tours Métropole a entamé le renouvellement de son parc de bus, en remplaçant tous ceux diesel en fin de vie. L’intercommunalité a aussi revu sa grille de tarifs en abaissant le coût pour les étudiants et a aussi instauré un tarif social mais qui n’a pas convaincu pour le moment.
Dans les autres modes de transports, une étude a été engagée pour prolonger le boulevard périphérique au nord, entre la route de Rouzier et Saint-Cyr-sur-Loire. Un nouveau tronçon de deux kilomètres sensé décongestionner le secteur selon Philippe Briand, tandis que l’élu écologiste Emmanuel Denis y voit un simple déplacement du problème.
Enfin, parmi les projets que les élus métropolitains n’ont pas réussi à débloquer, il y a celui de la navette ferroviaire entre les gares de Saint-Pierre-des-Corps et Tours. Un dossier complexe, qui ne trouve pour le moment pas d’issue faute d’accord avec la SNCF. Un projet qui alimentera encore la prochaine mandature.
Urbanisme
En terme d’urbanisme, le gros volet constitue les dossiers de renouvellement urbain contractés avec l’ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine) pour les quartiers du Sanitas, de la Rabière, La Rabaterie et Maryse Bastié. Pour ces quartiers l’objectif constitue à un désenclavement, une plus grande mixité sociale et une rénovation du bâti, tout en intégrant de nouveaux services et nouvelles activités. Des projets qui s’étaleront sur les 10 prochaines années et qui transformeront le paysage.
Pour le Sanitas, seul quartier défini d’intérêt national, le projet s’élève à 128 millions d’euros. Pour La Rabière, 22 millions d’euros, La Rabaterie, 23,7 millions d’euros et enfin pour Maryse Bastié 22,8 millions d’euros.
Voirie
La voirie constitue l’un des premiers d’investissement de la Métropole, encore 22,6 millions d’euros de prévus pour 2020. Parmi les travaux conséquents engagés ces dernières années, notons la rénovation des ponts Mirabeau et Napoléon à Tours.
Environnement
Développement de la biomasse avec une nouvelle chaufferie dans la zone du Menneton, nouveau centre de tri à Parçay-Meslay, aménagement des Iles Noires, installation de maraîchers… l’action de la Métropole en terme d’environnement s’est joué à plusieurs niveaux pendant le mandat. Des investissements conséquents qui n’effacent pas totalement les problématiques, notamment concernant la question des déchets. En effet si le nouveau centre de tri permettra d’augmenter la part de déchets recyclés (de 20 000 tonnes par an à 50 000), reste la question des déchets non triés. Aujourd’hui, Tours Métropole continue en effet d’enfouir ses déchets. Et si un projet d’usine de méthanisation était dans les cartons, il a finalement été mis de côté suite au refus de la commune de Mettray d’accueillir cette structure sur son territoire. Une solution devra être trouvée d’ici 2025 sous peine de voir la taxe des ordures augmenter de façon importante.
Autre bémol pointé notamment par l’élu écologiste Emmanuel Denis, l’absence de plan climat.
Eau :
L’eau constitue un budget annexe de Tours Métropole qui gère notamment la station d’épuration de la Grange David et les réseaux liés. Pendant le mandat, Tours Métropole a notamment construit un tunnel sous la Loire afin d’améliorer le transport des eaux usées du nord de l’agglomération vers le centre d’épuration de La Grange David, mais aussi pour les réseaux d’eau potable et réseaux de fibre à travers l’agglomération.
Equipements sportifs :
En terme d’équipements sportifs, la Métropole a poursuivi le plan piscines entamé entre 2008 et 2014. Un équipement a été inauguré à Luynes, tandis qu’un autre est en cours de construction à Fondettes avec une enveloppe budgétaire de 5,6 millions en 2020. Deux équipements dans deux communes voisines qui font dire à certains qu’il y a un déséquilibre à l’ouest, tandis qu’à l’est de l’agglomération, la ville de Saint-Pierre-des-Corps attend de pouvoir rénover sa piscine.
En équipements de proximité la Métropole a financé plusieurs gymnases (Berthenay notamment). En revanche dans les grands projets, l’Arena a été abandonnée au profit d’une rénovation du Palais des Sports de Tours et la double patinoire évoquée aux Deux Lions est pour l’heure restée dans les cartons.
Equipements culturels :
En début de mandat on a assisté aux inaugurations du Point Haut et du 37e parallèle, deux structures dédiées à la culture et aux arts de la rue. A noter le choix également d’un nouveau délégataire pour la salle du Temps Machine, l’ASSO (Terres du Son) ayant remplacé Travaux Publics, avec un projet plus grand public, voulu par Philippe Briand.
Autre projet déjà lancé avant 2014, le CCC OD. Le nouveau centre d’art tourangeau a en effet pris place dans son nouvel écrin créé par les architecte Aires Mateus en mars 2017 lors d’une inauguration en présence du Président de la République François Hollande et de la Reine de Norvège. Depuis, les expositions se succèdent sous l’égide d’Alain Julien-Laferrière puis d’Isabelle Reiher nouvelle directrice depuis décembre 2019.
Enfin, même si l’organisation d’événements n’est pas dans ses compétences premières, la Métropole, sous l’égide de son vice-président Cédric de Oliveira a lancé son propre festival du cirque. Celui-ci se tient chaque année à la Gloriette depuis 2017.
Lire aussi : Tours Métropole, 2014-2020 : que retenir du mandat de Philippe Briand ?
article bas ad