En raison du pic de canicule annoncé pour ce début de semaine, le maire de Tours, Emmanuel Denis a pris la décision de fermer les écoles publiques, maternelles et élémentaires dès vendredi dernier. Une annonce tardive, mais jugée de santé publique par l’élu tourangeau, qui a forcément créé des polémiques politiciennes, y compris à un niveau national.
On ne sait pas si Emmanuel Denis a le cuir épais, mais ce que l’on sait c’est qu’il doit se préparer à vivre constamment sous les critiques ces prochains mois. L’élection municipale approchant (elle est prévue en mars 2026), chaque décision qu’il va prendre risque en effet d’attirer son lot de critiques virulentes et de polémiques. On dira que c’est de bonne guerre, c’est ainsi à chaque fin de mandat tous les 6 ans.
La dernière en date vient de la fermeture des écoles de la ville de Tours pour raison de canicule ce lundi 30 juin et ce mardi 01 juillet. Trois jours avant, au moment où les familles s’apprêtaient à profiter de leur week-end, le maire de Tours a en effet annoncé fermer l’intégralité des écoles de la ville pour raison de canicule.
Pour toutes celles et tous ceux qui ont eu ou qui ont des enfants dans l’un des établissements de la ville, la décision n’aura pas surpris. L’état des bâtiments étant assez vétuste dans la majorité des cas, ces derniers sont en effet de véritables fournaises dès que le thermomètre grimpe. Certes, quelques écoles rénovées ou reconstruites ces dernières années sont mieux loties, mais dans la majorité des écoles, les cours se font dans des bâtiments anciens, mal isolés. C’est un fait.
En 2019, l’ancien maire de centre-droit, Christophe Bouchet, avait pris une mesure semblable déjà à cause de la canicule. Si ce dernier n’avait pas fermé l’ensemble des écoles, un bon quart l’avait été pour les mêmes raisons que celles invoquées par Emmanuel Denis soit 13 établissements sur 58.
Alors pourquoi cela fait polémique aujourd’hui ? De manière assez surprenante, la première grosse critique n’est pas venue des élus d’opposition tourangeaux, mais de la Ministre Elisabeth Borne qui s’est interrogée dans les médias de la décision du maire de Tours, l’accusant à demi-mots de faire le buzz sur le dos du réchauffement climatique.
Il n’en fallait pas plus pour que les élus d’opposition, dont certains candidats au poste de maire l’an prochain, comme Christophe Bouchet ou Olivier Lebreton, emboîtent le pas de la ministre. Les deux élus, rejoints par d’autres membres de l’opposition comme Mélanie Fortier ou Benoist Pierre, ont critiqué la décision unilatérale du maire de Tours, dénonçant une mesure prise à la hâte sans concertation et regrettant le manque de solutions pour les familles qui ne pourraient pas garder leurs enfants à la maison en ce début de semaine. Tous s’interrogent également sur le fait que certaines écoles ayant été rénovées dans le cadre du plan écoles, régulièrement mis en avant par la majorité municipale, auraient pu accueillir des enfants.
Du côté de la ville de Tours, on indiquait qu’un service minimum d’accueil était prévu à l’école Jean de la Fontaine récemment rénovée. Aucun enfant n’y a été accueilli ce lundi. Un service minimum qui est une obligation légale, notamment pour les personnels prioritaires comme les parents soignants. Dans un premier temps la municipalité avait annoncé qu’il n’y aurait pas d’alternative et c’est ce qui a pu expliquer la vague de critiques venue y compris de Paris.
Les équipes du maire avaient alors rétorqué disant avoir monté leur dispositif en partenariat avec la direction départementale de l’Education Nationale. Les équipes déléguées du ministère, donc. Plus une erreur de com’ qu’une grosse faute, donc.
Ce même lundi soir, en raison du passage du département en alerte rouge canicule pour ce mardi 1er juillet, la Préfecture d’Indre-et-Loire communiquait en demandant aux parents de garder leurs enfants à la maison. Suivant en quelque sorte Emmanuel Denis, en notant que les communes étaient dans leur droit à fermer leurs écoles (Loches ou Nazelles-Négron l’ont fait).
L’annonce de Tours a donc surtout déclenché une onde de choc locale et nationale : des parents de villes voisines se demandant si ce serait pareil chez eux, et d’autres territoires étant stupéfaits par l’ampleur… mais on a vite vu que d’autres communes comme Melun ou Carpentras prenaient le même type de décision. Il n’empêche qu’au-delà de l’urgence, cela montre bien que les chantiers d’ampleur ne suffisent pas pour gérer le problème de la chaleur en classe et que si ce type de situation se reconduit régulièrement fin juin il faudrait l’anticiper pour arriver le moins souvent possible à cette décision qui reste toujours préjudiciable pour l’apprentissage des enfants.