Après les élections municipales de l’an passé, le collectif C’est au Tour(s) du Peuple (CATDP), auréolé d’un bon score de 8,36 % des voix, ne voulait pas en rester là. Soucieux de ne pas se contenter d’un coup d’épée dans l’eau, le collectif entend se montrer et peser dans le débat public. La déclaration en association du collectif ces dernières semaines est une étape importante dans cette démarche.
Une association née sur la base programmatique définie lors de la campagne des municipales de 2014 et dont ses membres fondateurs souhaitent lancer une campagne d’adhésion en investissant notamment les marchés de la ville : « C’est important d’être présents sur les marchés, parce que nos concitoyens en ont marre de ne voir les politiques qu’au moment des élections. En dehors des périodes électorales, seul le FN est présent » analysent-ils. « Nous avons créé une association pour dépasser le cadre électoral » prévient l’ancienne tête de liste Claude Bourdin.
Un an après les élections municipales, CATDP entend ainsi occuper le terrain et mettre en avant ses idées. Parmi ces dernières, on retrouve la gratuité des transports en commun, argument phare de la dernière campagne des Municipales : « C’est une question de choix. Aujourd’hui seules 20 % des lignes sont rentables. Nous proposons de faire des transports pour du service et non pour chercher de la rentabilité ».
Autre sujet primordial pour CATDP : la démocratie locale. Pour Thierry Lecomte, « nous souhaitons associer les citoyens à la vie politique au quotidien ». Concrètement, l’association propose de mettre en place des audits citoyens sur les finances municipales et de l’agglomération, remplacer les CVL par des conseils participatifs dotés de budgets conséquents.
Par ailleurs, ce rassemblement à la gauche du PS n’est guère tendre avec les équipes au pouvoir, qu’elles soient à Tours ou à Tour(s) Plus : « On assiste à un changement dans la continuité par rapport à l’ancienne majorité » avance Thierry Lecomte. Parmi les griefs contre la mairie de Tours, on retrouve entre autres, la baisse des subventions aux associations (de l’ordre de 800 000 euros), la fin de la gratuité des cantines scolaires pour les plus démunis, la gestion des dossiers du Bateau Ivre et du Plessis-théâtre, ou encore l’augmentation des impôts locaux. Du côté de la communauté d’agglomération ce sont les aides à l’aéroport qui sont pointées du doigt ou encore l’augmentation des tarifs de transports en commun « sans aucune amélioration de services » précisent-ils.
Des critiques qui rappellent également celles formulées par les élus écologistes aux conseils municipal et communautaire. Une proximité dans les idées qui avait conduit aux dernières élections départementales à une liste commune « Rassemblement Citoyen, Ecologiste et Solidaire » (avec le FDG, le PCF). Un rassemblement que CATDP appelle de nouveau pour les prochaines élections régionales. « Même si les militants d’EELV décident de partir seuls au premier tour, le rassemblement pourra toujours exister. Et ça n’empêchera pas d’envisager à l’avenir de retravailler ensemble » explique Claude Bourdin. Ce dernier ne cache pas qu’il préférerait tout de même voir EELV faire de nouveau cause commune dès cette fin d’année, surtout qu’avec un scrutin à la proportionnelle, les élections régionales peuvent être pourvoyeuses d’élus. Et même quand on n’est pas dans une démarche électoraliste, cela revêt son importance pour pouvoir porter ses idées sur la place publique.