Une nouvelle galerie d’art collective dans le Vieux-Tours

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Jusqu’ici le 27 Rue Etienne Marcel c’était l’adresse de la galerie Lyeuxcommuns. Fermée il y a peu, elle laisse sa place… à un autre repère d’artistes, un club de 7 femmes et hommes qui ont leurs ateliers en Touraine et qui cherchaient un espace pour exposer leur travail tout au long de l’année. Une étape de plus lors de vos parcours dans le Quartier des Arts.

« Comme de longs échos qui de loin se confondent

Dans une ténébreuse et profonde unité,

Vaste comme la nuit et comme la clarté,

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. »

Ainsi écrivait Baudelaire dans l’un de ses poèmes. Ville de lettres et de cultures en général, voilà que Tours dispose d’une nouvelle galerie dont le nom est une référence à ce cher Charles, grande plume du XIXe siècle. Son dernier vers a simplement été raccourci : Les Couleurs et les Sons se Répondent lit-on sur la vitrine de la nouvelle galerie de le Rue Etienne Marcel, écrin artistique au cœur du quartier historique de Tours, à moins de 3 minutes du tumulte de Plume et de la majesté du Monstre.

Un groupe aux influences multiples… et proches

A l’entrée une petite table avec l’indispensable du moment : la bouteille de gel hydroalcoolique. Posé à même les pavés rutilants, un panneau qui appelle fièrement à entrer pour découvrir l’exposition. Sur les murs s’étend la production de 6 artistes, tandis que les meubles sont chinés par la 7e partenaire du projet (Laurence Hauss). On découvre de la peinture, des dessins, des sculptures ou des tableaux réalisés à l’aide de l’informatique : autant de styles différents pour un résultat somme toute assez harmonieux, à la fois pop, introspectif et figuratif.

A la base de l’histoire il y a Juliette Gassies et Frédéric Dumain, copains depuis l’école des Beaux-Arts, tous deux basés à Saint-Pierre-des-Corps. « On voulait un lieu de diffusion à Tours. On n’a pas spécialement cherché, c’est l’opportunité qui a fait qu’on a pu ouvrir. » En l’occurrence, le départ de Lyeuxcommuns. Pour garder le temps de créer, impossible de tenir la boutique à deux pour lui garantir une amplitude horaire suffisante : « On s’est entourés de 5 artistes avec qui on avait déjà travaillé sur des expositions collectives ou des travaux à quatre mains. » C’est comme ça qu’Yveline Bouquard, Chrystèle Saint-Amaux, Aurélia Vissian et Jean-Pierre Loizeau ont rejoint l’équipe.

Un aménagement pensé pour susciter le dialogue

7 artistes, 7 jours dans la semaine : le pari est réussi et la galerie pourra donc ouvrir en non-stop de 11h à 19h, au moins les premiers temps. Il y aura toujours quelqu’un pour présenter ses œuvres et celles des autres. Particularité : hormis les signatures, aucune étiquette pour nous dire qui est qui. « C’est pour encourager les visiteurs à engager le dialogue » signale Juliette Gassies. On apprécie grandement ses tasses dans lesquelles nagent des silhouettes féminines (projet pensé pour la Journée des Droits des Femmes du 8 mars), tout comment les dessins à l’encre de chine d’Aurélia Vissian dans lesquels se cachent des citations de Bashung, Truffaut, Brel ou Baudelaire (encore lui).




Dans le groupe, tout le monde ne se connait pas encore à la perfection mais l’ambiance est plus que joviale, sûrement grâce à l’euphorie de l’ouverture. Chrystèle de Saint-Amaux se fait chambrer pour ses œuvres « non finies », « mais c’est dur de réussir à stopper un trait ». Jetez aussi un œil aux couples de Jean-Pierre Loizeau, à leurs mains entrelacées comme à leur apparence (presque) androgyne, laissant libre cours à l’imagination et à la fluidité amoureuse.

Une adresse bienvenue en ces temps de crise sanitaire et culturelle

Pensée pour ouvrir dès le mois de mai, Les Couleurs et les Sons se Répondent vient seulement de terminer son premier accrochage. Le projet a germé avant l’apparition du coronavirus mais au beau milieu de cet été pauvre en événements culturels, disposer d’une adresse où dévoiler son travail est un luxe. « D’ordinaire il faut soit organiser des expos soi-même ce qui demande beaucoup d’énergie ou déléguer à une galerie où l’on n’est pas maître de de tout ce qu’on souhaite faire. Là, on peut dire aux gens qu’on croise dans la rue de venir ici » résume Juliette Gassies. En fonction du travail de chacune et de chacun, les œuvres accrochées évolueront – sûrement tous les mois. Les meubles débusqués par Laurence Hauss seront évidemment à vendre.

Pour la suite, « on ne s’interdit rien… mais on n’a rien programmé pour autant » souligne ce groupe. Des événements particuliers ? Pourquoi pas. D’autres artistes ? Eventuellement dans le futur. Des vernissages ? Peut-être, mais ce n’est pas un impératif, « parce que je préfère voir moins de monde disséminé dans la journée avec qui j’ai le temps de parler que plein de monde d’un coup qui ne revient pas forcément le reste du temps » conclut la cofondatrice.

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