Tours : Dita Crazy aide ses élèves à accepter leur corps

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Dita en référence à Dita von Teese, cette célèbre danseuse érotique américaine. Crazy comme le glamour et sensuel cabaret parisien Crazy Horse. Passionnée par le cabaret depuis ses 15 ans, Séverine alias Ditacrazy est effeuilleuse burlesque. Loin des stéréotypes, cette jeune femme de 26 ans apprend à ses élèves à accepter leur nudité et exprimer leurs émotions.

Ce jour-là, peu avant l’arrivée des élèves, les rideaux se ferment, Oops I did it again résonne dans les enceintes, la performeuse entre en scène et déambule sur la piste. Dita Crazy joue avec le spectateur et enlève ses bas dans le rythme de la musique. Quelques minutes de playback et de danse sensuelle plus tard, la jeune femme termine son show en toute légèreté, pratiquement nue.

Ambiance intimiste, éclairage tamisé et canapés baroques, Dita Crazy pratique son art au Triangle d’Or, un club proche du quartier Giraudeau. Après huit ans de cours de cabaret en région parisienne, la jeune femme, maman d’un petit garçon d’un an et demi est venue s’installer à Tours et a décidé d’en faire son métier. Inspirée par le glamour extravagant du Moulin Rouge et la mode Pin-Up des années 50, elle pratique un effeuillage néo-burlesque sensuel et rempli de messages.

Le néo-burlesque

L’effeuillage néo-burlesque fait du strip-tease un véritable show esthétique où danse et accessoires prennent beaucoup plus d’importance que le déshabillage et la séduction. Cet art est d’abord à destination de la personne qui le pratique. « Sexy et glamour, l’effeuillage burlesque peut aussi véhiculer la tristesse, la colère, la violence, le suicide, le comique. Tout dépend du message que l’effeuilleuse veut faire passer » précise Dita Crazy. Pour raconter ces histoires, les performeuses burlesques puisent leur inspiration dans différents domaines : le cinéma, les comics, la littérature, le théâtre. Un ensemble de pratiques que Dita Crazy souhaite transmettre à ses élèves.

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Pour la troisième année consécutive, la performeuse accueille chaque semaine une vingtaine d’élèves au Triangle d’Or. Outre la gestuelle et les chorégraphies, la jeune femme apprend avant tout à « ses filles » à relativiser avec leur corps. « Chaque corps est unique. Qu’il soit cicatrisé, mince, gros, le corps est une expérience de vie » explique Dita Crazy, qui aide ses élèves – dont un homme – à s’accepter. Finis les diktats de la société et les idéaux-types des personnes qui pratiquent cet art. « J’ai choisi ce nom de scène parce que je sais que je ne rentre pas dans les standards pour rentrer au Crazy Horse explique Séverine. Je suis trop petite, trop épaisse et j’ai eu un enfant ». Ici, le physique des nouvelles recrues n’a pas d’importance. De 20 à 67 ans, de la taille 32 au 46, l’essentiel est dans l’estime qu’elles portent à leur propre corps.

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L’effeuillage, une art-thérapie

« Pour pouvoir danser nu, il faut d’abord savoir lâcher prise » détaille Séverine. Une confiance en soi qui s’apprend grâce notamment aux 45 minutes de théorie durant lesquelles les novices peuvent échanger sur leurs expériences de vie, leurs vécus, leur vision d’elles-mêmes. Une sorte de discussion collective qui dénoue les maux et amène à plus d’estime de soi.

« J’ai préféré proposer aux femmes une discipline complète où le bonheur de s’effeuiller avec classe, humour et sensualité est amplifié par un renouveau et une insouciance grandissante » décrit Dita Crazy

Ensuite, les apprenties enfilent leurs gants, grimpent sur leurs talons et collent les nippies, cache-tétons loufoques sur leurs seins. L’occasion pour certaines de s’acheter des accessoires. « On a perdu l’habitude de mettre des portes jarretelles ou des guêpières, alors que c’est beau et glamour » détaille la professeure. Au fur à mesure des séances, Dita Crazy remarque que certaines osent davantage l’extravagance voire changent leur manière de s’habiller au quotidien. « Je suis contente quand je vois que mes élèves s’achètent des bodys dit-elle. Il n’y a rien de mieux qu’un body pour tenir chaud en hiver ! »

Une danse glamour et sensuelle

Pendant les 45 minutes suivantes, les novices apprennent les bases de l’effeuillage. Alors qu’au quotidien, la plupart des femmes agrafent leur soutien-gorge puis le retournent pour le mettre sur leurs seins, ici, elles apprennent à l’accrocher directement à l’arrière. Pour le porte-jarretelles, finies les longues minutes à attacher et détacher le bas en espérant que ça tienne. Pendant le show, les novices n’auront que sept secondes pour les enlever. Un geste qui demande de l’entraînement et de la technique pour être fait avec sensualité. Bien au-delà de l’aspect pratique, les élèves apprennent pendant cette phase à exprimer leur féminité. L’occasion de faire comprendre aux femmes qu’elles sont libres de leur corps et de leurs pensées, « et que vivre en s’assumant et en se faisant plaisir c’est sûrement tout simplement Vivre » conclu Dita Crazy.

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