Habituée aux tournées aux quatre coins de la planète, la célèbre compagnie tourgangelle née en 1986 et installée au Point Haut depuis 2002, vient d’essuyer les plâtres en présentant le tout premier spectacle de rue à Sharjah, l’émirat le plus conservateur des Emirats Arabes Unis. Un Lyonnais émigré aux Emirats, Michel Touitou, a créé il y a cinq ans le Sharjah Light Festival, inspiré de la Fête des Lumières de Lyon. Des lumières (illuminations et mapping de grande envergure), il a vite dévié vers des arts de la rue (installations monumentales principalement), mais cette année c’était la première fois qu’il choisissait un spectacle qui mettait des comédiens et les passants en contact direct dans la rue, Les Girafes «Opérette animalière», qui a déjà été joué dans le monde entier (d’Edimbourg à Perth et de Montreal à Taiwan, en passant par Tours il y a fort longtemps, dans une version très primitive).
Du 1er au 15 février dernier, les comédiens tourangeaux ont ainsi montré à neuf reprises un spectacle flamboyant, coloré, pétaradant, joyeux et épris de liberté. Une expérience forte et unique, racontée ici en images et en mots par Philippe Freslon.
1.
«Après plusieurs semaines dans le container, notre équipe sort enfin, laissant échapper une odeur de fauve assez impressionnante. Nous voilà prêts pour cette tournée pas comme les autres !»
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«Première soirée et premiers essais avec les volontaires qui sont venus nous rejoindre dès notre arrivée pour préparer le spectacle.»
3.
«C’est le premier jour, on s’est retrouvé dans nos loges avec Damien le régisseur de la compagnie, et on s’est retrouvé avec une tête de girafe dans les mains et la vue sur cet impressionnant immeuble.»
4.
«C’est notre premier déplacement dans le camion qui nous a été attribué par le festival avec un chauffeur indien qui était super. On sort juste de l’aéroport pour faire notre premier teaser, les deux girafes étant à la recherche du restant du troupeau.»
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Le teaser vidéo «aéroport»
«Les balades sur la corniche de la lagune nous a emmenés dans des paysages à la fois désertiques et très urbains, avec beaucoup de grands buildings de ce genre.»
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« Cette image montre nos garçons de piste, vers la fin du spectacle. C’était un groupe très bigarré, comme la société de Sharjah qui n’a que 13 % d’Emiratis qui sont tous habillés en blanc, qui sont tous riches et ne travaillent évidemment pas. Nos comédiens en herbe étaient de l’université et nous les avons formés en quelques jours. Ils étaient très à l’écoute, très observateurs. Dans quelques décennies, ils gouverneront ce pays, avec peut-être un peu plus de tolérance suite à cette expérience qui a semblé les avoir marqués profondément.»
7.
« Nous sommes allés dans un zoo, pour faire des rencontres avec des animaux et il y avait des groupes scolaires. Ces jeunes filles retirent leur voile un petit peu, se laissent amuser par nos garçons de piste. Cette main sur la bouche est très symbolique du sourire, du plaisir, de l’humour que l’on découvre et que l’on cache aussitôt.»
8.
« En Australie, nous avions fait le baiser des girafes aux kangourous et là, dans le désert de Dubaï, nous avons fait le baiser aux dromadaires.»
9.
« Les roses dans le désert sont très rares, donc ce fut un grand moment pour ces dromadaires !»
10.
« Voici notre chef chamelier, Willy, qui a réussi à rassembler une partie du troupeau et qui en est très fier.»
11.
« C’est l’attraction dans le désert, les dromadaires viennent accueillir leurs grandes cousines les girafes et c’est une belle rencontre au milieu de nulle part.»
12.
« On pourrait se croire à un rodéo au Texas : on a déchargé les bêtes pour le spectacle et là on les recharge. Les Bédouins venaient voir, ils avaient été prévenus au dernier moment, donc ils ont vraiment été très surpris par cette visite.»
13.
« Alors là, K’Chash, mon danseur préféré depuis 20 ans qu’on travaille avec lui, a merveilleusement dansé ce soir-là et il est en état de grâce car Irina vient de lui lancer une rose.»
14.
« Du feu, des explosions, un meurtre, à quelques mètres de spectateurs qui découvraient ce genre de spectacle. Nous avons dû concéder quelques modifications au fil des prestations, mais nous n’avons rien cédé sur l’essentiel et avec du recul on se dit qu’on a quand même fait passer des choses assez incroyables dans ce contexte très particulier, sans alcool, sans cigarettes, avec très peu de loisirs et d’événements culturels.On a senti chez les habitants ce besoin de se rencontrer dans la rue, de se toucher, cela a été un grand bonheur.»
15.
« La naissance d’une girafe au milieu du désert de Dubaï. Il n’y pas que les filles qui naissent dans les roses, les girafes aussi.»
16.
« Après une journée chaude, nous sommes allés nous rafraîchir sur le marbre de l’Université de Sharjah. Les girafes sont venues se désaltérer et un garçon de piste a glissé et est tombé dans l’eau.»
17.
« Notre directeur de cirque jubile dans son rôle de plus grand du Monde dans la Burj Kalifah, la plus grande tour du Monde, The Tallest of The Tall.»
18.
« Cette femme est une policière, elle faisait partie de la sécurité lors de nos prestations dans les rues, une sécurité à la fois ferme et douce, très efficace, mais agréable avec les spectateurs.»
19.
« Un moment magique et une image magique, qui fait penser un peu à l’univers de Fritz Lang.»
20.
« Toute l’équipe de cette tournée mémorable, avec l’équipe Nomada, les organisateurs de cet événement et les différentes compagnies mélangées sur la photo devant le souk bleu.»
21.
« La nuit les girafes dormaient au frais dans la palmeraie.»