Ce vendredi et ce dimanche, l’Opéra de Tours présente les deux opéras mythiques de Ravel. Nous avons assisté à la générale et on vous raconte…
L’Heure Espagnole est la première œuvre lyrique de Maurice Ravel, qui a toujours souhaité composer un opéra pour explorer les correspondances entre langage et musique.
De cette envie sont nés deux ouvrages que Maurice Ravel n’osera pas qualifier d’opéra : L’Heure espagnole et L’Enfant et les Sortilèges.
Concernant L’Heure Espagnole, l’intrigue repose sur l’habituel trio, la femme, le mari et l’amant. L’originalité de cette comédie réside surtout dans les quiproquos que vont vivre les protagonistes sous les horloges, et ce, dans une mécanique de précision bien huilée.
L’Enfant et les Sortilèges est la deuxième œuvre de Ravel, sur un livret de Colette.
La romancière chercha longtemps le musicien capable de mettre en scène l’histoire d’un enfant capricieux et pervers. La collaboration avec Maurice Ravel donnera naissance à cette fantaisie dans laquelle tout se mêle, le gigantisme des objets, des animaux, le tout, dans un tourbillon effrayant pour l’enfant. Les sortilèges agissent comme des révélateurs du bien et du mal qui délivrent une leçon de vie à cet enfant sadique, coléreux auquel il ne reste plus que l’appel à sa mère pour accéder enfin à la quiétude du sommeil.
Une superbe mise en scène de Jean-Louis Grinda (qui avait mis en scène Thaïs). La direction musicale tout en finesse de Robert Tuohy avec l’Orchestre symphonique Région Centre-val de Loire/Tours, le chœur de l’Opéra, la maitrise et élèves des classes de danse du Conservatoire de Tours Des décors astucieux et les costumes de Rudy Sabounghi, une mise en lumière de Laurent Castaingt, chorégraphie Eugénie Andrin.
Pour l’Heure Espagnole Kaëlig Boché est Torquemada, Anne-Catherine Gilet/Conception, Ramiro/Ivan Thirion, Don Inigo Gomez/Jean-Vincent Blot, Gonzalvo/Carlos Natale. Pour L’Enfant et les Sortilèges Brenda Poupard et l’enfant, Aline Martin la mère et huit autres chanteurs qui incarnent une vingtaine de rôles.
Roger Pichot