Chaque vendredi nous plongeons nos mains de gourmands dans l’inépuisable réserve de groupes tourangeaux et en extirpons un clip. Cette semaine découvrez Real Face de Dontore.
Le soleil se couche sur les immeubles du quartier Velpeau. Assis sur le rebord d’une fenêtre, Dontore allume une clope puis s’en retourne vers son ordinateur. Quelques secondes auparavant, trois mots apparaissaient à l’écran : Mercredi 13 mars. Mars ? Nous avons donc 9 mois de retard… Profitons de cette fin d’année pour vous parler de ce que nous avons manqué à l’époque.
« On est souvent dans un mood sombre, dans l’ombre », explique Dontore. Ce mood, on le ressent dans le texte de Real Face (« j’vois pas tout en noir mais j’suis conscient ») et plus globalement dans l’univers esthétique de Dontore. Le rappeur originaire de Créteil est également photographe et dessinateur. Il s’installe à Tours il y a 3 ans pour suivre des études de communication et de graphisme. « J’ai décidé de rester là, parce-que je trouvais la ville cool », explique-t-il simplement.
Pour le clip de Real Face, Dontore fait appel à Meringue Blue (qui pose également quelques choeurs sur le refrain du morceau). La réalisatrice est épaulée par Marek Berger, son frère, et Maëlle Lesaux. Pour parler des personnes avec lesquelles il travaille, Dontore utilise le mot « crew ». Il parle précisément du « Wave Coast » dans lequel il intègre Meringue Blue mais aussi le beatmaker/chanteur BlurBlur et le rappeur Nube. À la manière de Saan, dont nous vous parlions il y a quelques semaines, Dontore évolue en équipe, entouré d’amis passionnés qui créent avec les moyens et les lieux à leur disposition.
Certaines images sont tournées dans l’appartement de Dontore et Meringue Blue. Des clairs obscurs, voire des plans complètement sombres. « Le Hall dans lequel on est posté il est avenue Grammont. Je l’ai repéré quand je bossais à La Poste, alors que je faisais ma tournée », raconte Dontore. Une autre séquence est filmée dans le jardin André Theuriet au Sanitas. L’équipe se poste aussi sur les quais de la Loire, côté Saint-Cyr, un matin à 8 heures. Elle capte une lumière hivernale pour une séquence élégante où Dontore évolue devant les vagues de la Loire. « Mon deuxième surnom c’est Hokusai, pour le peintre, confie-t-il. La vague représente le flow, il y a un un côté un peu égo-trip ».
Cet intérêt pour le Japon, on le retrouve dans les textes et dans les choix de titres que fait Dontore. Real Face est extrait d’un EP nommé Hokumo Story, disponible sur soundcloud depuis mars. Entre temps, Dontore a sorti Genesis, un album de 14 morceaux paru en octobre. Pourtant, Dontore le définit comme un EP. « Je dis EP parce-que je considère que je peux faire beaucoup mieux », atteste-t-il. Alors vivement la suite.