Kery James était en concert à l’Escale de Saint-Cyr-sur-Loire samedi. Dans le cadre de son « Mouhammad Alix Tour », c’est grimé en boxeur que cette figure du rap français depuis 20 ans s’est présenté au public pour un show de deux heures sans concessions.
(Re)lire également l’interview de Kery James réalisée la veille de son concert à Saint-Cyr-sur-Loire
Samedi soir, 20h30 à l’Escale de Saint-Cyr-sur-Loire, la foule remplit peu à peu la salle de concert qui affiche complet. Ce soir-là ils sont en effet plus de 1100 à être venus pour Kery James. En attendant le rappeur francilien et pendant que la salle se remplit progressivement c’est la Smalla Connexion, organisateur de la soirée, qui assurait le Warm-Up pour chauffer à point un public prêt à bouger et transpirer. 22h tapantes, Kery James et ses musiciens débarquent sur scène. En tenue de boxeur, celui que l’on considère comme la figure du rap engagé en France depuis 20 ans apparaît au public. Dans le cadre de ce « Mouhammad Alix tour », c’est tout logiquement que le thème de la scénographie soit celle de la boxe. Cage pour le batteur, frappes de chauffe en fond, peignoirs de boxe pour l’entrée… les références au « Noble art » sont omniprésentes. Des références qui prennent un autre sens encore sur le titre « Mouhammad Alix » dans lequel Kery James clame : « Je suis Mouhammad Alix, ils font des singles je fais des classiques. Vole comme un papillon pique comme une abeille ». Tel un boxeur, Kery James balance ainsi ses punchlines et ses uppercuts. Dans un concert qui alterne le son brut et intense comme sur le morceau « Racailles » et les moments plus intimes à l’instar de « Vivre ou mourir ensemble », les propos se font piquants, revendicatifs, incisifs souvent, mais également posés et réfléchis toujours. Un homme avec ses coups de gueules et ses coups de cœur, avec ses réflexions et ses questionnements qu’il distille et partage avec une sincérité visible. Oui car si on le dit contestataire, si on le place en leader d’un rap conscient, en réalité le voir en concert suffit à comprendre que Kery James est juste humaniste et que ce sont les hommes, quels qu’ils soient, qui l’intéressent finalement, avec en toile de fond le vivre-ensemble comme point sacré. Aucun doute avec Kery James, le rap aussi mérite le statut de « Noble Art ».
Les photos de la soirée par Laurent Depeigne, en partenariat avec Photours :